Nouvelle-Zélande 1998 : Inséparables Sainz et Auriol



Continuons notre rétrospective des meilleurs moments du rallye international avec un retour sur le rallye de Nouvelle-Zélande 1998, épreuve où Carlos Sainz remporta sa quatrième et dernière victoire sur cette épreuve après une bagarre fantastique face à son coéquipier Didier Auriol.

Au départ de ce Nouvelle-Zélande, neuvième manche du championnat du monde des rallyes, deux hommes dominent nettement au championnat : Colin McRae, leader du classement notamment grâce à trois victoires, et Carlos Sainz, vainqueur du Monte-Carlo en début d’année.

Au lancement de cette épreuve, les Toyota de Sainz et Auriol sont évidemment attendues à l’avant, tout comme les Mitsubishi de Mäkinen et Burns et la Subaru de McRae. Les Ford Escort de Kankkunen et Thiry semblent alors bien trop limitées.

Avant cette édition 1998, Sainz a déjà gagné trois fois aux antipodes avec une série impressionnante entre 1990 et 1992, toujours avec une Toyota ! Mais face à lui, McRae avait parfaitement pris le relais de 1993 à 1995…toujours avec une Subaru. Avec un tel palmarès, ces deux hommes seront assurément de très sérieux candidats à la victoire.

Le mardi 25 août 1998, 48 petits kilomètres sont au programme avec des spéciales ne dépassant pas les 8,88 km au maximum. Avec une telle distance, les écarts avaient de très grandes chances d’être minces, mais c’était sans compter sur la domination de trois hommes : Sainz, McRae bien évidemment, mais aussi Auriol. A l’issue de cette mini-journée, le français est d’ailleurs le leader, 2s2 devant Sainz et 4s4 devant Mcrae, leader pendant quatre spéciales aujourd’hui et volontairement “à l’arrêt” dans le dernier chrono pour ne pas ouvrir le lendemain. Quatrième, Burns est déjà à 13s, soit trois dixièmes au kilomètres, suivi de Kankkunen et Mäkinen.

Le lendemain, dix spéciales sont au programme mais deux chronos sont annulés à cause des conditions climatiques. Talonné par Sainz après la 9, première spéciale du jour, Auriol claque un sacré chrono dans la 10, collant trois dixièmes au kilomètres à Burns (+9.4) et une demi-seconde à Sainz (+15.5). Pour McRae, l’addition est encore plus lourde à vingt secondes du pilote Toyota.

Après cette fantastique performance, Auriol va continuer de dominer tout au long de la journée. D’abord dans la 14, avec 6s9 de mieux que Sainz, 4s3 dans la 16, 3s8 dans la 17 et encore 1s3 dans la 18. Au terme de cette deuxième étape, le dernier vainqueur de ce rallye de Catalogne pointe en tête pour 30s4 sur Sainz, et 44s9 sur Burns. Quatrième, McRae est à la peine, mais tout de même à 10s du podium. Ce dernier a tapé la jambe d’un spectateur dans une corde, sans dégats pour l’Impreza mais bien plus pour cet homme, victime d’une jambe cassée. Une image qui restera ancrée à jamais dans l’histoire du championnat du monde.

Jeudi matin pour l’ultime étape, Auriol est frappé par la malchance. Sa Toyota rencontre des coupures moteur au freinage et le français ne peut éviter une embardée dans le bas-côté. Dans ce chrono de 47,43 km, le pilote Toyota était pourtant parti pour réaliser un nouvel exploit, pointant à mi-chrono avec plus de vingt secondes d’avance. A l’arrivée de la première spéciale du jour, la 19, Auriol lâche 46s2 sur Sainz et glisse au deuxième rang du général, 10s8 derrière l’espagnol ! Encore capable de jouer la gagne, Burns perd quinze minutes, ce qui profite à McRae, nouveau troisième.

Sonné, Auriol doit se contenter du 3e temps dans la 20…mais reprend 9s4 à Sainz, revenant ainsi à seulement 1s4 de l’espagnol, passé à côté de sa spéciale. Dans la 21, le français accélère et signe son premier scratch du jour. Il reprend 5s9 à Sainz, décidément en difficulté, et repasse devant pour 4s5. Reste quatre spéciales à disputer.

Dans la 22, Bridal Veil (23,84 km) réagit de la plus belle des manières en signant le scratch devant Auriol…revenant à 9 dixièmes du français. Derrière, c’est la débandade avec cette fois McRae relégué à plus de trois minutes et tombé au cinquième rang. Crevé, le pilote écossais a roulé plus de 20 km sur une jante de sa belle Impreza.

Dans la 23, les Toyota sont battues mais Sainz, auteur du 2e temps, reprend la tête pour 6 dixièmes face à Auriol. Dans celle d’après, l’espagnol rajoute 1s5 et se présente au départ de l’ultime spéciale avec 2s1 de marge sur son coéquipier. dans la dernière, longue de 11,39 km, Sainz prouve une dernière fois qu’il est le meilleur dans cette dernière ligne droite, battant Auriol pour 2s…A l’arrivée, et pour 4s1, le pilote espagnol s’impose une 4e fois en Nouvelle-Zélande et s’empare de la tête du championnat, tout en devenant le pilote le plus victorieux en championnat du monde avec 22 victoires.

Nettement dominé par son coéquipier Burns à la régulière, Mäkinen parvient à décrocher la dernière marche du podium à l’issue d’un rallye bien compliqué.

Classement Final

Pos.EquipageVoitureChrono
1Sainz-MoyaToyota Corolla WRC 
2Auriol-GiraudetToyota Corolla WRC+4.1
3Mäkinen-MannisenmäkiMitsubishi Lancer Evo V+1:43.7
4Kankkunen-RepoFord Escort WRC+2:06.7
5McRae-GristSubaru Impreza WRC+3:50.4
6Liatti-PonzSubaru Impreza WRC+4:28.1




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Mohsine
Mohsine
3 années il y a

franchement il est fort
et il avait pas fait PARIS DAKAR lui, nan ?

berlinette
berlinette
3 années il y a

Si Auriol n’avait pas été aussi malchanceux tout au long de sa carrière, son palmarès serait encore plus beau. Combien de rallyes ( et de titre, au moins celui de 92) se sont envolés à cause de problèmes mécaniques. Il me semble que la malchance l’atteignait plus souvent que ses adversaires, tout chauvinisme mis à part!