Que sont-ils devenus ? #20- Philippe Aragneau



Avec une saison actuelle à l’arrêt, le moment est idéal pour s’intéresser à ceux qui vous ont émerveillé dans les années 2000, avec de jeunes pilotes aux dents longues mais aussi des pilotes aguerris, prêts à se dépouiller sur les routes des championnats de France asphalte et terre.

Encore plus qu’aujourd’hui, les formules de promotion étaient d’une densité folle avec des plateaux dépassant parfois la trentaine de concurrents au départ, tous prêts à se battre pour le moindre dixième. Parmi eux, certains ont atteint la gloire, avant de disparaître peu à peu des radars des rallyes et du public.

Faits marquants en carrière

2006Pilote officiel Peugeot en Championnat de France Asphalte (Peugeot 206 S1600)
2005Vainqueur Volant Peugeot (Peugeot 206 XS)
2002Début en rallye (Peugeot 206 XS)

Ancien pilote officiel Peugeot et vainqueur du Volant 206 , Philippe Aragneau est le vingtième pilote à répondre à notre invitation pour cette rubrique : “Que sont-ils devenus” ? 

Quelle est ton activité aujourd’hui ?

“J’habite toujours du côté de Istres. J’étais longtemps dans la menuiserie aluminium, et j’ai fait les démarches récemment pour devenir taxi. Je devrais débuter cette nouvelle activité dans quelques jours. Je fais du waterpolo depuis de nombreuses années, et différents sports avec des amis (plongée, tennis).

Sinon, j’ai toujours une Clio Ragnotti dans le garage avec laquelle je n’ai pas roulé depuis 2018.”

A quel moment as-tu ralenti tes programmes en rallye ?

“Jusqu’en 2006, j’ai enchaîné les grosses saisons, mais cette année là a été un tournant. La saison n’a pas été superbe avec Peugeot. On a eu des problèmes avec les pneus Pirelli qui n’étaient clairement pas au niveau des Michelin. Je n’ai même pas participé au Var à cause d’une désentente entre Pirelli et Peugeot justement.

Aux Cévennes, je perdais deux secondes au kilomètre, et même si la voiture était inférieure à la Clio, cela n’expliquait pas tout. Au Mont-Blanc, on a eu les bandes de roulement qui se sont arrachées après avoir été mal mises. Toute l’année aussi, on aurait voulu rouler avec une essence ETS mais cela n’allait pas avec la cartographie.

Bref, c’était une année compliquée. Mais on m’avait dit que l’on allait me garder pour 2007. En février/mars, j’ai reçu un coup de téléphone pour me dire que le budget rallye était coupé à cause du programme Endurance chez Peugeot. J’étais en concurrence face à Vouilloz et Bouffier, et celui qui apportait le plus de budget allait continuer…et ce n’était évidemment pas moi.

J’étais vraiment dégoûté, je ne suis pas tombé la bonne saison. Malgré tout ça, ce n’était quand même pas trop mal comme saison.”

As-tu eu des opportunités de revenir ensuite ?

“Après l’épisode Peugeot, j’ai ensuite fait quelques apparitions avec la Clio R3 neuve de chez Paverani en championnat de France (3 rallyes). En 2009, j’ai roulé avec une C2 R2 Max du team Enjolras mais je n’étais pas à l’aise avec cette voiture. Puis je me suis petit à petit éloigné du rallye. En 2015, je suis revenu après l’achat d’une Ragnotti.

Cette année, je voulais faire 2-3 rallyes, mais avec le COVID-19, cela a changé tous mes plans comme tout le monde. Si ça roule, je me verrais bien faire des rallyes dans le Sud-Ouest. J’aime bien cette région et ma belle-famille habite là-bas. Donc pourquoi pas faire un Fenouillèdes par exemple, un rallye que j’ai déjà fait.”

Quel a été le meilleur moment de ta carrière ?

“La victoire en Volant au rallye des Cardabelles. J’étais en bagarre avec Chatillon et si je voulais être titré, il ne fallait pas qu’il gagne et marque les points du meilleur performer (de mémoire), en sachant qu’il restait une manche ensuite.

Le dimanche, je me suis sorti les dents. J’étais quatrième au scratch au départ et je remporte toutes les spéciales ce jour là. C’est un dimanche mémorable pour moi. En plus, Chatillon est sorti dans la deuxième donc j’ai remporté la victoire et le titre. Je fais notamment un septième temps dans la première spéciale, c’était fou.”

Quelle a été la voiture préférée dans ta carrière ?

“La Peugeot 206 S1600 clairement. J’ai pu essayer très rapidement la Peugeot 207 S2000 mais je n’ai jamais roulé avec en compétition, donc ce n’est pas comparable.

C’est une sacrée auto cette 206. J’ai été de suite impressionné par le freinage, tu repousses toujours les limites. Le moteur n’est pas si impressionnant que ça, mais les freins et le chassis, c’est fou ! Ça vibre, ça fait du bruit, c’est top.”

Quel copilote t’as le plus apporté ? 

“Francis Mazotti. C’est la sagesse. Sans lui à mes côtés pendant l’année du Volant, je n’aurais peut-être pas gagné. J’avais une pression énorme cette saison-là et j’ai eu énormément besoin de lui pour me calmer.

J’ai un exemple édifiant à l’Auvergne 2005 le dimanche matin. Il neigeait et pleuvait, il y avait de la boue partout. Dans une spéciale, je colle 30s au second et 50s à Montagne le leader. Arrivé à l’assistance, tout le monde nous a dit que nous avions coupé. Francis m’a alors assis dans le siège pour me raisonner.

Le rallye suivant, j’ai été obligé de diffuser la caméra embarquée de cette spéciale dans le showroom Peugeot pour calmer tout le monde.”

Si tu devais refaire un rallye aujourd’hui ? Ce serait lequel et avec quelle voiture ? (Budget illimité)

“Un rallye de championnat du monde déjà, et le Tour de Corse pour Francis qui est corse. Et avec une WRC de nouvelle génération, peu importe laquelle !”

Que penses-tu globalement du rallye français aujourd’hui, du championnat asphalte avec les R5 mais aussi des formules de promotion ?

“Je ne suis plus rien. Je me rappelle juste que Rossel a été champion l’an passé. Je suis tout de même allé en Catalogne l’an passé. Je ne sais même plus comment ça marche du côté de Rallye Jeunes et du Junior. Je suis déconnecté. Je sais juste que les voitures coûtent deux fois plus chères qu’à mon époque…”

As-tu des regrets ? 

“Sur la saison 2006 oui. De ne pas avoir eu une voiture capable de rivaliser avec la Clio. Dès la première course, on a eu des problèmes avec un moteur cassé en liaison. Des problèmes de boîte, de pneus ou encore d’essence, vraiment une saison compliquée. Même au Touquet où nous étions dans le coup, nous n’avons pas été en réussite avec des problèmes.”




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jmb17
jmb17
3 années il y a

Fable moderne :
L’Aragneau, Le Grataloup et Lappi !

Pat
Pat
3 années il y a

Mon premier commentaire n’est pas apparu, je parlai de Thierry Vincent du gard,finaliste de la coupe de France des rallyes, (descente de la ciotat) a voir et des mecs comme lui on en parle pas, c’est bien dommage. Même si je respecte le gr n, le gr f de l’époque c’est autre chose