Lancé dans le programme Rallye Jeunes à 18 ans, Quentin Vialatte a réalisé une première saison prometteuse en rallye, marquée notamment par deux podiums au Rouergue et au Var.
En cette fin d’année, le Tarnais a fait le bilan de sa saison 2024, tout en évoquant la suite de son parcours dans cette discipline.
Tu as commencé ta première année avec un gros rythme d’entrée au Touquet, et il a fallu attendre ta quatrième épreuve pour faire ton premier podium. Que penses-tu de ta saison ?
“Cette année, ma progression a été probablement un peu bizarre. Le début de saison a très bien commencé avec un bon rythme d’entrée. Ensuite, ça a peut-être donné un peu l’impression d’une stagnation, mais de mon côté, je n’ai cessé de progresser sur plein de petits détails et principalement sur la gestion de course.
Je suis bien satisfait de ma saison et je ne m’attendais pas forcément à avoir ce rythme. On peut toujours faire mieux évidemment, car certains ont gagné la première année en formule de promotion. Je pense dernièrement à Yohan Rossel par exemple.”
Au Touquet, tu as même été capable de jouer la victoire d’entrée, avant de sortir le samedi matin.
“Mon rythme était assez surprenant sur les premiers rallyes, et dès la Côte Fleurie, on a pu me dire que ça allait peut-être un peu trop vite. Je me rappelle encore de ma première interview à l’arrivée d’une spéciale. J’avais une voiture sans le mode “stage” et je fais un chrono devant Ascenzi et d’autres gras rapides en Rally4. À ce moment-là, je n’avais vraiment pas l’impression d’en faire trop. Je roulais à mon rythme. Peut-être que c’était juste une part d’ignorance. Ce n’était pas une situation incroyable pour moi.
En étant rapide au Touquet, certains ont pensé que je pouvais ensuite gagner une manche assez rapidement, mais j’avais finalement tout de suite de la vitesse et elle n’a pas forcément beaucoup augmenté ensuite. Mais j’ai progressé sur plein d’autres points.”
Qu’as-tu pensé de ton niveau sur terre ?
“C’était assez compliqué au début avec l’Aleria qui n’était pas forcément le rallye le plus facile pour démarrer. Je pense avoir eu une bonne progression et j’ai vraiment réussi à faire cette transition pour cette surface. Ce n’était pas fou au début pour être honnête. C’était beaucoup mieux au Lozère en jouant le podium tout de suite. C’est vraiment fun de rouler sur la terre, même si c’est plus aléatoire avec la dégradation du terrain et les ornières par exemple.”
Tu as la particularité d’avoir un joli passé en Sim Racing. Qu’est-ce que ça t’a apporté ?
“J’avais déjà de bonnes notions de pilotage grâce à mon passé en Sim Racing, mais j’avais aussi cette capacité à gérer la pression. J’avais déjà ça de moins à découvrir en plus de tout le reste. C’est vraiment un bon outil avant de débuter en compétition, même si ça reste quand même du virtuel et qu’il y a évidemment d’autres facteurs à prendre en compte.”
Pour cette première année, tu étais copiloté par l’expérimenté Bastien Dumas. Qu’as-tu pensé de cette association ?
“Avec Bastien, c’était une superbe année avec une bonne relation entre nous et un duo qui a marché tout de suite. D’ailleurs, quand j’ai gagné le volant Rallye Jeunes, j’ai tout de suite pensé à lui. Il avait déjà une grosse expérience avec plusieurs rallyes en R5 et j’ai été très content de pouvoir rouler avec lui. Sans lui, j’aurais sans doute fait une faute beaucoup plus tôt au Touquet ! C’était la bonne personne pour me canaliser si besoin. Au Rouergue, chez lui, il m’a apporté aussi beaucoup de conseils.”
Aurais-tu pu rouler sans Rallye Jeunes ?
“Peut-être un peu, mais seulement un peu de Coupe de France avec un ou deux rallyes dans le coin avec une N2S ou une A6. Il aurait été compliqué de faire mieux que ça. Quand tu sors de nulle part comme moi, c’est encore plus compliqué de trouver de l’argent.”
Tu termines ta saison sur un très bon rythme au Var avec une grosse dernière journée et un podium. Comment s’est passé ton rallye ?
“J’ai pris cette épreuve comme un rallye déterminant pour la suite de ma carrière. Je voulais montrer une certaine maturité dans mon pilotage depuis mes débuts. Sur les premières spéciales, j’ai vite compris que ce serait compliqué, car je n’avais pas les bons réglages, et/ou les bons pneus. Je n’étais tout simplement pas à l’aise dans la voiture. Par contre, on avait parié sur la pluie pour le dimanche et on avait fait le bon choix pneumatiques, ce qui nous a permis de faire une grosse dernière journée pour monter sur le podium.
Je n’avais pas roulé sur asphalte depuis le Rouergue cinq mois auparavant. J’avais tout de même eu une séance d’essais avant le Var, mais il faisait très froid, et je n’ai pas pu exploiter parfaitement le travail réalisé avant le rallye. Finalement, c’était encore une question d’expérience.”
Comment juges-tu ton pilotage ?
“J’ai besoin d’un train avant incisif et ça ne me dérange pas d’avoir un train arrière plus mobile. Je n’aime pas du tout le sous-virage et j’ai toujours eu cette préférence dans mon pilotage. J’aime bien dominer la voiture. C’est ma préférence, et elle peut parfois être l’inverse d’autres pilotes.
Comment se présente la saison 2025 ?
“Pour 2025, la question est déjà de savoir si la fédération va m’aider ou non. Avec l’expérience que j’ai pu emmagasiner cette année, il serait logique de repartir en Stellantis avec l’ambition de gagner en Junior, ou même mieux. Ce serait mon choix n°1. Si ce n’était pas possible, la Clio pourrait être intéressante, mais il faudrait alors réapprendre totalement une voiture.
J’ai vécu un rêve cette année grâce à la fédération, et j’espère évidemment continuer avec eux. On discute actuellement de la suite. Être entouré par la fédération, est forcément une bonne chose et j’espère pouvoir redoubler comme d’autres avant moi. De sacrés pilotes ont pu confirmer dans une deuxième année comme Sébastien Ogier et Adrien Fourmaux !”
D’où te vient cette passion du rallye ?
“Mes deux parents ont été copilotes et j’ai toujours été dans ce milieu. Le côte financier apparaissait évidemment comme un gros problème pour rouler un jour en rallye. Dès l’âge de 10 ans, j’avais en tête de participer à Rallye Jeunes, c’était un rêve d’y participer et de gagner. Je savais que je n’étais pas trop mauvais au volant, mais je n’avais aucune certitude.”
Tu as eu 19 ans en septembre dernier. Quelle est ton activité actuelle ?
“Actuellement, je suis en BTS MCO à Rodez (Management Commerce Opérationnel). En ce moment, j’ai la chance de faire mon stage chez GT2i à Montpellier et c’est une bonne manière de rester actif dans le milieu du sport automobile.
Cette année a été un peu spéciale avec préparation du BAC en parallèle du rallye. J’ai par exemple passé les oraux pendant les reconnaissances du Rouergue, et j’ai eu la BAC.”
Bravo
Nous te souhaitons le meilleur…
Steph M 😉
Bonjour. Pour un tout jeune novice Quentin a fait de beaux résultats sur sa 1ère année. Mais malheureusement et comme beaucoup de jeunes très talentueux, l’argent ( sommes astronomiques…) est quasiment le 1er critère pour percer / évoluer et continuer dans ce sport magnifique mais au combien ruinant financièrement…. Je m’y suis cramé en tant que petit pilote de rallyes et courses de côte. Sa sélection rallye jeune à été faite grâce à son coup de volant . Mais si la ffsa ne le garde pas sous son aile, ça va être très difficile pour la suite. Combien coûte une… Lire la suite »