Que sont-ils devenus ? #1- Arnaud Augoyard



Avec une saison actuelle à l’arrêt, le moment est idéal pour s’intéresser à ceux qui vous ont émerveillé dans les années 2000, avec des jeunes pilotes aux dents longues mais aussi des pilotes aguerris, prêts à se dépouiller sur les routes des championnats de France asphalte et terre.

Encore plus qu’aujourd’hui, les formules de promotion étaient d’une densité folle avec des plateaux dépassant parfois la trentaine de concurrents au départ, tous prêts à se battre pour le moindre dixième. Parmi eux, certains ont atteint la gloire, avant de disparaître peu à peu des chemins des rallyes et du public.

Vice-champion en Volant Peugeot 2004, vainqueur du challenge Renault 2005, et enfin vainqueur du trophée Michelin 2008, Arnaud Augoyard est le premier pilote à répondre à notre invitation pour cette rubrique : “Que sont-ils devenus” ? 

Quelle est ton activité aujourd’hui ?

“Premièrement, j’élève mes filles qui ont 5 et 8 ans. Depuis l’arrêt de la compétition, je me consacre à ma famille. J’ai une entreprise de recyclage automobile et je retravaille d’ailleurs avec d’anciens partenaires croisés pendant ma carrière en rallye. Et j’habite en Saône-et-Loire.”

Comment s’est déroulé ton dernier rallye ? Savais-tu déjà que ce serait compliqué de rouler par la suite ?

“Je considère que c’était vraiment le Monte-Carlo 2014, mais c’était une épreuve compliquée, cela s’est trop vite terminé. C’est un mauvais souvenir. Pour moi, tout s’est fini dans un arbre du Charbo 2009 avec la Peugeot 207 RC. Cette année, je comptais gagner la coupe pour obtenir un nouveau volant officiel après celui acquis avec Renault mais cela ne s’est pas du tout passé comme prévu.

En début de carrière, je suis parti de zéro, j’ai eu la chance de rencontrer des gens fantastiques comme Jean-Charles Beaubelique et d’anciens partenaires. Sans eux, je n’aurais clairement pas pu rouler aussi longtemps.

As-tu eu des opportunités de revenir ? Cherches-tu encore à rouler d’ailleurs ?

“Non et je ne recherche plus. L’envie est toujours là mais j’ai tourné la page. Je vis pour ma famille et mes amis, deux choses que l’on oublie un peu quand on se consacre à fond pour la compétition.”

Quel a été le meilleur moment de ta carrière ?

“Difficile de choisir. Mais j’opterais pour deux saisons. La première en 2005 avec la Clio Cup. C’était une superbe saison où j’ai été très bien entouré avec Guylhem Dussaucy et son équipe. C’est une voiture qui coûtait tellement peu chère, c’était super. On a eu des bagarres de dingue sur des autos aux performances parfaitement identiques.

Et en 2008 aussi avec la 306. C’est l’année où j’avais le plus de moyens et le plus de partenaires. Des gens des quatre coins de la France nous ont aidé à monter le programme, l’Alsace, le Limousin, le Nord et ma région. J’ai rencontré tellement de personnes sympathiques.

Je dois évidemment citer également ma saison en professionnel chez Renault Sport ainsi que ma période FFSA avec l’équipe de France.”

Quelle a été la voiture préférée dans ta carrière ?

“La Peugeot 306 Maxi sans hésiter. C’est viril au possible, ça hurle, ça sent, ça glisse. C’est une voiture extrême, la plus compliquée que j’ai piloté. Il faut être à 100% pour que ça marche, à 90%, tu te fais peur.

J’ai pu rouler en essais avec la 206 WRC de Jean-Pierre Champeau et les sensations étaient aussi géniales.”

Quel copilote t’as le plus marqué ? 

“Nicolas Baudin. On a gagné la formule de promotion ensemble, on a été officiels ensemble et on a roulé ensemble pendant cette fameuse année 2008. C’est mon copilote !

J’en ai eu des géniaux aussi. Je pense à Xavier Panseri qui m’a marqué par son professionnalisme. Il m’a fait chier souvent, il a été très dur parfois, mais il avait raison d’agir ainsi.”

Si tu devais refaire un rallye aujourd’hui ? Ce serait lequel et avec quelle voiture ?

“Je ferai un rallye Terre avec une 206 du Volant (rires) !!! Au moins, là il faut se sortir les doigts. Je suis partant pour une formule de promotion de quadra.”

As-tu des regrets par rapport à ta carrière ?

“Non, aucun regret. J’avais déjà accompli un rêve de participer à un rallye. Alors je l’ai largement dépassé ensuite avec l’ensemble des saisons que j’ai pu faire.”

Avais-tu des idoles gamin ?

“Le duo Ragnotti/Panizzi. J’étais abonné à Echappement et je pouvais l’avoir dans le kiosque à journaux de l’hôpital. J’étais atteint d’une tumeur au cervelet à 10 ans et cela m’a clairement appris à me battre et j’ai gardé ce rêve de faire un rallye pendant de nombreuses années. Sans cette expérience de vie, je n’aurais peut-être jamais roulé.”

Que penses-tu globalement du rallye français aujourd’hui, du championnat asphalte avec les R5 mais aussi des formules de promotion ?

“Je me demande comment les gens font, et comment tous ces jeunes sont engagés en R5. Il aurait été pour moi impossible de sortir du lot aujourd’hui. Il y a forcément des fortunes personnelles là-dedans.”

Enfin, as-tu des conseils à donner à un petit jeune qui débute en formule de promotion ?

“Arriver à fédérer un maximum de monde autour de soit. Avant d’avoir des partenaires, j’avais aussi un bon cercle d’amis. Et ils m’ont notamment aidé à me calmer et à me raisonner. J’ai toujours aussi été franc et je pense que cela a toujours payé.”

Enfin, as-tu des conseils à donner à un petit jeune qui débute en formule de promotion ?

“Ne jamais rien lâcher !!!”

Saison 2008

Embarquée en 2010





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Alex Térieur
Alex Térieur
4 années il y a

Moi je me souviens d’un Charbo ou il roulait fort !!! Et le bruit de la Maxi à plusieurs kilomètres dans les forets beujolaises…

Toutalaguitare
Toutalaguitare
4 années il y a

Un super pilote avec un potentiel énorme. Dommage de ne plus le voir rouler aujourd huit mais la famille c sacré. Content de le voir de temps en temps au garage c toujours un plaisir. Merci à lui pour ces superbe année. Pour moi la meilleur c l année du titre en Michelin avec la 306. Il fesait des temps de ouf