Un air de WRC (Terre de l’Auxerrois)



Dans cette nouvelle rubrique “Les Carnets de Victor“, retrouvez les récits des rallyes disputés par Victor, copilote de 24 ans qui rêve d’évoluer au plus...

20500_1213213216_n-380x253.jpg" alt="" width="380" height="253" srcset="https://www.rallye-sport.fr/wp-content/uploads/2012/04/555742_10150837851739664_780664663_11720500_1213213216_n-380x253.jpg 380w, https://www.rallye-sport.fr/wp-content/uploads/2012/04/555742_10150837851739664_780664663_11720500_1213213216_n-680x453.jpg 680w, https://www.rallye-sport.fr/wp-content/uploads/2012/04/555742_10150837851739664_780664663_11720500_1213213216_n.jpg 720w" sizes="(max-width: 380px) 100vw, 380px" />Dans cette nouvelle rubrique “Les Carnets de Victor“, retrouvez les récits des rallyes disputés par Victor, copilote de 24 ans qui rêve d’évoluer au plus haut niveau de notre discipline.

Pour cette saison 2012, “notre” copilote sera présent en championnat Junior avec Florian Benardi, et également en volant 207 avec Florentin Bosch.

Premier récit avec le Terre de l’Auxerrois :

Voilà ce que je me suis dit au soir de la première étape alors que le second tour venait d’être annulé. Le déluge qui avait ravagé la région de Faro au Portugal il y a de ça quelques semaines, était remonté en Bourgogne pour notre plus grand bonheur. L’apocalypse …

La nouvelle est tombée 10 jours avant le début du rallye : mon ami Scampi, habituel copilote de Florentin Bosch et champion de France avec Dominique Bruyneel en 2009, doit déclarer forfait et me propose donc de le remplacer. Une belle promotion et surtout une reconnaissance que je me dois d’honorer. Un plaisir surtout de retrouver cette surface après notre incroyable 7ème place lors de la manche d’ouverture début Mars avec mon pote Christophe Note.

Départ vendredi après midi de Toulouse, 6h de route quand même, et une arrivée forcément tardive à Auxerre sous une pluie continuelle à travers tout le pays. Sur le trajet je ressens de nouveau cette sensation étrange de ne pas être prêt. Avec mon expérience limitée de la terre et le parcours secret, j’ai beau regarder tous les docs et les infos possibles, j’ai toujours le sentiment d’y aller en spectateur et non en concurrent. La comparaison avec le travail fourni en amont pour une manche asphalte est sans appel.

C’est le samedi matin au moment de partir pour le tour de reco que je fais connaissance avec mon nouveau carrosse, la 207 du volant. Une voiture imposante comparée à notre Twingo et surtout une vraie mécanique de course : un moteur 1,6L Turbo développant 180ch, autobloquant et surtout une boite crabot à 6 rapports. Il y a de quoi prendre du plaisir !

Durant ce premier passage dans les spéciales le terrain est certes boueux mais tout à fait praticable. La 3 est même quasi sèche et surtout très rapide. On était très loin d’imaginer ce qui allait se passer.
Retour à l’assistance, le temps pour moi de remettre tout au propre et pour Florentin de regarder les caméras.

Nous partons 1h après Germain Bonnefis, 1h qui change tout. Il pleut au départ de la première ES mais cela reste raisonnable. Après quelques mètres on sent pourtant que le terrain est particulièrement glissant et ce n’est pas la Mitsu encastrée après 1km qui nous rassure. Florentin a beau anticiper ses freinages, sur certaines portions la voiture ne veut rien savoir et heureusement qu’il y a de la place pour pardonner nos écarts.

Nous irons visiter les champs plusieurs fois mais nous ne sommes pas seuls apparemment. Spéciale sans réel rythme, nous arrivons au point stop « perdu ». On tient pour l’instant le scratch et nous réaliserons finalement le 6ème temps à 13s de Ferrier, pas si mal pour une entame. L’euphorie s’estompe bien vite lorsqu’au moment de repartir un bruit sourd retenti. Verdict : support moteur. Dans notre malheur, c’est celui côté droit qui lâche nous permettant d’espérer encore.

La pluie a gagnée en intensité au moment de s’élancer dans la 2. Mon carnet est dans un bel état !
Mais c’est bien le dernier de nos soucis lorsque l’on regarde Millet s’élancer 2 voitures devant nous. Le départ se fait sur le goudron puis après 50m nous prenons une épingle gauche qui nous mène vers une montée impossible. Il s’élance, prend son épingle et remet gaz. Pas le temps de passer la 2, que la voiture reste immobile, impuissante dans cette boue noire. Seule solution faire marche arrière et prendre un peu d’élan. Il gagne quelque mètre mais le constat reste le même. Malgré les protestations de Cédric Rabasse qui part juste devant nous, le commissaire ne veut pas décaler le départ et ils se retrouvent donc à 2 dans cet enfer. Ils décident finalement de plonger dans le champ et longer la route. C’était la bonne solution et nous ferons tous pareil.

A notre tour nous arrivons à nous tirer de cette embuche en sachant que nous n’avons fait que 300m sur les 11kms que compte la spéciale, mais que vas t’on trouver d’autre ? Nous ne tardons pas à le découvrir. Dans un léger excès d’optimisme, en arrivant sur une épingle droite nous sortons un peu trop large, 2 roues dans le fossé et 2 sur la route.

Florentin décide finalement d’aller franco dans le bas côté et rattraper la route plus loin. Averti, il anticipe le long freinage suivant et bien lui en a pris. A 40km/h, les roues se bloquent instantanément, nous glissons sur 100m mais impossible de prendre cette équerre gauche.

Nous plongeons en face, dans le champ toujours, et par chance nous pouvons ressortir un peu plus loin, comme tous nos autres camarades avant nous. Même chanson pour l’équerre gauche suivante : impossible de manœuvrer, c’est pire que du verglas. Nous tirons droit face à une botte. Marche arrière, marche avant et de nouveau cette botte ! Il nous faudra 2 manœuvres supplémentaires pour parvenir à sortir d’ici et nous perdons 1min dans l’affaire.

La suite est un festival de glisses plus ou moins contrôlées, de « ouh l’arbre » et d’utilisation intensive des bas côtés pour trouver un semblant de motricité. 13ème temps à 1min55 d’Ancian qui remet les pendules à l’heure.

Sur le routier Millet abandonne, radiateur percé et au moment de pointer un arrêt de course. Le temps de voir que tout le monde y est allé de sa petite touchette ; portes enfoncées, par choc arraché, verdure sur la face avant, bem-vindo a Portugal !

Bien appliqués, nous faisons une bonne spéciale. Roulant par endroit, hyper piégeux dans d’autre, rester concentré est essentiel car dans ces conditions le moindre excès d’optimisme et tout s’arrête. Il y a tellement d’arbres qui traversent la route sans regarder avant …. Peu avant l’arrivée, nous voyons Monnin coincé dans le champ à droite alors que la route part à gauche. Dés que Florentin touche les freins, la voiture décide d’aller dire bonjour à sa sœur mais nous l’empêchons au dernier moment. Obligés alors de grimper par le bas côté et malgré un moment de doute et un long patinage nous finissons par reprendre la course. Cette fois nous faisons le 10ème temps à 1min de Lefebvre ce qui nous place en 9ème position du volant.

Le retour par l’assistance nous permet de réparer le support moteur qui aura finalement bien tenu et d’entendre les anecdotes de chacun. Quel périple ! Et dire que certains y sont encore … C’est d’ailleurs la raison pour laquelle la course sera amputée du second passage, impossible pour l’orga de passer sans parler des plus petits qui feront uniquement l’ES1. Retour dans le baquet dimanche, enfin peut être.

Les spéciales du dimanche sont radicalement différentes : tracées au milieu des vignes la terre est plus dure avec plus de pierres aussi. On y trouve de tout, du rapide, du sinueux, des sous bois, des parties courtes asphaltées, un régal. On apprend finalement que la longue ES de 20kms sera raccourcie car une montée de 100m empêche une grande partie des concurrents de passer, elle ne fera finalement plus que 8kms, à force ça commence à faire court comme rallye.

Le temps est clément aujourd’hui et on va pouvoir profiter au maximum de cette deuxième journée. Mais pas le temps d’y prendre goût puisque après quelques kilomètres la 3 nous lâche. On peut s’en servir au rétrogradage mais pas en montée de rapport ce qui sur un tel engin n’est pas rédhibitoire. Demander donc aux gars du Junior ce que ça fait de perdre la 2 et la 4 sur une Twingo ! Il faut un temps d’adaptation pour passer de 2 en 4 mais nous limitons la casse et surtout nous prenons du plaisir. Un 10ème et un 11ème temps qui nous place en 10ème position du Volant. La faute a un terrain extrêmement changeant qui pénalise fortement ceux qui partent devant. Jouines nous reprend 20s sur moins de 20 bornes et Arzeno tape un scratch absolu en partant 74ème.

De retour au parc, notre équipe décide de changer la boite par mesure de précaution. Un exploit réalisé en 50 min et qui nous permet de finir le rallye serein. Un grand coup de chapeau à FB Rallye pour ce travail de pro.

Déjà le dernier tour de ce rallye où on aura finalement plus attendu que roulé. La route est maintenant bien sèche et balayée, on prend beaucoup de plaisir et je mesure enfin le potentiel de cette 207 et de Florentin qui peut enfin se lâcher lui aussi. Mais comme il est trop inhabituel de ne pas avoir de soucis, il décide de prendre les choses en main. Dernier virage avant la cellule, on arrive fort et il retarde trop le freinage pour ce droit équerre. Sur un asphalte terre-poussière, la 207 peine à ralentir et c’est finalement la botte de paille qui nous stoppe. Résultat : train avant tordu, phare cassé et une bavette qui fait un bruit de tous les diables. Mais heureusement nous l’avons tapé de côté ce qui préserve tous les organes essentiels.

Au moment de pointer pour la dernière ES, je m’aperçois que la roue avant gauche, celle qui a tapée donc, est remplie de terre avec le pneu rentré dans la jante. On se presse de demander à nos voisins une péteuse et on change la roue en moins de 2min et je pointe pile poil dans les temps, ouf ! Finalement content que cette dernière ES ne fasse que 8kms ce qui nous permet de conserver notre 8ème place avec l’abandon de Mouret dans la dernière. Ce fut chaud dans le rapide avec une direction plus que bizarre.

Un Rallye terre d’Auxerre que je n’oublierais pas de si tôt, de nouvelles expériences engrangées et la découverte aussi d’une autre formule de promo où l’ambiance est aussi bonne que chez les voisins. La connaissance aussi d’un tout bon, Florentin Bosch, qui malgré une expérience limitée notamment de la terre a su rouler avec la tête malgré son écart dans l’avant dernière. Un mec hyper vivant, déconneur comme pas deux et une motivation énorme. Facile de trouver des points communs avec le second Flo, Bernardi cette fois, en termes d’état d’esprit. Un très grand merci et un énorme coup de chapeau à notre assistance, FB Rallye, très pro et compétente et qui nous permet de voir l’arrivée malgré nos galères. Il y aura par contre un peu de boulot avant la prochaine manche !

Je conclurais ce nouveau résumé en vous disant que je récupère le baquet laissé vacant par Scampi pour le reste de la saison pour les manches terre.

Un magnifique programme donc entre le Trophée Junior avec Florian Bernardi et le Volant 207 avec Florentin Bosch. Une saison qui s’annonce riche avec je l’espère encore d’autres surprises.

Rendez-vous au rallye du Limousin pour la suite des aventures de Victor…




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Papillon
Papillon
11 années il y a

Bonjour, j’ai vu sur le site après le Lyon Charbo une photo de la subaru d’Eric BRUNSON accidentée. Serait-il possible de la retrouver par un lien? Où d’autres photos, merci.