Pour sa première grosse année en rallye, Pablo Sarrazin a déjà affiché une vitesse très intéressante en réalisant de belles performances en Stellantis, mais aussi en Rally2 sur la fin de saison.
Et avant de dévoiler un programme 2025 qui s’annonce superbe, le jeune Gardois de 19 ans est revenu avec nous sur cette année pleine d’apprentissage.
Pour cette première grosse saison en France, tu as pu rouler à la fois en Rally4 et en Rally2. Ta fin d’année a été particulièrement bonne avec notamment une victoire au Var.
“C’était vraiment génial de finir cette saison au Var avec une première victoire en Stellantis, mais aussi de faire un podium au Terre de Vaucluse en Rally2. En Stellantis, la saison a plutôt mieux démarré que prévu en étant tout de suite dans un bon rythme au Touquet. Malheureusement, on a eu deux abandons en cours d’année au Rouergue et au Lozère. Sur le premier, on était bien en 2e position, mais je fais une erreur le samedi et on abandonne. Au Lozère, la bagarre était géniale, car on était quatre à se jouer la victoire, mais malheureusement, on crève dans la dernière spéciale et on casse une biellette. Et comme je n’avais pas la pièce pour réparer dans le coffre, on doit abandonner, car on ne pouvait pas rejoindre le parc d’arrivée.
Avant, on avait eu quelques soucis au Charbo aussi avec une crevaison assez tôt qui était totalement de ma faute. Finalement, il nous a manqué quelques points en fin de saison et on termine à 7 points de Darmezin, vainqueur de la Stellantis.”
“Je retiens également la deuxième place à Aléria qui était vraiment cool, et la 3e aussi au Touquet pour notre première dans la coupe. On se battait pour la tête, mais on a tapé une botte de paille de nuit et ça m’a fait reculer au classement.
Globalement, je suis vraiment très content de la vitesse que nous avions pour cette première année en France. On a toujours bien préparé nos manches et c’est très encourageant pour la suite. Avant le début de saison, il n’y avait pas vraiment d’objectif précis de résultat. J’espérais tout de même terminer dans le top 3 des Junior face à des gars comme Roché, Codaccioni et Vialatte. Gagner la Stellantis aurait juste été énorme pour une première année, mais il n’a pas manqué grand chose.”
Outre cette troisième place finale en Stellantis, tu as pas mal roulé en Rally2 sur la deuxième partie de saison. Quel est ton bilan dans cette catégorie ?
“Au Coeur de France, j’avais un rythme vraiment bon alors que les conditions étaient assez délicates et que je roulais avec la Polo qui n’est pas forcément la voiture la plus moderne de la catégorie. La pointe de vitesse était vraiment au rendez-vous, et malheureusement je fais une faute. On roulait à 4 dixièmes au kilomètre. Avant le Coeur de France, j’avais appris la voiture au Mont-Blanc en étant entre 8 dixièmes et 1s au kilomètre des meilleurs alors que je pensais que l’écart serait plus important.
En fin de saison, on a également fait deux manches sur la terre en Rally2. Au Cardabelles, on démarre très bien avec un 4e temps, mais je me fais piéger dans le chrono suivant avec une erreur de trajectoire. Au Vaucluse, pour nos débuts en Skoda, je ne pensais sincèrement pas être en mesure de jouer le podium. En plus de Pellier, il y avait des gars comme Munster, Louvel et Rossel bien sûr. On a longtemps eu la 2e place, c’était top pour une découverte. Finalement on termine 3e et c’était très positif.”
Plutôt Polo ou Fabia ?
“Ce sont deux voitures bien différentes et extraordinaires. La Polo est très typée “racing”. La Fabia est plus moderne avec plus de facilité à prendre en main et je m’y suis vraiment bien adapté.”
Mais en cette fin d’année, tu as également roulé en C3 Rally2 !
“Pour 2025, on va avoir un programme de folie qui sera idéal pour apprendre et progresser petit à petit. Notre programme 2025 sera bientôt dévoilé, un peu de patience. J’ai en effet roulé un peu avec la C3 cette semaine, et je peux déjà dire que c’est une arme de guerre. J’ai vite compris pourquoi elle était si performante dans le championnat de France cette année. On va au Dévoluy la semaine prochaine pour apprendre la neige et découvrir la C3.”
Comme d’autres pilotes très jeunes avant toi, tu as été obligé de “raccourcir” tes études pour te concentrer uniquement au rallye.
“Dans mes années de karting, ce n’était pas trop un problème, et ensuite, j’ai pu avoir un aménagement en passant le BAC à une date différente. Et après mon BAC, j’avais démarré un BTS GPME (gestion d’entreprise), mais avec mon activité en rallye, ce n’était plus possible de continuer et j’ai arrêté après 1 an et demi.”
Avant de découvrir le rallye en Lettonie, tu as eu l’occasion de rouler beaucoup en circuit. Pourquoi tu n’as pas continué dans cette discipline ?
“J’avais un très gros programme circuit en 2022. C’est clairement la meilleure école pour apprendre, et même pour se préparer au rallye. Au delà du pilotage et de la compétition, cette expérience m’a aussi beaucoup servi pour mon anglais, car je travaillais avec des teams étrangers. J’ai eu des propositions pour 2023, mais j’ai préféré partir en rallye car j’avais tout simplement adoré mes premiers rallyes.
Je suis un grand passionné de sport automobile et j’aime toutes les disciplines. Le choix n’a pas été facile à faire. Les budgets entre circuit et rallye sont également très difficiles.
J’ai la chance d’avoir KCMG qui me soutient depuis 2021 et j’espère que l’histoire ne fait que de commencer. Sans eux, je n’aurais sincèrement pas pu rouler autant.”
Qu’as tu pensé ta progression globale sur cette saison ?
“J’ai bien sûr beaucoup progressé en termes de pilotage. Ça se voit en termes de résultats, que ce soit en Rally4 qu’en Rally2. Je me suis amélioré sur tous les aspects possibles. Je suis tellement bien entouré que j’ai tout ce qu’il faut pour progresser à vitesse grand V, mais sans griller les étapes.”
C’est quand même impressionnant ce rallye moderne où la première qualité qu’il faut avoir c’est un père pilote. Après c’est un peu normal, ces gars là au-delà de l’aspect financier ont ainsi une formation sportive : ils pilotent plus tôt que les autres et ça se voit forcément. Valentino Rossi a un père ex-pilote de moto (en championnat du monde!), ça ne veut pas dire que Rossi ne méritait pas, c’est avec Marquez LA référence récente, mais ça ne nuit pas de baigner dedans et commencer tôt. Une moto ou un kart pour enfants, ça coûte plus cher qu’une paire… Lire la suite »
Impatient qu’il dévoile son programme et de le suivre en 2025 😮