Associé à Adrien Fourmaux depuis la fin de saison 2021, Alexandre Coria a évidemment vécu sa plus belle saison en championnat du monde des rallyes.
Et après avoir déjà discuté avec Adrien en début de semaine, il était également logique de le faire avec Alexandre pour revenir sur cette saison 2024 pleine de (bonnes) surprises.
En cette fin d’année, c’est forcément l’heure du bilan de la saison. Quel est le tien ?
“C’était une très bonne saison et qui a été au-delà de nos objectifs fixés en début d’année. L’important était de retrouver du plaisir dans le Rally1 en essayant de reproduire ce que l’on avait pu faire en Rally2 la saison d’avant. En prenant du plaisir, les résultats avaient de grandes chances de suivre.
On fait tout de suite deux bons résultats avec des podiums en Suède et au Kenya en seulement trois épreuves. Malgré ça, on a gardé notre plan pour rester bien concentrés sur nous, et encore une fois, profiter et prendre du plaisir. D’autres bons résultats ont suivi par la suite.
Personne n’aurait imaginé que l’on fasse cinq podiums en treize épreuves, et en plus avec un podium sur chaque surface. Je n’y avais pas pensé moi-même et ce n’est de toute façon pas notre mentalité d’avoir ça comme objectif, surtout par rapport à notre année en Rally1 en 2022. Peut-être qu’il y a une seule personne qui l’a imaginé, c’est Malcolm (Wilson). C’est lui qui nous fait confiance depuis le début, tout est grâce à lui.”
En tant que copilote, quels sont les points que tu as pu améliorer cette saison ?
“Il y a toujours des choses à améliorer, et je pense que si tu me reposes cette question dans 10 ans, j’aurais la même réponse. Tu peux toujours apporter quelque chose en plus, et je pense à la technologie par exemple. Je ne vais rien dire de plus car je veux quand même garder quelques secrets avec Adrien ! C’est s’améliorer en ajoutant des choses au quotidien. Essayer d’apporter une valeur ajoutée à mon travail en se basant sur nos fondamentaux. Notre objectif est d’être tout en haut un jour, et il faut continuellement travailler pour ça.”
Que penses-tu de la saison 2024 en termes de règlement ?
“Cette année a été particulière avec le nouveau système de points. Notre stratégie a pas mal évolué en fonction des circonstances et des épreuves. Ce serait bien que ce soit plus facile à l’avenir, car nous-mêmes, on pouvait se tromper pour 1 ou 2 points à la fin d’un rallye.
Cette nouveauté a par contre été une très bonne idée pour augmenter l’attractivité du dimanche. On l’a vu d’ailleurs avec le championnat constructeurs qui s’est joué dans la dernière spéciale du championnat. C’était vraiment génial. Je pense néanmoins que le dimanche rapporte beaucoup trop de points pour 60 km (12 au maximum contre 18 pour 240 km les vendredi et samedi). Il faudrait probablement réduire les points du dimanche et ne rien marquer le samedi soir. En gros, revenir à un barème classique, mais avec quelques points du super-dimanche en plus.”
Cette année, le WRC a obligé les équipes à embarquer un “VIP” à chaque shakedown. Une bonne ou une mauvaise idée ?
“Le principal objectif actuel est d’améliorer la visibilité de notre sport. L’idée des VIP au shakedown est très bonne, mais la communication autour de ça est assez faible. Du côté du règlement, il faudrait que les pneus utilisés pour ce passage ne comptent pas pour le reste du rallye. C’est une belle occasion de faire découvrir ce sport à plus de personnes. Cette année, on a eu par exemple Mark Cavendish en Grèce. Ça aurait pu être sympa de voir un live sur ses réseaux sociaux pendant le shakedown et ainsi parler de notre discipline à un public nouveau. Peut-être que Rally TV peut proposer quelque comme ça.”
Comme à chaque intersaison ou presque, on peut voir des changements de copilotes (Sami Pajari cette semaine). Est-ce que c’est quelque chose qui t’inquiète ?
“Pas vraiment non. C’est chaque année un plaisir de vivre de mon métier en roulant à haut niveau comme ça. Encore plus dans une Rally1 que dans une Rally2. Et encore plus avec un pilote exceptionnel comme le mien. Notre but à tous les deux est d’avoir des objectifs communs clairs. On a tous nos responsabilités. On essaie de prendre un maximum de plaisir pour arriver à nos objectifs. J’ai bien conscience que ma place ne sera jamais acquise, mais ça ne me préoccupe pas.
C’est super d’enchaîner les années avec Adrien. Notre relation continue d’évoluer, on sait où on veut aller et nos objectifs de carrière sont les mêmes. Faire du mieux possible, aller tout en haut, comme d’autres Français ont pu le faire récemment. On reste lucides sur le travail à faire pour y arriver et on continuera de travailler pour ça.”
Quel est ton programme avant le début de saison prochaine et les essais Monte-Carlo ?
“Nous sommes loin d’être en vacances avec Adrien ! On a encore des choses à faire cette année avec M-Sport. L’équipe n’avait pas forcément besoin de moi à Monza, mais j’ai accepté de venir, même si je ne vais peut-être pas monter dans la voiture. Je peux peut-être apporter quelque chose quand même. Ces événements sont des moments importants pour permettre à d’autres personnes de monter dans les voitures et d’améliorer la médiatisation de notre sport.”
Quel est ton meilleur souvenir de 2024 ?
“Forcément notre premier podium en Suède. Le faire là-bas, c’est incroyable, je n’aurais pas mis beaucoup d’argent là-dessus. Et en plus, c’est grâce à nos performances en jouant tout le temps avec le podium. C’était une sacrée surprise.
Sur l’année, on fait cinq podiums dont deux où l’on bénéficie vraiment de faits de course comme au Kenya et en Finlande. Sur les autres épreuves, on était dans le coup en termes de rythme.”
Et à ton avis, quel est le moment de votre saison qui a le plus marqué les esprits ?
“Certainement la Power Stage de la Croatie ! Je peux te dire que j’avais soif à la fin de cette spéciale ! C’est très proche de la perfection, à la limite tout au long de la spéciale. J’ai regardé la spéciale 2 ou 3 fois après, et j’avais l’impression que ce n’était pas nous, c’était incroyable, comme dans un jeu vidéo. Ce n’est pas possible de tenir ce rythme sur un rallye entier, ni même sur beaucoup de spéciales. C’est justement ça qui nous a amené à faire trop d’erreurs en 2022. Pour réussir une telle performance, il y a énormément de paramètres dont certains que l’on ne peut pas gérer. Après une telle spéciale, tu sais déjà que ça va faire un gros temps. D’ailleurs, quand je parle à Adrien juste après la ligne d’arrivée, c’est très bon signe. Tu peux lui demander !”
Et ton plus mauvais souvenir de 2024 ?
“Ce n’est pas une énorme, mais sur le coup, je pense que l’on pouvait faire mieux qu’un podium. C’est en Grèce avec cette petite pierre que l’on tape le premier jour. C’est un rallye où l’on a eu toujours un bon feeling. Il y a beaucoup de profils de spéciales différents. Du technique, du large, de l’étroit avec des spéciales qui sont dans différentes régions. On termine bien le rallye en gagnant la Power Stage, mais on savait que l’on aurait pu faire quelque chose de sympa, plus qu’un podium.”
super pour eux, mais bon avec aussi peu d’engagés dans la catégorie reine, un bon pilote sans être top niveaux, accroche un top 5 voir le podium, ca n’enlève en rien le talent de l’équipage.
Le championnat et trop peu relevé
Quelle évolution depuis le rallye cathare!!!! J’étais présent ce week-end là, un très bon souvenir. Comme avec son pilote, interview très plaisante à lire. Félicitations a tout les deux pour cette belle saison, le meilleur reste à venir 🙂