Que sont-ils devenus ? #4- Franck Amaudru



Avec une saison actuelle à l’arrêt, le moment est idéal pour s’intéresser à ceux qui vous ont émerveillé dans les années 2000, avec de jeunes pilotes aux dents longues mais aussi des pilotes aguerris, prêts à tout donner sur les routes des championnats de France asphalte et terre.

Encore plus qu’aujourd’hui, les formules de promotion étaient d’une densité folle avec des plateaux dépassant parfois la trentaine de concurrents au départ, tous prêts à se battre pour le moindre dixième. Parmi eux, certains ont atteint la gloire, avant de disparaître peu à peu des radars des rallyes et du public.

Vainqueur de la Clio Cup 2004 et vice-champion de France Terre 2003, Franck Amaudru est le quatrième pilote à répondre à notre invitation pour cette rubrique : “Que sont-ils devenus ?”

Faits marquants en carrière

2005Championnat de France Asphalte en Renault Clio S1600
2004Vainqueur Challenge Renault (Renault Clio)
2003Vice-champion Citroën Challenge Saxo T4

Quelle est ton activité aujourd’hui ?

“J’habite toujours du côté de Grenoble. Lorsque j’étais pilote officiel, je travaillais dans l’agriculture, et c’est toujours le cas puisque je suis chef d’exploitation maraîcher. Mon boulot me prend beaucoup de temps. Je vis avec ma femme et mes deux filles, et je n’ai pas énormément de temps pour le plaisir. Je me suis mis quand même à la moto depuis quelques semaines, c’est mon nouveau hobby.”

Comment s’est déroulé ton dernier rallye ?

“C’était au Tour de Corse 2011 et c’était fabuleux. A l’époque, j’étais pilote essayeur pour Rallyes Magazine et j’ai eu l’opportunité de tester une Abarth 500 R3T. Je n’ai vraiment que des bons souvenirs de cette épreuve, même si c’était injouable d’être compétitif face aux autres R3. J’avais pris beaucoup de plaisir, c’était un bonheur absolu de rouler.”

As-tu eu des opportunités de revenir ? Cherches-tu encore à rouler d’ailleurs ?

“Après l’année en S1600, ce retour en arrière en N2 a fait mal. Après avoir gagné une formule de promotion, tu n’as qu’une envie, c’est de rester au même niveau. Je respecte beaucoup des personnes comme Yoann Bonato qui a fait les montagnes russes dans sa carrière, sans ne jamais rien lâcher. De mon côté, il n’y a de toute façon qu’un truc majeur qui te fait arrêter le rallye, c’est le budget. J’ai tenté des choses pour rouler en Historique avec une Lancia 037 mais les discussions n’ont pas été très loin.

Dans ma tête, le choix était fait, il y a un temps pour tout, et c’était le moment de tourner la page et de me consacrer à ma famille et mon boulot. Mais il ne se passe pas un jour où je ne pense pas au rallye. J’en ai toujours envie.”

Quel a été le meilleur moment de ta carrière ?

“Le Var 2004 avec le titre en Clio Cup. Pour la dernière épreuve au Var, il fallait absolument que je devance mes rivaux Raynal et Vanneste pour être champion. Le vendredi, je suis loin de Raynal (15s) et le samedi je ne reprends rien sur lui, Vanneste n’est pas dans le coup. Le dimanche matin, je donne tout dans la première et reprends 18s9 à Raynal ce qui me permet de passer en tête pour quatre secondes ! Au départ de l’ultime chrono, tout le monde pense que Raynal a crevé, et moi y compris. C’était plutôt perturbant. A mi-spéciale, un ami m’indique que nous sommes à égalité au général provisoire et que Raynal est donc en train de me reprendre. Au final, je gagne pour cinq secondes. J’étais dans un état second ce dimanche-là, un état que je n’ai pas pu connaître souvent malheureusement.

A contrario, mon mauvais souvenir est fin 2003 au Terre de Vaucluse. Il pleuvait fort comme souvent là-haut, et je me battais pour la tête face à Richelmi et sa WRC. Il abandonne sur un problème de boîte, je me retrouve largement en tête mais à une spéciale de l’arrivée, la boîte de la Saxo T4 pète. J’en avais gros sur le coeur.”

Quelle a été la voiture préférée dans ta carrière ?

“La Renault Clio S1600 évidemment. Déjà car elle symbolise le côté officiel, c’était sensationnel de passer de la Cup à cette auto fabuleuse. Cela marquait l’aboutissement de la saison précédente et des mes premières années.

Pour la voiture, ça ne s’explique pas, ça se vit. Rien que le bruit de l’atmo, on n’entend plus ça aujourd’hui. La boîte séquentielle était une nouveauté aussi pour moi, tout comme le dialogue avec les ingénieurs et un nouveau vocabulaire à apprendre et maîtriser. Tout cet ensemble représentait un changement complexe.”

Quel copilote t’as le plus marqué ? 

“Pascal Serre m’a accompagné très longtemps, c’est la force tranquille. Il m’a vraiment beaucoup aidé dans la réussite de la saison 2004. J’ai tout fait pour que ce soit mon copilote cette année-là. Je me rappelle d’un rallye des Cévennes avec une grosse tension. Et lui, avec sa nonchalance habituelle, va pisser avec une détente absolue (rires). Il a toujours su me poser.”

Si tu devais refaire un rallye aujourd’hui ? Ce serait lequel et avec quelle voiture ?

“Pourquoi pas le Tour de Corse, et forcément avec une Peugeot 306 Maxi ! Je voudrais rouler sur n’importe quel rallye avec cette voiture.”

Que penses-tu globalement du rallye français aujourd’hui, du championnat asphalte avec les R5 mais aussi des formules de promotion ?

“En formules de promotion, les budgets ont considérablement augmenté et je n’aurais probablement pas pu m’y engager aujourd’hui. Face à moi, j’avais 10/12 gars qui pouvaient gagner sur chaque manche, je ne sais pas si c’est le cas encore aujourd’hui.

Pour le championnat, je regrette de ne plus vraiment entendre le bruit des moteurs, que ce soit pour les spectateurs mais aussi pour les équipages. Les voitures sont par contre très efficaces. Mais comment font-ils pour être autant avec ces voitures ? Surtout en Coupe de France, je me demande bien comment c’est possible.”




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jacqouille
jacqouille
3 années il y a

A propos de “que sont ils devenus?”, quelqu’un a des nouvelles de Gilles NANTET et de Dany SNOBECK?

ROUXE
ROUXE
3 années il y a

Sébastien CECCONE, ça vous dit surement aussi quelque chose