En Allemagne ce week-end, l’équipe Citroën joue gros. Après un Tour de Corse négativement surprenant, la C3 WRC se doit de redorer son blason sur un asphalte si apprécié des Rouges.
Ce mercredi soir, en échangeant avec Pierre Budar, un sujet bouillant a forcément animé les discussions : l’aileron des Toyota Yaris. D’autres sujets ont bien sûr été évoqué, comme par exemple les performances d’Esapekka Lappi ou l’avenir du WRC et de Citroën.
Pourquoi n’avez vous pas vu avant le problème avec l’aileron de la Toyota ?
“On a beaucoup de travail et de contraintes pour développer une voiture. Tout le temps dont on dispose, on essaye de le mettre à profit pour faire nos propres développements. On est évidemment pas en mesure de regarder toutes les fiches d’homologation pour vérifier que tout le monde respecte à la lettre tous les sujets.
On aimerait, on adorerait faire ça, mais ce n’est pas notre boulot. C’est le boulot de quelqu’un d’autre, de l’organisation de ce championnat. Et on fait confiance à ces gens là. Mais si maintenant, on ne peut plus faire confiance en personne, c’est compliqué. On aimerait faire comme en F1 mais les budgets ne sont pas comparables.”
Comment a été révélé ce problème justement ?
“Nous avons demandé un éclaircissement à ce niveau. On a analysé les fiches d’homologation de chaque voiture, sur ce sujet en particulier car on travaillait là-dessus. Pour nous, cela ne correspondait pas au règlement.”
Pensez-vous que cette configuration était un gros avantage ?
“Je ne peux pas vous dire sur une Toyota, mais on a fait le travail au niveau de l’aileron sur notre voiture. On a analysé différentes configurations d’ailerons et effectivement, c’est là où on a vu des différences sur la Toyota. On a essayé cette solution, car si Toyota avait été capable d’homologuer ça, nous aussi. Donc on connaît les différences, et je vous confirme que ça va mieux avec ce changement.”
Est-ce que changement peut changer les forces en présence ?
“Il faut être mesuré quand même. On parle d’un seul élément. La Toyota n’est pas performante que grâce à ça, il y a évidemment un tas de choses. Il ne faut pas s’attendre à une grosse perte de performances. La seule chose que je peux dire c’est que sur la C3, effectivement, cette configuration représente un avantage. De combien ? Je ne peux pas vous le dire. Mais évidemment que la voiture sera toujours très performante.
Je pense que lorsque des constructeurs sont engagés dans un tel championnat, il est impératif que tout le monde joue avec les mêmes règles et que tous possèdent la même chance de réussir.”
Que peut viser Esapekka Lappi sur ce rallye ?
“On attend qu’il fasse aussi bien qu’en Finlande, voire mieux (sourires). Evidemment, il a déjà fait de belles performances ici (3e en 2018). C’est un rallye compliqué aussi. Les erreurs peuvent vite arriver, les crevaisons aussi, il y a beaucoup d’aléas. C’est difficile de savoir comment cela va tourner, mais je pense qu’en performance pure, Esapekka est capable de faire quelque chose de très bien ce week-end. La seule expérience qu’il a avec cette voiture sur asphalte est en Corse, et vous savez comment cela s’est passé. Donc on a besoin de savoir comment cela va se passer avant de faire une quelconque projection.”
En Finlande, il n’a pas arrêté de saluer le travail de votre équipe et les qualités de sa voiture. C’est appréciable forcément non ?
“C’était sympa de sa part, et je pense que c’était sincère. Il a quand même traversé une période très compliquée entre la Suède et la Finlande. On a essayé de comprendre pourquoi, on a essayé de travailler à la fois entre la voiture et lui, mais aussi lui-même. On a essayé de le supporter au maximum pour essayer d’améliorer la situation. Et nous étions très contents de voir en Finlande que le travail avait enfin payé.”
Est-ce que Citroën est persuadé de faire le championnat en 2021 ?
“Aujourd’hui, on a besoin d’en savoir plus sur la réglementation de 2022. Avant tout, on veut connaître cette réglementation avant de savoir si on développe ou non une nouvelle voiture pour ce nouveau règlement. Une fois que l’on aura décidé ce point, on verra ce qu’on fera en 2021, c’est le sens à suivre. Ce n’est pas un titre qui changerait grand chose je pense.”
Avez-vous des nouvelles du règlement de 2022 justement ?
“On aimerait avoir un peu plus de documents, on a pas beaucoup d’éléments à l’heure actuelle. On a des discussions, des choses avancent, mais c’est largement insuffisant par rapport à ce que l’on voudrait. Depuis la communication officielle de juin, ça n’a pas beaucoup avancé.”
Et concernant le calendrier 2020 ?
“A priori, cela a l’air mal parti pour la Corse. Pour l’Allemagne, il y a des scénarios qui font dire qu’on ne reviendrait pas ici. Le vote prévu le 15 août n’a pas encore eu lieu.
Ce qui est un peu dommage, c’est qu’ils n’arrivent pas à respecter les délais annoncés l’an passé. L’an dernier déjà, on a eu le calendrier très tardivement (en novembre), c’était trop tardif et cela nous a posé des difficultés. Ils nous avaient promis que ce serait différent cette année. On a encore le temps, mais pour l’instant, on annonce des dates, et elles sont régulièrement repoussées. Néanmoins, ils nous donnent des informations mais ce n’est pas à nous de les communiquer.”
si on comprend bien l’interview, c’est plutôt grâce à Citroën qu’ils ont remis les fiches d homologation à jour, quelle belle équipe quand même, saxo xsara ds3 et c3 , que de belles voitures.
manque une petite série sport sur la c3 en concession quand même, Citroën sport au boulot
Interview intéressant ! Bon courage M. Budar !
Reprendre la direction d’un team détruit, reconstituer une équipe, batailler avec 2 autos seulement, composer avec la FIA, faire avec sa compétence technique, s’accommoder des retards de règlementation, de calendrier…
Garder ses pilotes motivés, satisfaire aux exigences de la patronne…
Un bon résultat des C3 ferait du bien !