R.Di-Fante : “Une année de rêve”



Déjà assuré d’un joli programme avec Renault Sport pour la saison prochaine grâce à sa victoire en trophée Clio France, Romain Di-Fante a terminé son année 2021 par un nouveau titre en s’offrant le championnat de France 2 roues motrices.

Lors du dernier rallye du Var, le pilote niçois a ainsi assuré sa victoire en remportant une nouvelle fois la classe RC5, signant alors son cinquième succès dans cette catégorie cette saison en huit épreuves. Au classement final du championnat, le pilote Renault l’emporte de peu face à Cédric Robert et son Alpine A110 RGT.

Après cette épreuve, Romain nous confie ses impressions à l’issue de cette année très chargée, tout en se projetant sur 2022 avec un programme officiel en Renault Clio Rally4.

Bonjour. Le week-end dernier au Var, tu as remporté le titre de champion de France 2 roues motrices, deux mois après avoir déjà gagné le Clio Trophy France. Tu dois être vraiment satisfait de ton année !

“Oui en effet, c’est une année de rêve. C’est vraiment inespéré en repensant au début de saison avec le COVID et tout ce que cela implique. On espérait avoir le plus de rallyes possibles cette année et il fallait être en tête dès le début si tout le championnat devait s’arrêter d’un coup. À chaque course, on ne savait pas si c’était la dernière en fonction de l’évolution de l’épidémie. Nous étions en tête du championnat à la mi-saison (trophée Clio), en sachant que nous étions surtout concentrés sur le titre Junior pour avoir un programme en 2022.”

Et au final, tu as donc eu l’opportunité de jouer le championnat 2 roues motrices jusqu’au bout.

“On a vraiment eu beaucoup de chances car les cinq premières manches du trophée Clio étaient les cinq premières du championnat Asphalte. Après le Coeur de France et notre victoire dans le trophée, nous sommes passés en tête du championnat en 2RM et le rallye d’Antibes qui n’était pas prévu à notre programme, était programmé dix jours après. Donc on a tenté le coup pour voir ce que cela pouvait donner et on a monté cet engagement rapidement en trouvant un “copilote de secours”. Sur le plan comptable, les “demi-points” du Critérium des Cévennes ont tourné à notre avantage car c’était le résultat à décompter, alors que Cédric Robert avait déjà eu une abandon et n’a pris que la moitié des points. Si on regarde, on peut dire que Cédric a fait une plus belle année que nous avec de grosses performances, mais de notre côté, il a fallu, sur 6 épreuves, se battre avec une trentaine de voitures dans notre classe.

Avant le Var, j’ai cru comprendre que Renault attendait beaucoup de ce titre en 2 roues motrices. De mon côté, j’ai compris assez tard que je pouvais jouer le championnat car je ne savais pas que les points étaient comptabilisés sur la classe. C’est à l’arrivée du Mont-Blanc que j’ai appris ça grâce à Stéphane Lefebvre ! Je trouve que c’est un bon système car il donne de l’intérêt au championnat et permet à une petite voiture de jouer un titre national. Il faudrait même l’élargir à d’autres classes. Sans ce système avec la classe, le titre reviendrait forcément à une Alpine.”

On entend que du bien sur cette Clio Rally5. Cette voiture semble vraiment parfaite !

“C’est une voiture super plaisante, très facile à prendre en main et qui permet beaucoup de choses. En plus de ça, l’ambiance chez Renault est superbe, notamment grâce à l’organisation de Josep Ferrer (coordinateur trophées rallye), c’est vraiment très familiale.

Ce trophée a permis de révéler ou revoir des pilotes très performants comme Thomas Chauffray qui a montré son talent à gauche également, revoir Guillaume Canivenq bien sûr, ou l’éclosion de Styve Juif. Des jeunes ont pu prendre de l’expérience tout au long de l’année et on se tire vraiment tous vers le haut.

Quand on voit l’écart avec les Peugeot 208 Rally4, on se dit qu’il y a vraiment un haut niveau ! Avec cette voiture, on arrive vraiment à faire de superbes performances. C’est la plus petite voiture des autos modernes mais on peut faire des top 20 en championnat de France. Au dernier Antibes, j’ai vraiment fait un rallye sécurisant pour assurer le résultat avec plein de pièces de rechange dans la voiture, le plein, et à chaque fois deux secours, mais pourtant, nous avons signé des temps proches de Yohan Rossel à l’époque du Volant en 208 R2.

Et à chaque départ d’un rallye, un local peut être devant avec 6 ou 7 pilotes qui peuvent jouer la gagne. Au Mont-Blanc, nous étions d’ailleurs 6 ou 7 à être regroupés en deux secondes parfois dans les spéciales.”

Et en plus de ça, cette Renault est vraiment fiable.

“Nous n’avons simplement eu aucun souci sur l’auto pendant toute l’année avec une équipe parfaite. Il y a eu des petits problèmes de cardan sur la Clio à ses débuts l’an passé, mais tout ça est vite rentré dans l’ordre. On a donc une confiance totale dans la fiabilité de la voiture, et c’est vraiment positif. Du côté des réglages, c’est très limité et je n’ai d’ailleurs rien touché sur la voiture du Touquet au Var. J’étais en confiance au volant et je ne voulais pas tenter quelque chose qui aille dans le mauvais sens.”

On peut quasiment comparer les performances de cette voiture à celles d’une Peugeot 208 R2. On a pas de gros freins (issus d’une Renault Talisman) et une suspension 1 voie BOS pas réglable, mais le comportement est vraiment extraordinaire avec un coût d’entretien très faible.

Comme j’aime placer ma voiture sur le train arrière, cette Clio est très bien pour moi, un peu comme un Kart. Certains ont pu le voir au rallye du Mont-Blanc notamment avec quelques vidéos sympas dans les descentes !”

En 2022, tu vas rester en Clio, mais avec cette fois la “grosse Clio4”. Comment ça se présente ?

“J’ai déjà eu le plaisir de rouler avec cette auto au rallye Automne La Rochelle en fin de saison avec 300 km de roulage, dont la moitié en essais. On a déjà une bonne base de réglages pour le Touquet en début de saison prochaine. Des ingénieurs de chez Renault nous ont aidé à distance avec des pré-réglages utilisés par Anthony Fotia en championnat de France. J’ai adapté cette base à mon pilotage, et en fin de rallye, on a trouvé quelque chose de bien.

C’est réellement la grande soeur de la Rally5. J’ai découvert le travail avec un ingénieur et le travail à l’assistance. Sur les voitures que j’ai pu piloter avant, l’assistance, c’était fait pour se reposer et boire un coup, mais pas avec la Rally4 ! À l’Automne, l’équipe découvrait aussi la voiture donc on a beaucoup travaillé entre les boucles. Le potentiel de cette voiture est extraordinaire et je ne connais pas encore les capacités maximales de cette voiture. On va devoir essayer des choses en amont du championnat.”

Quel sera ton programme acec cette voiture ?

“Au minimum, 5 manches du championnat de France Asphalte qui seront les mêmes que celles du trophée Clio Asphalte. On va essayer d’étoffer ce programme et j’aimerais bien essayer de faire quelque chose sur la terre avec la Clio RC5 et le trophée Clio Terre. Même si je n’ai aucune ambition de rouler en WRC un jour, je voudrais bien me faire plaisir et apprendre quelque chose de nouveau. On verra si d’autres programmes complémentaires sont possibles, comme plus de manches en Rally4 sur asphalte à l’image d’Anthony Fotia cette année, mais il est encore trop tôt pour en parler. En tout cas, avec cette Rally4, j’ai vraiment tout à découvrir, et je n’ai pas envie de me brûler les ailes.”

Enfin, un petit mot sur ce rallye du Var assez particulier malheureusement avec les violentes sorties de Ludovic Gal et Jean-Baptiste Franceschi. Comment as-tu vécu ça ?

“Ça refroidit beaucoup, même si on a eu la chance d’être vite mis au courant car nous avions des amis/relations qui ont pu nous informer très rapidement. Cela m’a vraiment rappelé les souvenirs de la mort de Frédéric Comte, ça m’a vraiment choqué de voir tout ça. Honnêtement, j’ai eu du mal à rouler le vendredi soir. Samedi, j’ai essayé de me reconcentrer et rester dans cette course.

Le samedi soir, on a eu des nouvelles très rapidement grâce à Patrick Magnou car il roule dans notre équipe et il est arrivé peu de temps après la sortie de Jean-Baptiste Franceschi. Dans ces cas là, on espère simplement que la sécurité soit au niveau et qu’elle soit efficace. Les voitures vont de plus en plus vite, elles sont aussi de plus en plus costaudes, mais quand les chocs sont au niveau des portes et du toit, on ne peut malheureusement pas faire grand chose.

Le dimanche, il fallait assurer et aller au bout. Dans la dernière spéciale, je n’étais pas très à l’aise car Jean-Baptiste était sorti dans ce chrono la veille et jusqu’à l’endroit de sa sortie, que je ne connaissais pas précisément, je n’avais pas le coeur à rouler. On ne fait pas ce sport pour voir des collèges partir à l’hôpital.

Mon copilote Patrick Chiappe a été le témoin de deux décès au rallye du Maroc coup sur coup. Il m’a rapidement dit : “Ils ne vont pas bien mais ils sont encore là.” Donc on a essayé de faire en sorte de profiter du rallye. On a vraiment pas envie de se retrouver dans cette ambiance-là.”




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OLLIVIER
OLLIVIER
3 années il y a

Respect les gars car ça roule fort !!!