Ciamin : “Priorité au WRC-2”



A 20 ans seulement, Nicolas Ciamin apparaît déjà comme l’un des principaux espoirs du rallye français, et au regard de sa saison 2018, ce statut est loin d’être usurpé.

Engagé sur un double programme en WRC-2 et en championnat de France asphalte, le jeune niçois a su se faire remarquer dans la classe R5, signant notamment un podium en Sardaigne, tout en épatant tout le monde en France au volant d’une originale Abarth 124 RGT.

Alors que 2019 est déjà dans toutes les têtes et particulièrement dans la sienne, nous avons pu échanger avec Nicolas pour évoquer cette saison 2018 et la suite de sa carrière.

Quel est ton bilan brut de cette saison 2018 ?

“C’est vraiment une bonne année pour moi en général. En championnat de France asphalte, cela a dépassé mes attentes et celles de l’équipe, et en WRC-2, c’était pas mal mais j’aurais espéré faire un peu mieux. “

Evoquons plus longuement ta première année en WRC-2.

“Quand j’étais à l’aise dans la voiture, les chronos étaient bons, mais parfois on a manqué de petites choses pour faire mieux.

En Sardaigne (3e), j’ai fait une course sans erreur, sans la moindre touchette. On a rapidement joué le podium et nous avons longtemps été deuxièmes, mais Veiby remontait très fort. J’ai gagné un peu de crédit auprès de Hyundai après cette manche.

En Allemagne, j’ai eu quelques petites soucis mécaniques. J’ai eu du mal avec le comportement de la voiture mais j’ai quand même signé quelques bons temps avec un 3e et 2e temps, devant Huttunen, notre point de référence cette saison. Mais, il était un peu plus rapide que moi au final, notamment dans les portions sales.

Je n’ai finalement pas fait le Turquie qui était initialement au programme. Le budget n’était pas forcément réuni et en plus, ce rallye promettait d’être très cassant, donc ce n’était pas le bon plan pour nous. J’ai envisagé l’Espagne ensuite mais le budget n’était pas réuni non plus.”

Revenons en France maintenant avec cette originale Abarth 124 RGT.

“La voiture a vraiment beaucoup évolué entre les Cévennes 2017 et le Touquet 2018. J’ai participé pour la première fois à un vrai développement sur une voiture. Elle était au point dès l’entame au Touquet et n’a pas trop évolué sur le reste de la saison. On a signé des temps au milieu des R5 toute l’année, avec un scratch au Rouergue, et le podium était jouable au Mont-Blanc avant d’avoir des problèmes. J’ai attaqué toute la saison bien sûr mais j’ai ciblé particulièrement quelques spéciales où je sentais que je pouvais vraiment faire quelque chose.

On a eu une grosse bagarre avec Rouillard jusqu’au Mont-Blanc, avant de le voir en Skoda jusqu’à la fin de saison. C’était dommage d’être tout seul ensuite, mais au Var, j’avais plus de comparaison avec Astier et Chavanne.

Ce championnat m’a apporté finalement plus de visibilité que prévue et plus de reconnaissance.

Depuis tes débuts en rallye, tu es copiloté par Thibault De la Haye, mais cette association prend fin en 2018. Pourquoi ? 

“On s’est séparés pour diverses raisons, on reste en bon rapport, il n’y a pas de problème. D’ailleurs on a participé à un régional dernièrement alors que notre décision était prise.

Je ne sais pas encore qui sera son remplaçant. J’ai roulé à quatre reprises avec Anthony (Villanova) et cela s’est très bien passé, donc on verra.”

2018 terminée, place maintenant à 2019. C’est quoi le programme ?  

“Depuis trois jours, je suis au téléphone pour essayer de trouver une solution pour le Monte-Carlo. En même temps, je suis dans les ateliers de Stéphane Sarrazin pour apprendre en mécanique car j’ai des manques à ce niveau.

Mon objectif est vraiment de rouler en WRC-2 la saison prochaine. Si je dois faire le Monte-Carlo, ce sera forcément en R5. On étudie plusieurs pistes, l’objectif est de trouver le meilleur compromis budget/performance possible. La Skoda reste la meilleure voiture à mes yeux, même si toutes les autres sont très bonnes aussi. Je suis aussi en contact avec Hyundai pour le programme HMDP (Huttunen en 2018), mais c’est pour l’instant en suspens.

Si on doit se limiter à 4/5 épreuves en WRC-2, ce sera comme ça, mais la priorité est vraiment de rouler dans cette catégorie. Un programme complémentaire en R4 avec Milano Racing peut également être très intéressant, si Milano et Oreca apportent leur soutien.

Est-ce que tu peux espérer une aide de la FFSA ?

“J’ai quelques contacts avec la FFSA pour la saison prochaine, il est peut-être possible de faire quelque chose, on va voir.”

Même si tu n’as que 20 ans, tu roules déjà depuis trois saisons en rallye. As-tu un âge “limite” pour réussir ?

“Je me donne 2 saisons, 3 je pense même, pour réussir à faire quelque chose et devenir pilote officiel. Le sport automobile est dans ma vie depuis un moment maintenant, je n’ai pas fait d’études et je n’ai pas de boulot. Si je n’y arrive pas, il faudra bien travailler….comme tout le monde en fait (rires).

 Si je n’y arrive pas, je ferai peut-être quelque chose autour de l’automobile, mon père étant dans le commerce automobile, cela donne quelques idées.”




S’abonner
Notification pour
guest
22 Commentaires
Le plus récent
Le plus ancien Le plus populaire
Commentaires en ligne
Afficher tous les commentaires
Michel
Michel
5 années il y a

Apparemment le programme HMDP est abandonné, sait-on ce que Nicolas va faire en 2019 ? J’espere qu’il pourra quand même rouler !

Toto
Toto
5 années il y a

Pour moi Nicolas ciamin et Yohan rossel sont mes plus grand espoir français actuellement