Budar : “Clairement, nous sommes là pour le titre”

Ce mercredi soir à Gap, le directeur français a évoqué de nombreux sujets, à commencer par la signature de Sébastien Ogier et le départ surprise de Sébastien Loeb du giron PSA. Ensuite, le Monte-Carlo a été au centre de la discussion, suivi de détails intéressants sur les évolutions prochaines apportées à la C3 WRC.

Comment avez-vous convaincu Sébastien Ogier ? Est-il aussi venu vers vous ?

“Ce sont des rencontres qu’il faut provoquer dans un premier temps. Ensuite, on ne se connaissait pas très bien avec Sébastien, on avait pas eu l’occasion de travailler ensemble auparavant, donc on a appris à se connaître, on a appris à échanger, et puis on a assez vite regardé comment on pouvait être intéresser mutuellement pour travailler ensemble. Cela a pris du temps, parce-que c’est normal, des discussions de ce type là nécessitent que le tout le monde soient complètement au clair.”

Est-ce que c’est l’arrivée de Sébastien Ogier qui a provoqué le départ de Sébastien Loeb et est-ce que Sébastien Ogier aurait accepté la venue de l’alsacien?

“Cela n’a rien à voir, ce sont deux sujets complètement indépendants. Le problème ne se pose pas, donc on ne va pas poser les problèmes que l’on a pas, donc en l’occurence, il n’y avait pas de particularités sur ces échanges concernant se sujet là.”

Est-ce une déception de ne pas avoir réussi à conserver Sébastien Loeb dans votre équipe ?

“On a une très belle histoire avec Sébastien Loeb, qui est assez incroyable, on a gardé de très bonnes relations avec lui. Il est arrivé un moment où on a proposé des choses qui ne lui convenaient pas tout à fait, dans l’autre sens aussi, donc on pas réussi de nous entendre. On lui a fait des propositions, mais d’autres lui convenaient mieux apparemment. Tant mieux pour lui, nous sommes très contents de le voir sur le parc WRC et du championnat. C’est quand même quelqu’un hors du commun et nous sommes totalement tranquilles avec ça. Ça n’impacte aucunement l’image que l’on a gardé de Sébastien. C’est la vie d’une équipe, c’était le moment où l’on devait prendre des chemins séparés.”

Quel est votre objectif sur ce rallye avec un champion du monde comme Sébastien Ogier ?

“Vous savez, le Monte-Carlo c’est compliqué. On a des pilotes qui sont non seulement talentueux, mais en plus vainqueur sur les dernières épreuves. Tout cela paraît très bien, mais, on peut aussi considérer que nos pilotes découvrent la voiture dans des conditions toujours difficiles, comme à chaque Monte-Carlo. Ce sont aussi des pilotes qui découvrent leur voiture, contrairement à la majorité des pilotes. Vous connaissez aussi le niveau des pilotes, et sincèrement, parmi tous les pilotes présents au départ, je ne vois pas qui on pourrait écarter du podium. Le niveau est donc très compétitif, on a des atouts mais on connaît aussi les points faibles que l’on peut avoir. On a beau avoir le pilote champion du monde qui a gagné les cinq dernières épreuves ici, et on a confiance, mais on reste sur un Monte-Carlo et tout peut arriver.”

L’objectif de Citroën est bien le championnat du monde avec l’arrivée d’un tel pilote ?

“Clairement, nous sommes là pour ça. On a le pilote champion en titre avec nous et on ne peut pas vous le cacher. On travailler et on va travailler pour ça, bien sûr.”

Sur le plan personnel, on peut dire que vous partez sur des bases solides par rapport à 2018.

“Oui bien sûr. Je démarre cette saison 2019 dans des conditions où j’ai eu beaucoup plus d’affluence sur les éléments mis en place, contrairement à 2018 où j’ai eu une semaine pour me mettre en place.”

Avez-vous utilisé un nouveau joker (homologation) pour ce début de saison ?

“Non, nous n’avons utilisé aucun joker pour ce rallye. C’est basiquement la même voiture avec des réglages différents et des modifications déjà apportées dans la deuxième partie de saison 2018. Nous avons des réglages assez différents par rapport au Monte-Carlo de l’an passé.

Nous avons fait de nombreux essais pour connaître ce que nous devons faire pour les prochains développements. Nous avons testé différentes solutions et l’aérodynamisme en fait partie. Nous avons encore beaucoup de travail à faire avant d’homologuer des choses. Ce n’est donc pas prêt pour ce Monte-Carlo mais peut-être plus tard au cours de la saison.

On va probablement avoir des nouveautés d’ici la fin d’année, on ne veut pas engager de joker sans avoir fait les choses proprement. On va pousser pour que ce soit le plus rapide possible. On va faire en sorte de faire des évolutions qui nous permettent d’avoir une vraie évolution pour début 2020. Je ne veux pas passer la saison 2020 à développer la voiture mais qu’on passe plutôt cette année 2019 à travailler fort pour amener une grosse différence la saison prochaine. Des choses vont arriver avant la fin d’année mais plutôt que de faire des petites choses, on vise des choses plus importantes qui demanderont forcément plus de temps.

On a déjà des plannings en tête, on sait quand cela doit aboutir. Nous nous sommes mis des contraintes assez fortes, j’espère qu’on arrivera à les tenir. Ce qui est certain c’est que ça n’arrivera pas tout de suite, ni ici, ni en Suède, ni au Mexique….enfin au Mexique peut-être.

On a vu Mads Ostberg en tests avec la C3 WRC cette semaine. Que est son rôle ?

“Il fait des essais de développement, il fait partie du programme tests pour faire des validations en termes d’endurance et d’autres choses. Donc oui, Mads va travailler avec nous cette année. 

Il a aussi un programme privé en WRC-2 Pro. On a nominé Mads pour marquer des points constructeurs au championnat, mais ce n’est pas un pilote ou un programme officiel.”

Avec deux voitures, pensez-vous avoir tout de même une chance au championnat constructeurs ? 

“D’un point de vue arithmétique, on a moins de chances que les autres, mais on a aussi peut-être deux très bons pilotes qui peuvent marquer des gros points à chaque fois. On ne sait pas si ça peut être définitivement mort, on en sait rien.”

Avec Sébastien Ogier et ses cinq victoires consécutives au Monte-Carlo, l’objectif est forcément la victoire ce week-end non ?

“Tout peut arriver au Monte-Carlo, et même si nous avons Sébastien avec nous qui a gagné les cinq dernières épreuves, le Monte-Carlo reste le rallye plus difficile et le plus imprévisible de la saison, de part ses conditions. Il y a tellement d’aléas possibles qu’il faut rester prudent. Nos pilotes doivent également découvrir les voitures, donc est-ce qu’ils seront tout de suite dedans ou devront-ils prendre un peu de temps pour l’exploiter au mieux, alors que les autres vont peut-être partir vite d’entrée, on ne sait pas. On a forcément cette petite retenue. Ceci dit, le Monte-Carlo n’est pas un rallye de performance pure, mais demande aussi beaucoup d’intelligence, et de ce point de vue là, Seb s’est souvent montré à son avantage.”