Les étoiles du Monté Carlo. : « Magic-Ogier », la consécration



La saison 2013 se profile avec les premiers rayons du soleil sur la montagne ardéchoise. La spéciale d’ouverture du 81ème Monté Carlo a pour cadre le décor majestueux de ce tronçon mythique qui relie le Moulinon à Antraigues.

Considéré par beaucoup comme la plus belle spéciale de France, le Moulinon accueille le Monté Carlo depuis 1968. C’est sur ces routes qu’un jour, Michèle Mouton a contracté le virus du rallye, avec la Porsche de son père sur route ouverte… C’est ici qu’Henri Pescarolo signa un chrono formidable en 1969 avec une Matra 530. Ici encore que le roi Walter Röhrl dégouta ses adversaires et entra dans l’histoire…Le Moulinon, c’est surtout cette interminable et fabuleuse descente, rythmée, rapide, sillonnant entre les châtaigniers et traversant les hauts – lieux de St-Joseph-des-Bancs, Genestelle… pour arriver sur les rives de la Volane à Antraigues. Antraigues-sur-Volane, la patrie de Jean Ferrat et cet arrêt obligatoire à la Remise, l’auberge des Jouanny, pour déguster la fameuse tarte aux pommes. Le 16 janvier 2013, au petit matin, 73 équipages ont rendez-vous avec la légende et les racines de la discipline. L’affiche est grandiose : Loeb et sa DS3 WRC face à Ogier et la nouvelle Polo R qui fait là ses grands débuts ! Et les débuts sont fracassants, le pilote VW réalise le scratch, 3sec7 devant Loeb. Les autres sont loin, déjà…

En immense champion, Sébastien Loeb réagit dans Burzet-St Martial et prend la tête du rallye pour 6sec7. L’Alsacien récidive lors du second passage à Antraigues où il fait le break sur le pilote de Gap. Ce dernier ne refuse pas la bataille mais le souvenir de son effrayante sortie de 2012 l’incite peut être un peu à la prudence. Ensuite, alors que le verglas est entrain de piéger l’asphalte du second passage dans Burzet, Sébastien Loeb assomme littéralement le rallye. Au point stop de St Martial, le chrono est sans pitié. En 21min54, l’Alsacien pose 34sec à Hirvonen, 50sec à Ostberg, 53sec à Ogier…Abyssal ! Personne ne se remettra de ce coup de massue ! Le pilote de la Polo est 2ème mais à 1min20. Il ne remontera pas ! Sébastien Ogier préfère assurer la deuxième place finale mais ce podium n’est pas là pour rassurer la concurrence ! Loeb signe une 7ème victoire à Monaco. C’est aussi un 7ème sacre à domicile pour son fidèle copilote Monégasque Daniel Elena. Chapeau et merci les artistes ! Sébastien Ogier prendra une petite revanche quelques semaines plus tard en faisant plier Sébastien Loeb en Suède, après un rallye d’une intensité folle. Huit victoires plus tard, il décrochera son premier titre de champion du monde.

2014. Le Monté Carlo délaisse l’Ardèche et s’installe à Gap, la patrie du nouveau champion du monde. La neige fraiche recouvre la première spéciale tandis que les concurrents sont sur la liaison. Alors qu’il découvre l’épreuve, Robert Kubica et sa Fiesta privée signe le scratch de l’ES 1 à St André de Rosans ! Malgré un Handicap majuscule à la main droite, le Polonais récidive dans Rosans – la-Charce alors que Sébastien Ogier fait la boucle sans pneus neige… et en mode survie ! A Laborel, haut-lieu du rallye, c’est une autre Ford privée, celle du vainqueur 2011 Bryan Bouffier qui s’empare du commandement. Magnifique ! Sébastien est relégué à 1min19 après seulement trois chronos ! Le pilote du Champsaur se révolte au cours du second passage à Laborel. Je n’ai pas pu me rendre sur cette édition 2014 mais mon pote Fabien me dit que ce jour là, juste avant Laborel, le magicien de Gap a fait le « passage du siècle »… Dans l’ES 7, Plan-de-Vitrolles – Faye, 49km, le pilote VW revient à 35sec de Bryan. Lors du deuxième run à Plan-de-Vitrolles, Robert Kubica stupéfie tout le monde par une attaque démentielle et des temps partiels affolants… mais finit par mettre sa Fiesta au trou. Si un jour, l’ex-pilote de F1 trouve la fiabilité…Maître Kub out, Ogier remporte la spéciale et s’installe en tête. Définitivement ! Sébastien et Julien remportent leur premier Monté Carlo en WRC. Bouffier, héroïque second et la DS3 de Kris Meeke complètent le podium mais il semble bien qu’après la domination écrasante d’un Sébastien, l’histoire bégaie !

Janvier 2015, après ses adieux à l’épreuve Monégasque en 2013, Sébastien Loeb décide de revenir et d’affronter le nouveau prince de Monaco sur ses terres. C’est un duel de phœnix qui se profile. A Entrevaux, dans la première spéciale, nocturne et inédite, les conditions sont exécrables et le septuple vainqueur de l’épreuve, « à la Thérier », fait parler son sixième sens ! En 21 km, le pilote de la DS3 relègue la Ford de Tänak à 22sec et la Polo d’Ogier à 30sec… Et ça fait mal au casque !

Le deuxième chrono passe par les 1211m du Col de Corobin et arrive à Digne. Nous sommes en spectateurs dans la vallée, sur la partie plate et excessivement rapide qui succède au Col. Il fait très froid, les pilotes sont en clous et ça déboule à fond de 6 avant de plonger dans un droite furtif, bref, étroit, sans échappatoire. Bref, un coin où il faut des c……. ! Avant cette courbe, tous les meilleurs pilotes du monde vont freiner, certains tombent la 5, d’autres à l’image de Sébastien Loeb restent en 6 mais tous s’emploient à bien casser la vitesse avant de mettre le coup de volant fatidique. Tous… sauf un, qui décide de rentrer soudé dans le droite : Sébastien Ogier. Piqué au vif après le premier round, le pilote VW déboule et place un autoritaire coup de volant… tout en gardant le pied droit à la tôle, embarquant sa monture dans une effrayante glisse des 4 roues à l’issue incertaine et qui se termine au-delà des limites de la route. Le faisceau des phares de la Polo quitte le ruban de bitume et éclaire le décor … Mais ça passe ! Sébastien est en furie et nous euphoriques ! C’est pour ça qu’on aime le rallye ! Au partiel, le pilote des Hautes-Alpes pose 1sec au kil à son rival préféré ! Le combat des chefs a commencé !

Le lendemain, à Salles-en-Beaumont, le Sébastien de chez Citroën part à l’attaque et remet 1sec au kil au Sébastien de chez Volkswagen. Le choc des titans ! Retour dans les Hautes-Alpes à Chauffayer. Ogier relègue Loeb à 4sec mais il est lui-même devancé par un stratosphérique Robert Kubica qui roule comme à son habitude, c’est-à-dire : à bloc ! Le Polonais évolue avec une Fiesta privée et à l’inverse de sa main droite, son pied droit est manifestement bien valide ! Le pilote de Cracovie est doté d’une volonté quasi-mystique et d’un courage surhumain. Il est animé par un feu intérieur et une motivation inouïs ! A domicile, à St-Julien-en-Champsaur, Sébastien Ogier pose 21sec3 à son rival et revient à 3sec au général. C’est néanmoins un incroyable Kubica qui signe à nouveau le meilleur temps ! Retour dans l’Isère à Salles-en-Beaumont. Sébastien Loeb claque le meilleur temps. Les vieux soldats ne meurent jamais ! Il reprend 3sec6 au pilote de la Polo qui se retrouve à 6sec6 au général ! Bis repetita à Chauffayer où le Polonais volant continue son récital et fait le scratch mais Ogier en remet une couche de 14sec6 à Loeb. Devant son peuple, le héros local prend la tête du rallye, pour 8sec. Dans St-Julien-en-Champsaur, Kubica va sortir pour le compte et c’est là, sur les rives du Drac, que pour la seconde fois seulement en 11 participations, Sébastien Loeb va partir à la faute ! On retiendra le destin exceptionnel de ses deux princes qui, finalement, n’ont jamais vraiment pu se départager sur les plus célèbres spéciales de la planète. Sébastien Ogier s’impose à Monaco pour la 3ème fois et à l’avenir, il semble bien qu’il sera très difficile de lui trouver un adversaire digne de ce nom !

En 2016, l’héritier de Sébastien Loeb va construire sa victoire méthodiquement, intelligemment, particulièrement dans son jardin du Champsaur. Le nouveau « Maître des Cols » va rendre une copie parfaite mais pour autant, rien ne fut simple. Durant 12 chronos, Kris Meeke et sa Citroën DS3 constitue une menace réelle, obligeant Sébastien à attaquer sans relâche. L’Irlandais effectue une prestation de haut vol mais il est mis hors jeu sur bris de boite. Il remportera une victoire historique en Finlande quelques mois plus tard, la plus belle victoire de sa carrière, prouvant qu’en vitesse pure, le fils spirituel de Colin Mc Rae ne craignait personne. De son côté, avec 4 victoires à Monaco, Sébastien Ogier rejoint Munari, Röhrl et Mäkinen !

Le 85ème rallye Monté Carlo totalise 382 km et accueille les très attendues WRC 2017. Ogier a fait le pari de signer chez M-Sport mais il a très peu roulé en essai avec la Fiesta. C’est son équipier Ott Tänak qui en a assuré le développement. Thierry Neuville au volant de sa Hyundai part le plus vite et à l’issue de la première journée, le Belge mène le rallye avec 45sec d’avance sur Sébastien et Ott qui font jeu égal. Après le 12ème chrono, Neuville possède 51sec d’avance sur Ogier quand il casse une suspension dans Bréziers. Sébastien termine la 3ème étape en leader, 47sec devant son la seconde Ford. Quatre spéciales plus tard, pour sa première course au volant de la Ford Fiesta, Sébastien Ogier décroche une 5ème victoire sur le port de Monaco. Pour M-Sport et Malcom Wilson, cela reste la plus belle victoire de leur histoire ! En relevant un défi à hauteur de son immense talent, le virtuose de Forest-St-Julien a démontré, une nouvelle fois, qu’il était bien le meilleur pilote du monde !

Monté Carlo 2018. Ott Tänak est éblouissant au volant de sa nouvelle Toyota Yaris mais échoue à la seconde place. Lappi et Evans sont impressionnants mais malchanceux. Latvala solide mais insuffisant. Meeke fébrile. Neuville très rapide… mais friable. Sur ces routes, sur Ses routes, Sébastien Ogier est attaquable, peut être, mais toujours imbattable! Cette année encore, les morceaux de bravoure qui ont fait la légende de l’épreuve ont tenu leurs promesses. Même parcourue à l’envers, Sisteron a accouchée d’une hiérarchie irréfutable. Au pied de la Citadelle, Sébastien Ogier a désarmé tous ses ennemis. Au volant de sa Fiesta WRC, le pilote du Champsaur fut leader de la première à la dernière spéciale, serein même lorsque les conditions de route étaient apocalyptiques, il use la concurrence, il éprouve ses rivaux et prouve, une fois de plus, qu’il évolue sur une autre planète. 9 participations à Monté Carlo pour Sébastien et Julien, 6 victoires dont 5 consécutives… On pourrait dire que la différence entre un grand pilote de rallye et un grand champion se fait ici, sur les spéciales du Monté Carlo. Pas de triche possible. Seul un immense talent naturel et une sorte de sixième sens permettent de conquérir les tronçons mythiques du rallye

Monté Carlo. 2019 s’élance de nuit à Selonnet. 20km de portions glacées et piégeuses. Dans ces conditions variables, stressantes, c’est la Yaris du funambule Ott Tänak qui s’empare du commandement devant l’autre Toyota de Kris Meeke qui lui, a cédé son baquet chez Citroën au sextuple champion du monde Sébastien Ogier. Pour ce dernier, le pari est osé, risqué même tant la C3 est réputée délicate à piloter. Dans l’ES2, Sébastien signe pourtant le second chrono et s’installe à 9sec1 du leader Estonien. Le lendemain matin, l’ex-retraité Sébastien Loeb qui revient du Dakar se rappelle au bon souvenir de tous et impose sa Hyundai I20 à Laborel, son équipier Neuville prend les commandes de la course. Dans Piegut, Sébastien Ogier claque son premier scratch pour les rouges, déjà…et revient à 3sec4 du Belge. Le natif de Gap récidive à Sigottier tandis que Neuville fait une petite erreur puis l’ex-pilote Citroën Alsacien récidive à Laborel. A Gap, au soir de la 2ème étape, Sébastien Ogier « at-home » est leader de la course pour 2sec face à Thierry Neuville. Les deux journées suivantes, le nouveau pilote de la marque aux chevrons n’écrase pas la concurrence comme à son habitude. Il découvre son nouveau jouet et mise sur sa science de la course, sa fiabilité, sa régularité, ses choix de pneus. La révélation de l’épreuve est le jeune Adrien Fourmaux, 23 ans, qui termine son premier Monté Carlo à la 10ème place scratch au volant de sa Fiesta R5. Régulier, fiable, intelligent et très rapide, le Nordiste confirme son immense potentiel. Neuville, lui, ne lâche pas le morceau et sent la victoire à sa portée mais c’est Tänak qui survole la 3ème journée. Ott a chuté à la 7ème place après une crevaison et claque scratch sur scratch. Devant, en quatre chronos, Ogier augmente son avance de… 2sec3 sur Neuville. Il possède 4sec3 d’avance. Autant dire : rien ! Il reste une étape et quatre spéciales.

Ce 27 janvier au lever du jour, les compteurs sont remis à zéro. A Peira-Cava et ses 18 km, la route est sèche et l’Estonien continue sa démonstration. Thierry reprend 1sec à Sébastien, écart 3sec3. Dans le Col de Braus, l’Estonien – dont on se dit au passage qu’il va être un sacré client cette saison là- récidive. Il devance le Belge de 0sec7 et le champion du monde Français de 0sec8. Ecart 3sec2. De retour à Peira Cava, Neuville tente le tout pour le tout, il fait voler sa Hyundai I20 WRC, pose 2sec8 à Ogier et prend la tête du rallye…pour 0sec4 ! Jamais il n’y a eu un écart aussi minime avant la dernière spéciale d’un Monté Carlo. Le final de cette 87ème édition est un feu d’artifice, une première historique. 290km de chrono pour en arriver là : 4 dixièmes de secondes. Tout le monde retient son souffle. La Belgique attend son heure depuis 1924 ! Le Français va-t-il remporter en principauté sa 6ème victoire consécutive ? En tout début d’après midi, les 13,58km du Col-de-Braus font office de Power Stage et vont sceller le destin de Sébastien, Julien, Thierry et Nicolas. En 9min37sec3, Kris Meeke réalise le scratch. On attend avec impatience le chrono du pilote Belge qui donne tout et réussi 9min43… Il n’y a plus qu’à attendre maintenant. Parfois, quelques minutes peuvent paraitre l’éternité. Le temps est suspendu. Tous les yeux sont rivés à un vulgaire tableau d’affichage. Quand Sébastien et Julien immobilisent la C3 WRC au point stop, telle la sanction d’un juge, le chrono tombe, impitoyable : 9min41sec2 ! Pour 2sec2, le plus petit écart de l’histoire, les rêves Belges s’effondrent tandis que Sébastien Ogier décroche un 6ème succès d’affilé, sa 7ème victoire à Monaco avec 4 constructeurs différents. Vertigineux ! C’est la 100ème victoire de Citroën en WRC. Arrivé en principauté, le nouvel équipage de la marque française est salué en héros et les membres de leur équipe, les yeux humides, les accueillent en leur lançant un simple et émouvant : « Bienvenue à la maison ! ».

2020. Le nouveau champion du monde Ott Tänak a quitté Toyota pour Hyundai, la jeune pépite Kalle Rovanperä a signé chez Toyota tout comme Elfyn Evans et Sébastien Ogier. La maison Citroën n’a pas tout à fait répondu aux attentes du septuple vainqueur sur le rocher. Le 23 janvier, de nuit, Malijai – Puimichel au bord de la route Napoléon sourit à l’empereur du Monté Carlo qui réussi le premier scratch en découvrant sa Yaris. Ott le suit à 1sec8 au volant de sa nouvelle I20. C’est une toute autre histoire dans le chrono suivant de Bayons – Bréziers, 25km tapissés de verglas où Thierry Neuville démontre une fois encore sa vitesse et son audace folles. Il relègue Sébastien à 25sec et son nouvel équipier Estonien à 29 ! Le Belge a eu raison de prendre des risques et prend les commandes de l’édition 2020. Le vendredi matin, c’est Elfyn Evans qui surprend tout le monde à Venterol, à St-Clément-sur-Durance puis à Notre-Dame-du-Laus. Le Gallois, flamboyant, s’empare du leadership. Mais la sensation du matin c’est Ott Tänak qui connaît une effrayante sortie de route à pleine vitesse dans le chrono de St-Clément-sur-Durance. Les images ont fait le tour de la planète et sont effrayantes, Tänak et son coéquipier Järveoja sont miraculeusement indemnes mais cet épisode nous rappelle à que point ces gars là jouent perpétuellement à la limite… et sans filets ! Dans cet inédit chrono de St-Clément, Adrien Fourmaux claque le 9ème temps scratch au volant de sa Fiesta R5, posant 0sec5 au kil à Ostberg et Ciamin. Adrien signe 7 scratchs en WRC2 mais perd 5min30 sur crevaisons. Sur ce juge de paix hivernal, il confirme à nouveau l’étendu de son talent. L’après-midi, Ogier piqué au vif et malmené par son équipier, réagit et s’impose à trois reprises. Au soir de la seconde étape, le local de l’épreuve a pris la tête du 88ème édition Monté Carl’ mais Elfyn n’est qu’à 1sec2 et Thierry à 6sec4. Le samedi matin, dans la Bâtie-Neuve et ses portions à très hautes vitesses pour « psychopathes », Neuville attaque sur un terrain taillé à la mesure de son immense courage. Mais les Toyota ne sont pas loin. Le Belge commence à se dire qu’il sera difficile de battre l’armée Nippone… et il a raison. A Selonnet, Evans fait un numéro de haute voltige et domine son équipier de 7sec6 en 20 bornes, Thierry accuse le coup et 13sec8…Le fils de Gwyndalf, champion d’Angleterre 1996, reprend la tête pour 4sec8 devant le vainqueur 2019. De retour à la Bâtie-Neuve, Neuville prend des risques et pose 5sec6 au Gallois mais seulement 0sec8 à un solide Ogier. Les deux Toyota sont en têtes ex-æquo ! Le pilote Hyundai veut encore y croire et lors du second passage à Selonnet, il attaque fort, très fort et récupère 4sec6 sur le natif de Cardiff qui rentre leader de la troisième étape avec 4sec9 d’avance sur le Gapençais et 6sec4 sur le Belge de St-Vith. Il reste une journée, quatre chronos, et pour les trois « extra-terrestres », tout reste à faire. De son côté, à 46 ans, le pilote Hyundai Sébastien Loeb, en manque de roulage, subit le rythme délirant des « gamins » et encaissent les secondes par paquets. A ce niveau là, les miracles n’existent pas. Il finit 6ème derrière la révélation Kalle Rovanperä qui s’offre un joli top 5 derrière la Ford de l’excellent Lappi.

Le dimanche matin, du côté du Turini et du Col-de-Braus, il fait beau et sur une Hyundai I20 qu’il connait parfaitement, Thierry Neuville se montre redoutable. Le terrain a changé et le Belge extrait tout le potentiel de sa monture. Les pilotes Toyota ont un peu plus de difficultés, Elfyn sous-vire et glisse un peu trop, Sébastien est parti sur une base de réglage adaptée à l’ancien locataire Ott Tänak et ne peut exploiter la japonaise à 100%. Dans l’ES 14, Neuville s’empare de la tête de l’épreuve, 4sec devant Evans. Il reste deux spéciales et un peu plus de 30km. La tension monte mais le Belge semble imperméable à la pression énorme qui s’installe sur ses épaules. Ogier lance un dernier missile dans la Bollène-Vésubie mais il échoue à 1sec4 de Neuville qui dispose maintenant de 11sec1 d’avance. Thierry Neuville et Nicolas Gilsoul sont les premiers à découronner le roi, ils remportent la Power Stage et le plus prestigieux rallye du monde. Enfin ! Une victoire méritée qui récompense le talent, l’engagement et la vitesse d’un véritable guerrier de la route. Elfyn Evans, un peu déçu, échoue à la 3ème place mais a démontré de très grandes choses. Pour 1sec7, Sébastien Ogier souffle la seconde place à son équipier et a effectué un beau parcours mais cette fois-ci, il était probablement impossible d’aller chercher Thierry ! En 11 Monté Carlo, le pilote de Forest-Saint-Julien n’a connu que deux secondes places à la régulière et une seule sortie de route…Surtout, il a remporté l’épreuve 7 fois dont 6 fois consécutives en WRC. Un record. Et l’histoire n’est pas peut être pas finie… En 2006, quand Julien Ingrassia faisait son baptême de R11 Turbo avec Sébastien dans le Champsaur, qui aurait pu prédire un tel destin ? Je n’ai jamais eu la chance de participer au Monté Carlo mais je ne désespère pas de réaliser mon rêve, celui de faire un baptême, un seul, quelques minutes à la place de Julien …

Ayrton Senna était le Prince de Monaco mais en rallye, aujourd’hui, le roi du Monté Carlo c’est Magic Ogier !




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Delta 86
3 années il y a

Ogier le king, tout est dit

Robin
Robin
3 années il y a

Magnifique récit sur ce fabuleux pilote ! Les deux parties du récit sont haletantes et filent au rythme effréné de ce qu’elles décrivent ! Un véritable régal à lire et des émotions qui nous atteignent au plus profond. Les nombreuses références à tous les adversaires d’Ogier sont parfaitement distillées et on ressort de ce récit, autant secoué que par une spéciale aux côtés du gapençais 🙂