N.Ciamin : “Je ne pensais pas du tout à la victoire”



Pour son retour en championnat de France des rallyes après deux ans d’absence, Nicolas Ciamin a frappé fort, très fort ! Au volant d’une Alpine A110 RGT qu’il découvrait, le jeune niçois a solidement remporté le rallye Antibes Côte d’Azur le week-end dernier.

Après cette performance majuscule, nous avions évidemment envie de connaître les impressions de Nicolas après ce week-end magistral dont il se rappellera pendant très longtemps ! On espère désormais le revoir pour la clôture du championnat au Var avec une auto de pointe.

Depuis ta victoire à l’Antibes samedi soir, j’imagine que ton téléphone a un peu chauffé. Est-ce que ce succès est plus beau que celui du Touquet selon toi ?

“Oui j’ai reçu beaucoup de messages, encore plus qu’au Touquet pour ma première victoire (mars 2019) ! J’ai notamment eu un message de Philippe Sinault, directeur de Signatech-Alpine, c’était sympa.

Le Touquet étant la première victoire, c’est forcément différent, mais sur le fond, celle-là est quand même la plus belle car nous n’étions pas en R5 avec les autres, et en plus c’était à domicile. Je vais m’en rappeler de cette victoire !

Je pense aussi que les gens n’ont pas conscience de toutes les choses que je devais découvrir sur ce rallye, la voiture, le copilote, l’équipe et aussi les pneumatiques ! Je pensais viser le top 5, signer des scratchs dans les spéciales les plus favorables comme Grèolières, et remporter le 2 roues motrices, mais je ne pensais pas du tout à la victoire.”

D’extérieur, on a eu l’impression que ton rallye a été parfait, sans erreur ni problème, est-ce vraiment le cas ?

“Le samedi après-midi, on a quand même fait une petite touchette dans un droite en 2e où ça n’allait donc pas très vite. J’ai perdu le train arrière et on a fini par toucher le trottoir avec les deux roues côté gauche. Heureusement, la voiture était en ligne et le choc n’a pas été très violent. Mais j’ai parfois abandonné en tapant si lentement !

Sinon, j’ai également eu un souci dans le deuxième passage du Col de Bleine avec une alarme de température. Avant le départ du rallye, on m’avait parlé d’un voyant jaune ou rouge, mais celle-ci avait une couleur différente ! Pendant la spéciale, je ne savais pas ce que je devais faire, s’il fallait que je m’arrête ou pas. Du coup, j’ai mis en mode road sur quelques kilomètres avant de repasser en normal, j’ai peut-être perdu 3 ou 5s dans cette spéciale, c’est difficile à dire. Finalement, c’est la température hydraulique qui n’allait pas.

C’est dommage car j’avais battu le record au premier passage de cette spéciale et Yoann (Bonato) l’a battu dans le second. C’est ma spéciale favorite et j’aurais bien aimé garder le record plus longtemps…”

Tout au long de la course, et encore à l’arrivée, certains pilotes ont pu critiquer ta performance, évoquant la supériorité de l’Alpine et ta connaissance du terrain. Est-ce que tu as un commentaire à faire là-dessus ?

“J’ai été un peu déçu de ce genre de commentaires. J’avais un peu l’impression de déranger parfois, comme si je n’existais pas face aux gars du championnat de France, mais également du trophée Alpine, en tout cas en terme de communication pour certains. J’ai entendu que la voiture avait fait la différence, c’est un peu dommage. Je suis d’accord pour dire que l’Alpine était plus efficace dans les chronos comme Gréolières ou la Couillole, mais dans certains comme Villars et Puget Theniers -Ascros Toudon, je ne peux pas être d’accord. Dans le Col de Bleine, je ne pensais vraiment pas faire le scratch avec notamment une deuxième partie plus délicate.

J’ai entendu aussi que l’Alpine avait 50 ou même 80cv de plus que les R5, on parle plutôt de 20 finalement. Après, le poids était bien sûr inférieur. Après, je ne sais pas si j’aurais gagné ce rallye avec une R5, personne ne peut savoir !

En plus de découvrir cette Alpine et ton copilote, tu as également roulé pour la première fois avec Code Racing Development. Quel est ton avis sur ce team ?

“Ce sont des jeunes motivés avec une équipe encore pas trop connue. Pierre, qui est à la fois le boss et l’ingénieur, est vraiment très compétent. En plus de lui, il y avait une équipe de trois mécaniciens tout au long de la course.

Je n’ai pas parlé d’une suite éventuelle avec eux. Le plan était de faire un one-shot et cela n’a pas changé. Cela me fait plaisir que cette victoire puisse leur permettre d’avoir un peu plus de visibilité.”

Quelle est la suite pour toi maintenant ? 

“Comme j’avais pu te le dire avant l’Antibes, je vais faire le Haut Pays Niçois, mon rallye à domicile, mais je ne sais pas encore avec quelle auto. Je vais essayer de faire le Var en fin de saison, c’est bien parti pour, mais ça se jouerait entre l’Alpine ou une R5. Le mieux serait de rouler avec au Haut Pays Niçois afin d’avoir une petite préparation.

Globalement, je préfère à voir une Alpine très bien préparée et entretenue, plutôt qu’une R5 “moyenne”.”

Quelle est la différence en terme de coût entre l’Alpine et une R5 ?

“En partant sur un prix normal, sans remise, et avec une prestation égale, un rallye avec une Alpine coûte environ 30% moins cher.”

As-tu encore des progrès à faire avec cette Alpine ?

“Bien sûr, il y a du potentiel pour faire mieux. J’ai encore un peu de mal avec le train avant dans le lent et quelques soucis de motricité.

C’est une voiture qui n’est pas très difficile à conduire mais il faut savoir tout bien gérer. L’antipatinage par exemple, je m’en suis servi plus que prévu avec des niveaux entre 0 à 2 en fonction des spéciales (2 pour la plus glissante du dimanche).  J’ai été impressionné par l’ABS, le feeling est un peu bizarre, mais on peut freiner quasiment aussi tard que les R5, et pourtant je freine moins fort que la grande majorité des pilotes.”

Et dire que tu aurais pu déclarer forfait à la veille des reconnaissances car tu n’avais pas de copilote, qu’est-ce qu’il s’est passé ?

“Mon copilote prévu à la base n’était plus disponible à une dizaine de jours du rallye. Lundi matin aux essais, j’avais encore deux options et je pensais que ça le ferait, mais finalement j’ai appris que ce n’était plus possible dans la journée. Maxime était avec moi aux essais et il est donc finalement rester pour le rallye alors qu’il était engagé avec Jean-Marc Falco au rallye des Cardabelles. On a trouvé un copilote pour remplacer Maxime et on a pu rouler ensemble. Avec ce week-end entre Tour de Corse Historique, Cardabelles et Antibes, ce n’était vraiment pas facile de trouver une solution.

Ce n’était forcément pas facile pour Maxime qui n’a eu aucun temps pour préparer le rallye, mais heureusement, c’est un gars du coin, donc il savait où aller ! Il a donc fallu se caler en terme de notes. Bien sûr, ça n’a pas toujours été simple à certains moments comme dans la spéciale de Roquesteron avec beaucoup de changements de rythme et un timing délicat au niveau des notes.”

Tu as pu réellement utiliser ton nouveau système de notes pour la première fois. Est-ce qu’il te convient ?

“Je suis globalement très satisfait. Je ne suis pas encore à 100% à l’aise mais je suis vraiment content et j’ai hâte de continuer à l’utiliser.”

S tu devais faire le Var avec l’Alpine, quel résultat pourrais-tu viser ?

“Franchement, je pense que ce serait impossible de gagner ! Déjà à cause du profil des spéciales, mais aussi des conditions météos car il est fréquent d’avoir une journée ou une demi-journée au moins sur l’eau.”




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Ber
2 années il y a

Pratiquement pas de roulage une 2 roues motrice et une victoire c’est ça le talent

alain collignon
alain collignon
2 années il y a

bravo pour cette performance
tout ce passe entre le volant et la pédale de droite
messieur les detracteur
et bonne chance pour la suite