RAC 1995 : McRae terrasse Sainz



Continuons notre rétrospective des meilleurs moments du rallye international avec un retour sur le rallye de Grande-Bretagne 1995, épreuve où Colin McRae remporta le rallye et le titre de champion du monde.

Dans cette saison éclaire composée de huit rallyes, ce rallye de Grande-Bretagne va être l’apothéose de cette année atypique. Deux hommes peuvent être titrés, deux hommes de la même équipe : Subaru avec Carlos Sainz et Colin McRae. Et même si la saison a été sévèrement secouée par la tricherie Toyota, cette saison restera belle avec un affrontement au sommet entre deux grands champions. L’absence regrettable de l’espagnol sur un rallye à cause d’un accident de VTT n’aura en rien enlevé à l’intérêt et le suspense de cette saison 1995.

Au départ de ce RAC, les deux hommes sont tout simplement à égalité, et Sainz domine grâce à un nombre de victoires supérieur (3 contre 2) face à son équipier McRae. A domicile, ce dernier s’est très bien ce qu’il doit faire.

Le premier jour est réservé à des spéciales tracées dans des parcs…proposant au final une maigre étape de 45 km en 7 spéciales. Sur un si petit kilométrage, les écarts sont tout de même conséquents avec des Mitsubishi clairement dominatrices avec son duo Mäkinen/Eriksson, plus rapide que McRae (+11s) et Sainz (+26s), ralenti après un passage dans un gué trop généreux, provoquant une surchauffe du moteur de son Impreza.

Les Ford sont alors à la peine avec Bruno Thiry à plus de quarante secondes alors que François Delecour a renoncé sur une casse de pont avant sur son Escort.

Le lendemain matin, les choses sérieuses commencent et McRae frappe fort, très fort ! Sur ses terres, l’écossais survole la spéciale 8, Hamsterley, longue de 27,22 km, où il colle une seconde au kilomètre à son rival Sainz mais aussi à Eriksson. Leader au matin de cette étape, Mäkinen n’est plus là après avoir arraché une partie d’une suspension de sa Mitsubishi après avoir tapé un rocher.

Et alors qu’il venait de réaliser une authentique performance, prenant du même coup la tête, McRae va connaître une fortune bien différente dans la spéciale suivante ! L’écossais tape une pierre et arrache une roue, perdant près de deux minutes face à Sainz, nouveau leader avec une marge dépassant la minute ! Alors en bagarre face aux Subaru, Eriksson commet une faute identique à McRae et recule au quatrième rang provisoire.

Arrivé à l’assistance sur 3 roues, McRae sait alors très bien qu’il devra cravacher pour revenir sur un Sainz en position nettement favorable. A la reprise, l’écossais se réagit admirablement. Il reprend à Sainz 11s dans l’ES10, 4s dans l’ES11, 2s dans l’ES12, 15s dans l’ES13 et encore 3s dans l’ES14 ! Depuis sa crevaison, l’écossais vient de reprendre la bagatelle de 35s à son coéquipier et il reste alors encore deux belles journées. Si les performances de McRae sont remarquables, celles de Sainz sont à souligner aussi car l’espagnol connaît des problèmes de surchauffe et doit réduire la pression du turbo de sa Subaru.

Au soir de cette deuxième journée, Sainz est donc dominateur, 39s devant son coéquipier, 2 minutes devant Eriksson et sa Mitsubishi, ou encore plus de trois minutes sur le jeune prometteur Burns, talonné par le belge Thiry.

Le lendemain matin, McRae impressionne encore au Pays de Galles, reprenant d’entrée 10s à Sainz sur une vingtaine de kilomètres. Dans la 16 puis la 18, l’écossais recommence et revient à seulement 11s de l’espagnol à l’assistance du midi. Derrière, c’est la déculottée avec des pilotes relégués à plus de quatre minutes.

Admirable de résistance dans la 19 puis la 20, Sainz prend une sacrée claque dans la mythique spéciale de Sweet Lamb. Sur ce dernier chrono de la journée, long de 28,80 km, McRe vole et ses adversaires ne peuvent qu’admirer le talent unique de l’écossais. A l’arrivée, Sainz encaisse 22s et doit céder sa place de leader à son adversaire et coéquipier pour 17s. Burns troisième, pointe alors à plus de cinq minutes.

Le 22 novembre 1995 au matin, McRae repart avec une position lui permettant d’être titré à la fin de cette journée, mais la moindre erreur est interdite. Sur les quatre premières spéciales du jour, le pilote Subaru montre encore une fois l’étendue de son talent, et Sainz ne peut rien faire. Le voilà à 38s d’un écossais intouchable.  

Dans les trois derniers chronos, le double champion du monde 1990 et 1992 a beau faire jeu égal avec McRae, cela ne suffit pas. Solide jusqu’à l’arrivée, le britannique est alors sacré champion du monde, 5 points devant son coéquipier, tombé sur bien plus fort que lui sur cette épreuve.

À 27 ans et après quatre années de collaboration avec Subaru, Colin McRae devient le plus jeune champion du monde de l’histoire du WRC. Devant une foule en liesse, conquise par le talent de ce jeune écossais, Colin et son copilote Derek Ringer peuvent maintenant exulter. 

C’est une sensation étrange. Je suis sûr d’avoir ce titre maintenant et c’est un sentiment formidable. “

Classement Final

Pos.PiloteVoitureChrono
1McRae-RingerSubaru Impreza 555 
2Sainz-MoyaSubaru Impreza 555+36
3Burns-ReidSubaru Impreza 555+6:39
4McRae-WoodFord Escort RS Cosworth+11:15
5Thiry-PrévotFord Escort RS Cosworth+11:52
6Evans-DaviesFord Escort RS 2000 MKV+32:48
 




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jmb17
jmb17
3 années il y a

Colin leur avait mis une sérieuse RAClée

jpa
jpa
3 années il y a

Sur les spéciales du RAC, je crois que, aucun pilote n’a jamais roulé aussi vite que Colin MacRae !