Pour sa deuxième chronique sur Rallye Sport, Anderon Levratti, copilote d’une célèbre 205 GTI Yacco, revient sur son rallye du Mont-Blanc Morzine disputé le week-end dernier.
Entre pluie et brouillard, le jeune copilote ardéchois n’a pas eu le temps de s’ennuyer, guidant parfaitement son pilote Sébastien Dommerdich à la 14e place au scratch et la 3e en trophée Michelin R5.
Entre le Rouergue début juillet et ce rallye du Mont-Blanc, nous n’avons pas pris de tes nouvelles mais ton agenda était bien chargé.
“En effet l’été n’a pas été de tout repos, je n’ai même pas eu le temps de partir en vacances! J’ai d’abord fait le rallye de la Drôme avec Arthur Lecureux ou nous finissons 2eme du R2, puis le Gap Racing avec Olivier Burri sur la Fiesta R5 où nous terminons 3eme au scratch, le rallye de la Chartreuse avec Raphael Michaud et sa 309 p`nous terminons 8 au scratch. J’ai aussi effectué deux séances d’essais avec Clément Bully (le poulain de Thomas Badel) en préparation pour son premier rallye, l’Ain Jura ce week-end.”
Evoquons le Mont-Blanc, toujours avec Sébastien Dommerdich et cette fameuse 205 GTi. Encore plus que d’habitude, j’imagine que la “glisse” a été le maître-mot du week-end non ?
“En effet, avec les conditions météo et les cordes se dégradant amenant de la boue sur toutes la route par moment, la 205 n’a pas eu souvent les roues droites ! Nous étions pas mal de fois en glisse mais très maitrisée et super efficace. Mëme en montée nous n’avons pas perdu de temps et même parfois nous en avons vraiment gagné ! C’est vraiment un réel plaisir d’être en glisse souvent, sans perdre trop de temps et voir les spectateurs comme des fous au bord de la route ! Même si dans l’ES10 certains on pu voir l’arrière de la voiture avant l’avant et dans le sens contraire de la route après un gros tête-a-queue ! Nous nous sommes fait pardonner dans le grand droite suivant, sûrement le passage le plus en glisse de tout le week-end !”
Sur le parc et même dans les commerces avoisinants (expérience vécue), on ne parle que de cette 205 et de son pilote “volant”. De l’intérieur, comment tu vis cette “célébrité” avec une voiture de plus de 30 ans ? C’est assez unique de voir cela en championnat de France.
“C’est clairement unique et exceptionnel, pour ma part je prends énormément de plaisir dans l’auto et nous essayons d’en donner aux spectateurs, mais la où je prends le plus de plaisir c’est lorsqu’on regarde au bord des routes les spectateurs avec un grand sourire, bras levés ou quand ils viennent nous voir en assistance ou en regroupement et qu’on échange quelques mots avec eux c’est un plaisir immense !”
Est-ce que le plaisir est toujours identique d’une voiture à une autre, quelque soit sa performance ?
“C’est un plaisir différent par exemple entre la 205 et la R5. La R5 c’est la performance pure et l’efficacité tandis que la 205 c’est aussi cela mais aussi le partage avec les spectateurs !”
D’ailleurs, changer de baquet et de pilote à chaque week-end de course, n’est-ce pas un peu déroutant pour toi ?
“J’ai eu la chance depuis mes débuts de copilote de rouler avec beaucoup de pilotes, j’ai pu m’adapter à beaucoup de système etc. Quand je change de pilote, il ne me faut pas longtemps pour m’adapter, il y a juste quelques termes a se remémorer (ou même quelques mots typiques en Suisse qui ne sont pas employés en France), le rythme, l’intonation change aussi en fonction de ce que veux le pilote. Mais au final ca reste quand même assez similaire”
Enfin, une petite question technique. On le sait, le Mont-Blanc 2017 a été particulièrement difficile entre brouillard, pluie et finalement boue. Qu’est-ce que cela implique pour un copilote ? Des notes plus précises ? Un travail de correction plus conséquent ?
“Avec Seb, nous n’avons pas d’ouvreurs, nous prenons donc de bonnes notes avec pas mal d’informations qui nous aiderons avec le passage des voitures devant nous, nous avons aussi des notes très précises et ce week-end ça nous a énormément aidé dans le brouillard. Avec les conditions que l’on a eu ce week-end, il faut être plus vigilant, rappeler certaines plaques noires ou certains virages sales, le rythme change aussi. Par exemple, avec Sébastien il faut annoncer les pièges un peu plus tôt pour qu’il puisse anticiper la complexité du virage et dans le brouillard ne pas hésiter a répété la distance, le repère et le virage. Ca demande encore plus de concentration, d’attention et de vigilance.”
Deux superbes passages samedi dans une épingle sur le mouillé, vers Mévoutier (km 5 dans Samoens-Morzine). Dommage pour la bagarre en F2000/14, Bugnet n’était pas engagé (avec sa Clio 1 orange) cette année. Il avait terminé 15ème au scratch et 1er F2000/14 sur cette épreuve en 2016, et cette année il a gagné la classe et fait de gros chronos sous la pluie au Beaufortain. Je ne dis pas qu’il aurait forcément battu Dommerdich, mais on aurait pu voir certainement une belle confrontation entre les deux!
La 205 nous fait un sacré numero sur ce championnat de France.
Article très sympa.