E.Camilli : “Continuer le travail avec Hyundai”

Au volant de sa Hyundai i20N Rally2, le Niçois avait pour objectif de concurrencer les C3 sur leur terrain favori du championnat de France Asphalte. Et avec deux victoires (Antibes et Rouergue) et cinq podiums, le Niçois, bien entouré par Thibault De la Haye et l’équipe 2C, aura longtemps menacé le duo Rossel/Bonato. Et avant de se projeter sur 2025, le pilote Hyundai aura une dernière occasion de se montrer en 2024 lors du rallye Dévoluy où il sera présent en tant qu’ouvreur.

Après plusieurs années en C3 Rally2, tu as tout changé l’hiver dernier pour t’engager avec Hyundai. Quel est le bilan de ta saison ?

“C’était une année super positive et je suis évidemment très heureux de cette saison. Je savais que j’avais tout à refaire et encore à prouver en changeant de voiture alors que la concurrence était forte avec plus de repères que nous. La mise en marche a été assez rapide avec de bonnes performances d’entrée, surtout sur le sec.

On a même été en tête du championnat à la mi-saison après le Rouergue. C’est quelque chose que l’on n’attendait pas forcément. On aurait signé encore plus tôt si on avait su ça ! Il nous a manqué des petites choses pour faire mieux cette année dans une compétition assez rude. Dans ce sport, et plus globalement dans le sport en général, il faut se remettre en question en permanence pour être au niveau. Il fallait aborder ce nouveau challenge avec humilité et c’est ce qu’on a essayé de faire toute l’année.”

En fonction des conditions, tes performances pouvaient être assez différentes cette année.

“C’est assez visible par rapport à notre saison. Sur le sec, on avait une grosse vitesse et on a pu le voir à l’Antibes bien sûr, mais aussi au Rouergue ou dernièrement au Var. Dans de telles conditions, nous étions au niveau des autres. Quand c’était humide, ou quand il y avait des changements de grip, on a eu un peu plus de mal. On a vraiment travaillé sur ce point et on a eu des résultats prometteurs aux Cévennes, puis au Var. Ce n’est qu’une question de travail et d’expérience avec cette auto. Petit à petit, on a vraiment assoupli l’auto, et lors de la dernière journée au Var, on a été performants.”

“Tout au long de l’année, j’ai vraiment pris beaucoup de plaisir au volant de la Hyundai. Je l’ai souvent dit, mais on s’est vraiment régalés avec Thibault en étant en osmose avec la voiture. Il y a bien sûr toujours des choses à améliorer. Nous étions dans de très bonnes conditions avec l’équipe 2C, et on a vécu une belle aventure avec Thibault. C’est une grande équipe que je remercie, ils ont fait le maximum tout au long de l’année et on avait des conditions parfaites pour évoluer. Nous étions en position de challengers face aux C3, et j’ai adoré ça. À la fin, Léo et Guillaume ont été les plus forts, bravo à eux !”

Quels sont tes objectifs pour la saison prochaine ?

“Je souhaite continuer dans les mêmes conditions avec le championnat de France et des discussions sont en cours. Je ne suis pour l’instant assuré de rien et rien n’est décidé, c’est juste l’inter-saison. On a bien travaillé avec Hyundai Motorsport toute l’année en faisant également du développement avec entre 8 et 10 jours d’essais. C’était assez intense, et j’espère donc qu’il y aura une suite pour exploiter cette nouvelle auto.

On a amélioré pas mal de choses dans différents domaines. On a fait du développement sur les différentiels, les suspensions avec un mouvement un peu différent de la voiture, ou encore une nouvelle boîte avec un étagement différent et une maniabilité plus facile.

Au cours de l’année, Mikkelsen et Paddon ont pas mal roulé aussi, et Meeke pour finir au Var. Il y a vraiment eu beaucoup d’échanges entre chaque pilote. À chaque sortie de l’auto, il y avait des choses intéressantes à essayer. Sur ce genre d’essais, le principal objectif est de bien se sentir dans l’auto. On ne sait pas forcément ce que les ingénieurs ont changé, donc il faut que le feeling soit très précis à chaque run et j’adore ces échanges avec eux. C’est toujours ultra-passionnant de travailler sur des séances d’essais comme ça. Et je commence à être habitué à développer une auto…c’est la 7e différente depuis la Toyota WRC en 2015 ! (la 4e Rally2 différente).”

Tu vas terminer ta saison 2024 au Dévoluy la semaine prochaine. Que peux-tu nous dire sur cette participation ? Avec quels pneus par exemple ?

“Honnêtement, je ne sais pas du tout avec quels pneus je vais rouler. Je sais que ce sera avec la “Step 2″, mais je n’en sais pas plus. Ce sera une séance en plus de développement et on va profiter de ce week-end pour valider les nouvelles choses sur la voiture. Au dernier Var, on a bien échangé avec Kris Meeke sur cette nouvelle auto. Nous étions assez copains en WRC et c’est vraiment une fusée ce gars ! On a discuté toute l’année à propos de la voiture et on avait des ressentis assez comparables et très positifs.”

Une chance de te voir au Monte-Carlo ?

“On en discute actuellement, mais c’est flou pour l’instant et rien n’est fait. C’est sûr que j’espère revenir en WRC2, on verra bien. Cela fait deux ans que je le loupe et j’aimerais évidemment revenir.”