R.Astier : “Mon Monte-Carlo le plus difficile”



Pour son sixième Monte-Carlo, le quatrième en Alpine, Raphaël Astier a réalisé son meilleur résultat en se classant à la 17e position finale sur une 93e édition loin d’être simple.

Classé au milieu des Rally2, entre Pablo Sarrazin et Charles Munster, le pilote Alpine s’est bien amusé avec Denis Giraudet à ses côtés. Avant de retrouver Raphaël en championnat de France asphalte dans quelques semaines, nous sommes revenus avec lui sur cette performance, tout en évoquant son avenir et un peu 2024.

Comment s’est passée cette édition 2025 ?

“C’est un peu un copier coller des années précédentes. On a fait avec les moyens que nous avions, et on voulait reprendre l’histoire avec Denis après notre déception de l’an passé (abandon dans l’ES1). En plus, l’occasion était belle d’y retourner avec lui pour sa 25e participation. Il a toujours la même passion et motivation, c’est assez extraordinaire.



C’était mon Monte-Carlo le plus compliqué, mais ça reste tout de même plaisant avec l’Alpine qui n’est pas vraiment adaptée pour ce terrain. Il y a eu pas mal de moments limites, mais aucun dégât sur l’auto. Parfois, tu roules un peu contracté en étant vachement sur le fil. Il faut anticiper beaucoup de choses, et essayer de trouver de la motricité. 

Sur cette édition, il y avait beaucoup de givre et de verglas, c’était énormément boueux. En plus de ça, le règlement a changé et les RGT ne sont plus prioritaires, donc l’ordre de passage n’était pas favorable. Je ne m’étais pas renseigné là-dessus, et c’était un peu une mauvaise surprise. On jouait le top 20 au scratch, et on partait autour de la 35e position.

Je dirais que 70% du rallye était très compliqué, et il y avait 2/3 spéciales correctes. La plus difficile a sans doute été la première de dimanche matin. Il faisait à moitié nuit et le givre arrivait subitement.

En plus de ça, nous n’avons qu’une roue de secours sur la voiture, et ça complique forcément les choses. On a roulé avec tous les pneus possibles. Contrairement aux autres voitures, il ne faut pas rouler en croisés avec l’Alpine, donc c’est toujours une histoire de compromis. Il faut savoir aussi que les cloutés ne sont pas vraiment adaptés pour l’Alpine, car ils ont été développés pour des WRC plus lourdes. Donc la carcasse est trop dure pour notre Alpine. Heureusement, les autres pneus Michelin ont très bien fonctionné.”

Tu t’es vite retrouvé isolé en tête de ta catégorie. Comment as-tu jugé ton niveau de performance ?

“Déjà, on avait toujours l’espérance d’avoir un Monte-Carlo le plus sec possible. On a eu un beau temps lors des reconnaissances, sauf le dernier jour, où on a eu de la pluie, et tout est devenu un chantier. On voulait jouer avec certaines Rally2, mais dans ces conditions, c’était trop aléatoire. Sur certains splits moins dégradés, on a réussi à être dans les temps de Solberg par exemple, mais dès qu’il y avait une épingle, c’était fini pour nous. C’était quand même très sympa !”

Comment se présente la suite de ta saison 2025 ?

“C’est encore un peu flou pour être honnête. Mon envie est bien sûr de rouler en GT+, car je me suis bien amusé avec l’an passé. On veut encore prouver que la voiture peut être performante dans le championnat, et parfois rivaliser avec les Rally2. Je ne sais pas encore où on va attaquer la saison, Touquet ou Charbo. En fonction de la météo, le Touquet peut être assez compliqué pour nous, il faut voir et réfléchir. On va avoir du mal à faire toute la saison, donc il faudra sélectionner nos manches.”

Quel est ton regard sur 2024 ?

“Je suis assez satisfait de notre année, même si la saison a été un peu hachée. On a vite coupé notre saison pour faire du développement, et passer à la GT+. Je voulais prendre de l’expérience rapidement. Malheureusement, j’ai fait deux erreurs qui nous ont cassé notre ascension. Mais on a su montrer que l’auto était fiable et performante.

Peut-être qu’on a été un peu gourmand au début pour la fiabilité, mais on n’avait pas été embêtés en essais. On signe quand même quelques bons chronos à l’Antibes avant l’abandon.

Au Mont-Blanc, c’était bien sympa. On était un peu près au même niveau. Monsieur Loeb a vite compris comment ça marchait et il n’avait pas besoin de mes conseils !”

Quelle pourrait être l’amélioration à faire sur cette nouvelle Alpine GT+ ?

“Je pense qu’il faudrait travailler sur les roues arrière. Un peu plus de largeur nous apporterait davantage de tenue et d’endurance. Avec l’augmentation du couple, c’était parfois limite, mais rien de bien méchant.”

Est-ce que tu as évalué la différence de performances entre la GT+ et la RGT ?

“L’écart est d’environ 5 à 7 dixièmes au kilomètre en fonction des rallyes. L’aéro a bien fait son boulot, c’était assez bluffant grâce à l’aileron arrière et le spoiler avant. Le moteur a bien évolué aussi avec le turbo, la cartographie et l’échangeur. On a gagné en couple, alors qu’au niveau de la puissance, le gain doit être minime, et on n’a jamais pris de mesures d’ailleurs. C’est autour des 340 cv. La voiture reste très saine à piloter, et il y a moyen de se faire plaisir encore facilement.”




S’abonner
Notification pour
guest
5 Commentaires
Le plus récent
Le plus ancien Le plus populaire
Commentaires en ligne
Afficher tous les commentaires
CURTIS
CURTIS
1 mois il y a

Cool de lire l’interview de Raph Astier, après une épreuve mythique comme le Monte Carlo. On se rend compte combien c’était difficile avec l’Alpine dans ces conditions. En lisant les commentaires, j’ai lu qu’il y avait des similitudes avec Julien Saunier, c’est peut être l’occasion de rappeler tout le travail de Frédéric Vauclare, qui a accompagné Raph Astier depuis 10 ans et qu’ils ont remporté ensemble de jolies victoires et des titres mondiaux également.

RacingRed
RacingRed
1 mois il y a

Super résultat et encore merci pour l’interview