A.Fourmaux : “J’en ai pris plein les yeux”



Pour son sixième rallye de la saison au volant de la Ford Fiesta WRC, Adrien Fourmaux s’est attaqué à un monument du calendrier WRC, le rallye de Finlande.

Plus en retrait qu’à l’accoutumée, le français s’est concentré à apprendre au maximum, conscient qu’il ne pourrait pas signer les mêmes performances que lors de ses participations aux rallyes du Kenya ou de Croatie par exemple.

Alors que le rallye de Catalogne arrive dès la semaine prochaine, le pilote M-Sport nous livre ses impressions après ce rallye de Finlande toujours extraordinaire, et notamment au volant de ces bolides !

Bonjour Adrien. Avant de parler de tes performances et du déroulement de ton rallye, est-ce que tu t’es éclaté ce week-end sur ce monument du WRC ?

“C’était un super rallye. Je m’étais déjà bien amusé sur cette épreuve en 2019, mais là c’était forcément encore mieux ! J’ai pris beaucoup de plaisir au volant, c’est un rallye différent de ce que j’ai pu rencontrer avant. On peut le comparer à l’Estonie mais le paysage est beaucoup moins varié, on roule vraiment au milieu des forêts tout le temps, il n’y a pas de passage au milieu des champs.

Il y a moins de gros sauts mais il y a plus de sauts, et il y a aussi plus de ciels et dans plein de positions différentes ! C’est un rallye vraiment atypique et j’en ai pris plein les yeux. Je me suis forcément dit que ce serait la dernière fois qu’on roulera sur terre avec cette génération de voiture de dingue, mais je suis certain que ce sera également très fun la saison prochaine.”

Du côté des performances, tu as été moins en vue que d’habitude. Comment expliques-tu ce rallye assez discret finalement ?

“Je n’ai pas eu la meilleure préparation pour cette épreuve. C’était une première avec Alex, une première en 4 roues motrices sur ce terrain, et donc la première en WRC. En plus de ça, je n’ai effectué aucun essai avant le départ de cette épreuve. J’avais donc beaucoup d’inconnus et pas mal d’expérience à prendre.

Après, il faut savoir que je suis un très mauvais perdant…J’ai pris sur moi tout au long du week-end (surtout le vendredi avec une bonne position sur la route), car c’est le premier rallye où j’ai vraiment du mal à faire des chronos face aux autres, et également face à Gus. C’est une belle expérience de prise pour moi sur ce point de vue là aussi. Quand je partais dans les 2 premières positions sur la route ensuite, c’était vraiment compliqué et pour le deuxième passage, c’était limite pire avec le passage de 2 roues motrices, des historiques et de voitures officielles. Leurs traces étaient différentes et j’étais obligé de repasser dessus en reprenant le loose (la gravette). Le dimanche, je considère que j’étais 2e sur la route car Rovanperä ne roulait pas vraiment. On a pu réduire un peu l’écart au kilomètre sur des spéciales que je connaissais de 2019.

En terme de réglages, ce n’était pas parfait. On avait une base de setup d’Estonie développée entre Gus et Teemu (Suninen), mais cela ne me convenait pas vraiment. J’ai beaucoup tâtonné au cours du week-end, je me plaignais beaucoup du train arrière et cela ne me donnait pas beaucoup de confiance. Et moins on a confiance en Finlande, moins on s’engage et plus ça devient difficile. Il aurait fallu une journée d’essais pour que je sois plus à l’aise, mais la priorité est ailleurs, le team veut se concentrer sur 2022 et c’est normal.”

Qu’est-ce que tu dois changer dans ton pilotage pour être plus rapide sur cette épreuve ?

“Depuis que je suis rentré, j’ai bien travaillé les embarquées des équipages. Moi qui exploite déjà énormément la route, je vois qu’ils le font encore plus et s’engagent davantage. Au moins, à l’issue de ce week-end, je sais ce que je veux comme voiture pour aller plus vite.”

Qu’as tu pensé des spéciales de nuit ?

“C’était génial de nuit. C’était un peu galère à un moment pour moi alors que je suis pourtant normalement à l’aise dans ces conditions. Je me suis retrouvé un peu perdu entre deux forêts, je n’écoutais que les notes, je n’arrivais pas à visualiser, alors qu’au milieu des arbres, ça allait bien. J’ai aussi un réglage de rampe de phares à revoir, c’est également un bon point pour l’expérience car il faut régler spécifiquement pour ce rallye.”

Comment se présente la Catalogne qui arrive dès la semaine prochaine ?

“Comme pour la Finlande, nous n’aurons pas d’essais pour l’Espagne. Pour comparer avec la Croatie, mon dernier rallye réellement disputé sur asphalte car je ne compte pas volontairement Ypres vu l’abandon très rapide, la Catalogne a beaucoup plus de grip, et moins bosselée, et relativement plus large que la Croatie. Les routes sont bien lisses mais il y a quelques cordes assez profondes.

Il faut une voiture qui puisse freiner longtemps, qui soit vraiment précise et sable, assez basse mais pas trop pour résister dans les cordes. Je vais retrouver quatre spéciales que j’ai pu faire en 2019. J’avais vraiment adoré ce rallye, c’est magnifique. Il faut avoir des trajectoires tendues et j’aime bien ce genre de routes avec un peu de “banking”.

Par le passé, on a vu que la Fiesta était bien performante sur asphalte et j’ai beaucoup d’espoirs sur ce rallye. S’il fait sec, ça devrait aller même si je suis 9e sur la route le premier jour et cela ne s’annonce pas simple. Je serai bien content si j’arrive à faire des chronos. Je vais devoir vite reprendre mes marques au shakedown.”

Comment s’est passé ta première avec Alexandre Coria, ton nouveau copilote ?

“J’ai passé une bonne semaine avec Alex. Il fallait forcément se caler entre nous. Il a vraiment très bien géré la pression, ou en tout cas, il ne me l’a jamais fait ressentir. On a des axes de progression ensemble mais on va travailler là-dessus en Catalogne et on vera pour la suite.

Premièrement, il fallait bien évidemment s’accorder d’emblée sur le bon tempo dans l’annonce des notes. Je sais par exemple qu’Ogier aime bien avoir 2/3 notes à l’avance alors que je suis plutôt à préférer 1 seule à la fois, sauf s’il y a un enchaînement. Je n’aime pas demander de répéter. J’avais également une adaptation à faire au niveau du ton bien sûr ! Entre le 140 belge de Renaud, et le 140 du Sud de la France d’Alex, ça change pas mal ! Au final, le dimanche, je ne faisais plus attention du tout !”

D’ici la Catalogne, quel est ton agenda ?

“La météo annonce du beau temps dans le Nord et je vais essayer d’en profiter car cela fait longtemps que je n’ai pas pu rester quelques jours de suite chez moi ! Donc je compte faire un peu de vélo par chez moi. J’ai ensuite de la paperasse à faire à la maison. Puis la préparation de la Catalogne va s’enchaîner car je repars dans seulement 5-6 jours finalement. Je vais bosser les vidéos des spéciales, regarder mon bilan du rallye en 2019 et demander aussi à mon équipe les différentes informations de 2019 avec notamment les pneus qui ont été utilisés.”




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Jean-Jacques PEYRON
Jean-Jacques PEYRON
2 années il y a

P.L. LOUBET… Saison terminée… Hanche cassée…
Renversé par une voiture !
Vous allez dire que je n’ai encore pas de chance, mais croyez moi, c’est plutôt tout le contraire et je suis au final très heureux de m’en sortir avec seulement une fracture de la hanche. Cela aurait pu être bien plus grave. On se revoit en pleine forme en 2022.”

Pat
Pat
2 années il y a

Bravo à l’équipage, la relève est la
.et super sympa en plus. Lefebvre prends exemple sur lui,pour tout, pilotage et sympathie