Que sont-ils devenus ? #3- Julien Pressac



Avec une saison actuelle à l’arrêt, le moment est idéal pour s’intéresser à ceux qui vous ont émerveillé dans les années 2000, avec de jeunes pilotes aux dents longues mais aussi des pilotes aguerris, prêts à se dépouiller sur les routes des championnats de France asphalte et terre.

Encore plus qu’aujourd’hui, les formules de promotion étaient d’une densité folle avec des plateaux dépassant parfois la trentaine de concurrents au départ, tous prêts à se battre pour le moindre dixième. Parmi eux, certains ont atteint la gloire, avant de disparaître peu à peu des radars des rallyes et du public.

Concurrent du fameux championnat S1600 de 2003, vainqueur du Challenge Citroën en 2005 et participant au JWRC 2006, Julien Pressac est le troisième pilote à répondre à notre invitation pour cette rubrique : “Que sont-ils devenus” ?

Faits marquants en carrière

20068e en JWRC (Citroën C2 S1600)
2005Vainqueur du Challenge Citroën (Citroën C2 A6)
2004Vice-champion Citroën Challenge Saxo T4
2003Débuts en rallye (Renault Clio S1600)

Quelle est ton activité aujourd’hui ?

“Je suis toujours dans le monde du sport automobile. J’ai une société de personalisation de casques dans les sports mécaniques. Pendant ma carrière, je personalisais déjà mes casques et ceux de copains, donc c’est venu naturellement à la fin de ma carrière rallye.”

Comment s’est déroulé ton dernier rallye ? Savais-tu déjà que ce serait compliqué de rouler par la suite ?

“C’était au Mont-Blanc 2008 avec une voiture prêtée par ODAS Racing, une C2 R2 Max. Cela s’est plutôt bien passé et j’ai eu l’intelligence de ne pas prendre tous les risques avec cette voiture toute neuve.

L’année d’avant, j’ai vraiment eu une saison à la con avec peut-être 2 spéciales sans problème, la voiture ne marchait pas souvent (Peugeot 207 S2000 de chez BSA). Fin 2007, je n’avais plus de moyens et j’étais amer après cette saison horrible.”

As-tu eu des opportunités de revenir ? Cherches-tu encore à rouler d’ailleurs ?

“Je n’ai absolument pas chercher à rouler. Quand j’ai débuté ma carrière en circuit, j’avais travaillé dur avec des dossiers de partenaires, un club partenaires pour tenter de créer quelque chose autour de moi. Mais là, je n’avais plus l’envie. C’était introuvable de retrouver un budget comme ça. Maintenant, j’ai 40 ans, des enfants, je n’ai plus la tête à ça…et j’ai acheté un camping-car !”

Quel a été le meilleur moment de ta carrière ?

“Clairement le rallye de Catalogne 2006 avec la Citroën C2 S1600. Dans une spéciale, j’ai survolé les débats en étant devant à chaque intermédiaire. J’avais une osmose incroyable avec la voiture, j’ai encore les images en tête. Les sensations étaient monumentales.”

Quelle a été la voiture préférée dans ta carrière ?

“Sans hésiter, la Citroën C2 S1600. C’est une auto sensationnelle. L’année d’avant, je gagne le C2 Challenge et j’ai l’opportunité de rouler avec la S1600 au Var. Mon copilote n’était pas disponible et j’ai fait appel à Stéphane Prévot. Et après le premier roulage, il me dit qu’il pensait qu’il allait se faire chier alors que finalement, il trouvait la voiture sensationnelle ! C’était une auto par contre très difficile à piloter si on était qu’à 90%, il fallait vraiment être à 100%. “

Quel copilote t’as le plus marqué ?

“C’est difficile de répondre à cette question car il y a beaucoup de paramètres à prendre en compte. Globalement, le meilleur package était avec Thibaut Gorczyca, où tout se passait très bien.

Avec Jack Broyere, j’ai rapidement compris pourquoi il roulait avec un pilote comme Simon Jean-Joseph. Il était posé et m’a amené plein d’expérience. Sa voix, son intonation, c’était quelque chose.

Et je me rappelle aussi de Stéphane Prévot qui en une spéciale 1/2, m’a donné l’impression que l’on roulait ensemble depuis 30 ans.”

Si tu devais refaire un rallye aujourd’hui ? Ce serait lequel et avec quelle voiture ?

“J’ai deux rallyes en tête, et forcément des épreuves que je n’ai jamais fait car sinon ce n’est pas intéressant. Le Monte-Carlo car c’est le plus difficile pour énormément de raisons. La Suède car c’est absolument géant. Et pour la voiture, la plus grosse possible, je n’étais pas le plus fort mais j’ai toujours su bien m’adapter aux voitures.”

Que penses-tu globalement du rallye français aujourd’hui, du championnat asphalte avec les R5 mais aussi des formules de promotion ?

“Je suis un ferveur défenseur de la Terre et à l’époque du championnat 2003, c’était quand même quelque chose ! C’était un vrai champion, capable d’aller vite partout. L’an passé, ils ont aussi fait ça avec le championnat Mixte et Yohan Rossel, mais ça n’a pas vraiment fonctionné.

Pour les formules de promotion, la grande différence, ce sont les primes. Lors de mon titre en C2 Challenge, je pouvais quasiment m’auto-financer en gagnant les primes du Junior et celles de l’arrivée. Aujourd’hui, ce n’est pas possible.”

Enfin, as-tu des conseils à donner à un petit jeune qui débute en formule de promotion ?

“Il doit travailler énormément et essayer de penser à tout. Il doit bosser les caméras embarquées à fond, c’est primordial. Il faut toujours se demander si on peut faire mieux, et dans tous les domaines.

Le deuxième conseil important sera de respecter les règlements à la lettre.”




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Jean-Michel
Jean-Michel
4 années il y a

Et pourquoi pas des articles sur des amateurs très doués qui n’ont pas accès au cf région par région ?
Ex franche comté / Nicolas Grosjean

jmb17
jmb17
4 années il y a

S’il vous plait ! Un article sur Jean-Louis Ravenel ! Merci