A.Coria : “Un rêve qui s’est réalisé”



Initialement engagé en WRC3 avec Yohan Rossel cette année, Alexandre Coria a finalement été choisi par Adrien Fourmaux pour former un nouvel équipage en vue de cette fin de saison.

Le week-end dernier en Finlande, le jeune copilote héraultais a ainsi connu les joies d’une première participation au sein de l’élite du rallye mondial et du team M-Sport.

Après cette semaine forcément marquante, Alexandre est revenu avec nous sur cette expérience déjà inoubliable, tout en se projetant rapidement sur le prochain rallye de Catalogne, programmé dans seulement une semaine.

Bonjour Alexandre. Le week-end dernier, tu étais au départ de ton premier rallye dans une WRC, mais également le premier avec Adrien Fourmaux. Comment c’était ?

“C’est un rêve qui s’est réalisé pour moi. C’est le rêve de tout le monde dans ce sport là. Être dans une WRC avec un pilote de talent et au rallye de Finlande, c’est juste fantastique ! Même si j’avais déjà eu l’occasion de monter dans une WRC avec Kris Meeke lors d’essais Monte-Carlo, ce week-end en Finlande n’avait vraiment rien à voir. Il y avait des sauts, des ciels et des jumps comme le nombre de virages du Tour de Corse, c’est à dire 10 000.

Avec ces voitures, il faut aussi bien prendre en compte le paramètre aérodynamique car les vitesses de passages dans les virages sont incroyables et il faut vraiment s’y habituer.

J’ai encore du mal à réaliser mais jai travaillé dur pour y arriver et je compte bien tout donner pour rester.”

Comment s’est passé cet engagement avec Adrien ?

“À mon retour de Grèce où je roulais avec Yohan Rossel, Adrien m’a appelé pour me demander si j’étais disponible en Finlande. Moi qui suis passionné de rallye depuis enfant, je ne pouvais pas manquer une telle opportunité ! Je travaille dur pour arriver à ce niveau et c’est le genre d’occasion qui se présente une seule fois dans une vie. Il faut bien se dire en plus que pour un copilote français, il y a très peu de possibilités actuellement de trouver un poste en WRC, on sait que les places sont vraiment très chères.”

Connaissais-tu Adrien avant ce fameux appel ?

“On se connaissait de 2017 lors de son année avec l’équipe Rallye Jeunes alors qu’il roulait avec son frère. Nous étions rentrés en contact mais ça n’avait pas été plus loin. Mais avant cet appel pour la Finlande, on avait déjà roulé ensemble car il voulait un copilote de secours si Renaud (Jamoul) était indisponible à cause du COVID-19. Et lors d’une séance d’essais il y a quelques mois, où Renaud n’était pas disponible, j’ai pu rouler avec lui.”

Comment s’est-passé ton intégration chez M-Sport ?

“J’ai été vraiment super bien accueilli. Tout le monde loue les qualités relationnelles de l’équipe et j’ai compris pourquoi. C’est une vraiment une famille, une grande famille même ! Il y a des personnes exceptionnelles qui te mettent à l’aise le plus vite possible, que ce soit Malcolm (Wilson) ou Richard (Millener), mais aussi les autres personnes à tous les niveaux, les mécanos de notre voiture, mais aussi ceux des autres voitures…Je ne les remercierai jamais assez pour ce qu’ils ont fait depuis mon arrivée. J’ai vraiment envie de tout donner pour les remercier. En plus, j’ai pu recroiser des personnes que j’ai vu lors de la séance d’essais avec Adrien sur la Puma Rally1.”

Et comment ça s’est passé dans la voiture ?

“Même si j’avais pu rouler en essais avant le rallye avec Adrien, cela ne permet pas vraiment de tout comprendre car on reste sur une courte distance avec un pilote qui connaît très rapidement la base. Il y a plein de notes qui ne sont pas présentes et surtout le pilote fait moins attention au rythme, à l’intonation et plein de paramètres.

Donc on a plutôt appris au fur et à mesure en Finlande. Le plus compliqué a été d’appréhender les ciels et les jumps, il y a beaucoup de variétés ! Il fallait se caler entre nous, comme par exemple des annonces plus ou moins tôt et il peut y avoir des différences importantes entre les pilotes.”

Qu’est-ce qui a été le plus compliqué pour toi ?

“C’est quand même un gros palier entre la Rally2 et la WRC avec cette vitesse de passage en courbe vraiment incroyable. On a du coup moins le temps de souffler entre les virages, tout va beaucoup plus vite. Tout est un peu plus compliqué. D’autres paramètres sont à prendre en compte, comme par exemple le nombre de pneus que nous pouvons utiliser qui est différent du WRC3. Dans la préparation du rallye, ça reste globalement la même chose. Il y a forcément des choses spécifiques avec l’équipe, mais comme partout.”

Et niveau physique ?

“Être bien gainé est très important avec ces voitures, surtout en Finlande. Et je n’ai pas forcément un énorme gabarit, je me rapproche plus de Martijn Wydaeghe, le copilote de Thierry Neuville, plutôt que de Paul Nagle, le copilote de Breen ! Mais je fais pas mal de sport à côté, donc aucun souci.”

Es-tu satisfait de ton boulot avec Adrien ?

“J’ai vraiment du mal à prendre du recul par rapport à ça. En tout cas, j’ai tout fait pour que ce soit le mieux possible. On avait l’objectif d’apprendre sur cette épreuve, et c’est ce que nous avons fait. Comme tous les équipages non-nordiques avant nous, et dans la très grande majorité, on a pris beaucoup pour une première en WRC ! Mais globalement, je suis satisfait de notre entente. C’est important de construire sur des bases solides, de se tenir à ses objectifs et puis de les remplir.

En plus, on a terminé le week-end et l’histoire de la Ford Fiesta WRC sur la terre avec un très joli saut, c’était sympa !”

Ton agenda a sans doute été bouleversé par ce changement.

“Oui totalement ! Je bosse avec mon père dans son entreprise de travaux publics, et du jour au lendemain, il a fallu que je me consacre entièrement à cette aventure. On a réorganisé l’entreprise familiale afin que j’arrête tout.”

Tu as eu l’occasion d’embarquer dans la Puma Rally1 pour une séance d’essais. Certains copilotes se sont plaints de leur positionnement avec cette nouvelle réglementation et de nouveaux éléments de sécurité. Quel est ton avis ?

“Je me suis trouvé à l’aise dedans, et cela ne m’a pas du tout dérangé. Peut-être que cela vient de mon gabarit, je ne sais pas. Je suis partisan de toutes les améliorations au niveau de la sécurité, donc je n’ai aucun problème avec ça. On a pu voir des améliorations en F1 ces dernières années, ça n’a pas plu au début, et maintenant personne ne voudrait revenir en arrière. Ce sont juste des habitudes à prendre.”

Outre Yohan Rossel en Citroën C3 Rally2, Alexandre Coria a notamment également copiloté Manu Guigou (Alpine A110 RGT), Vincent Dubert (en WRC3), Léo Rossel ou encore Jean-Mathieu Leandri.




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Pach
Pach
2 années il y a

Lors d’une interview de Rallye Sport, Jeremie Serieys avait dit qu’il ne connaissait pas un autre copilote aussi passionné que Alex, et qu’il pourrait même en faire son métier. Bien vu!!!! Bravo et félicitations Alexandre.

Pat
Pat
2 années il y a

J’ai couru à la même époque que sont père (franck) les années samba, et c’était un coriace le père. Le fils prend le même chemin. Bravo