S.Lefebvre : “C’était franchement lui ou moi”

Le pilote nordiste l’emporte en compagnie de son copilote Gilles de Turckheim et au volant d’une voiture gérée par PH Sport prêtée par Vincent Christiann ! Après cette victoire acquise à l’issue d’un duel énorme, le pilote Citroën est revenu avec nous sur ce week-end très particulier.

Bonjour Stéphane ! Félicitations évidemment pour cette victoire. J”imagine que tu as bien fêté ça hier soir ?

“Je me suis vraiment régalé sur cette finale ! On a bien fêté ça oui et j’ai dormi environ 1h30. On a passé une super soirée dans le village des comités avant de se perdre dans Châteauroux. On a pas trouvé grand chose mais on a trouvé de quoi s’amuser quand même ! On a improvisé. Je suis actuellement en route pour rentrer à la maison.”

Pendant deux jours, tu as vraiment tout donné au volant d’une voiture qui est devenue de plus en plus performante.

“On a bien roulé franchement, on a pas fait la moindre faute. On a bossé à chaque assistance et à chaque fois, les changements ont été dans le bon sens. On a découvert des évolutions sur la C3 par rapport à ce que je connaissais. Elle était plus confortable au niveau des amortisseurs, même si nous n’avions pas la dernière évolution apparue ces dernières semaines. La boîte courte et les différentiels étaient également nouveaux pour moi. Il a donc fallu affiner tout ça et redécouvrir un peu la voiture.

En terme de pneumatiques, j’avais une nouvelle gomme à découvrir chez Michelin. Pour la dernière boucle, j’ai pris exemple sur Yoann (Bonato) qui a roulé avec les médiums (20) à Antibes dans le Col de Bleine et était satisfait de son choix. Avec le recul, on a vu que le dur (30) a également bien marché avec Denis. Le choix optimal aurait peut-être été de prendre 3 de chaque pour l’ultime boucle.”

Ce duel pour la victoire face à Denis Millet aura duré jusqu’à la dernière spéciale. Comment as-tu vécu cette bagarre ?

“Cette bagarre avec Denis (Millet) était prévue. Il était préparé comme jamais avec une grosse saison entièrement au volant de la Polo. Dès ses débuts avec cette auto, il a fait un beau top 5 au rallye des Vosges, donc on savait qu’il avait sa voiture bien en main maintenant. On a rien lâché. On a franchement douté après avoir vu son choix de pneus durs. Dans la longue spéciale, je pensais en perdre 10 car mes pneus mediums avaient surchauffé et nous étions finalement contents d’en avoir perdu que 3. Donc j’était assez confiant avant la dernière plus courte. En plus de ça, il y a eu l’arrêt de course qui nous a un peu favorisé en repartant avec des pneus froids.

Mais ça fait chier pour le côté sportif,. On aurait bien aimé se revoir au point stop final et découvrir le résultat ensemble. Mais c’était franchement lui ou moi, même si on ne s’est pas fait de chaleur. Je ne me rappelle pas avoir roulé aussi fort avec une R5. Peut-être en Allemagne 2019 avec la Polo, et encore ! C’était un sprint du début à la fin.”

Qu’as tu pensé de cette finale, la première dans ta carrière ?

“C’est une très belle épreuve franchement, très bien organisée. Il y avait des chronos pour gros coeur, et c’est ce que j’aime surtout ! C’était digne d’un championnat de France, même mieux parfois sur certains domaines.”

Quelle était l’ambiance avec Denis Millet sur la fin de course ?

“J’ai été le (Denis) revoir avant la dernière spéciale. Nous nous sommes tapés dans les mains en se disant simplement “Que le meilleur gagne”. On se connaît et il est super cool.”

Avant le rallye et même pendant, certains ont estimé que tu n’avais pas ta place sur cette finale. Qu’en penses-tu ?

“J’ai fait abstraction de toutes les critiques, je ne voulais pas rentrer dans ce jeu là. On s’est régalés avec Gilles et c’est le principal. Denis (Millet) a montré le niveau que nous avions et que la bagarre était vraiment belle et indécise. Si on compare nos performances avec un gars comme Vigion (Clio Rally4), l’écart au kilomètre face à une RC4 était plus important qu’en championnat de France des Rallyes, ce qui montre le niveau de ce week-end, et nous n’étions pas seuls à l’avoir !”

À l’arrivée, tu as tout de suite évoqué la fierté de remporter cette finale par rapport au parcours de ton père en rallye.

“Oui car mon père avait réussi à se qualifier 1 ou 2 fois mais n’a jamais pu y participer. Il avait fait un rallye préparatoire pour la finale de Sens mais était sorti sur cette épreuve donc il avait déclaré forfait. Cette finale représentait beaucoup pour moi. J’ai pensé aux différentes photos des rallyes où mon père roulait et des finales qu’il a loupé…Cette victoire était aussi pour lui, je lui dois tout. Je tiens également à remercier PH Sport forcément, même si Bernard Piallat, le boss, n’était pas là sur la finale. Sans Vincent Christiann qui est le propriétaire de l’auto, je serai resté à la maison. Mais je vais lui rendre la voiture comme neuve. On a quand même bien poncé le protège-carter et j’ai griffé une jante !”

Quel est ton programme maintenant ?

“En rentrant, je vais changer de sac maintenant pour aller sur Paris avec 3 jours événementiels avec Opel. Avec ça, on va encore dire que je suis un pilote officiel (rires) ! Je vais passer le début de semaine sur un circuit de 1 km, mais c’est essentiel de faire des événements pareils pour avoir ce programme avec Opel en championnat de France des rallyes asphalte. Jeudi ensuite, je vais remettre le bleu de travail pour travailler dans le garage avant de partir pour les Cévennes.

En cette fin de saison, j’aimerais aussi faire Condroz ou Monza, mais entre aimer et pouvoir, il y a une grande différence. Je vais passer des coups de téléphone comme depuis trois ans et me démener pour trouver des solutions.”