Sans programme conséquent depuis la saison 2010, Philippe Taffonneau revient pour une saison complète en 2017 à bord de sa nouvelle Porsche 997 GT3.
Après une prestation écourtée au rallye de la Côte Fleurie mi-février suite à une légère sortie de route, le pilote tourangeau, navigué par sa fille Juline, a remporté le rallye national de la Vienne le week-end dernier.
Quel est ton programme cette année ?
“Nous sommes mi-mars et nous avons donc déjà roulé sur deux épreuves. Sur la saison, on va disputer une dizaine de rallyes, principalement dans notre région en essayant de faire la maximum de nationaux. Notre prochain rallye sera celui du Pays de Lohéac (1er-2 avril), puis on enchaînera sur l’Autocourse (9 avril). Ensuite, on fera une petite pause pour retourner un peu au travail (rires) et on reprendra à la Vallée du Cher (20-21 mai), puis au Lochois (11 juin) et à Chinon (25 juin) pour finir cette première partie de saison. Après le boulot de l’été, on voulait rouler en septembre mais le calendrier n’est pas forcément très chargé dans notre région, mais on roulera peut-être au Solognot.
Fin septembre, on fera sans doute le Coeur de France, simplement pour le plaisir. C’est une épreuve qui représente un gros coût financier et avec finalement peu de retombées pour nous, mais nous ne pouvons pas louper le gros rallye de la région. Mes partenaires ne sont pas forcément attirés par une telle épreuve dans le 41. En fin d’année, j’aimerais bien faire l’Automne la Rochelle. Mon boulot d’agriculteur me limite un peu dans le choix des épreuves mais ce calendrier me paraît déjà très sympa.”
Entre 2013 et 2016, tu n’as roulé que sur quatre épreuves, pourquoi ce “retour” en 2017 ?
“Tant qu’à essayer de maîtriser une telle voiture, je pense que je suis obligé de faire pas mal de kilomètres pour être performant et surtout, prendre un maximum de plaisir au volant. Si je me contentais de 2-3 rallyes dans l’année avec cette auto, je pense que ça serait contre-productif et terriblement frustrant. J’ai retrouvé la motivation de rouler avec cette Porsche et c’est un nouveau défi pour moi.
L’an dernier, j’ai disputé un seul rallye car c’était le cadeau d’anniversaire de ma fille qui avait eu 20 ans en 2014. L’année d’après, je n’avais pas pu honorer cette promesse car je m’étais blessé en faisant du char à voile un mois avant. Du coup, en 2016, nous avons disputé un rallye avec Juline sur une Porsche, j’avais bien vu que la voiture était performante mais très atypique et difficile à maîtriser.”
Après avoir beaucoup roulé en 4 roues motrices (Toyota Celica puis Mini WRC), quel est ton avis sur cette Porsche ?
“Paradoxalement, ce qui va le mieux avec cette voiture, c’est le freinage. Bien sûr, on ressent davantage le poids de la monture (1400 kg) et il peut y avoir des réactions inhabituelles par rapport aux autres autos que j’ai pu piloter. Evidemment, ma marge de progression est colossale, principalement dans le rapide où il faut prendre beaucoup plus de risques pour emmener cette voiture par rapport à ce que j’ai connu avant. A côté, la Mini WRC, c’était un jouet. Avec 430 chevaux, je dois faire évoluer mes notes car la voiture ré-accélère fort quelque soit le rapport de boîte.
Il y encore quelques années en rallye, je prenais toujours le départ d’une épreuve avec l’envie de gagner. Avec cette Porsche, c’est pour l’instant différent. Je veux surtout essayer de maîtriser cette bête. Rien que pour le bruit, j’adore cette voiture, c’est une voiture qui fait rêver. Avec la Mini déjà, j’avais découvert qu’une voiture de rallye pouvait fédérer et plaire autant à des hommes qu’à des femmes. Ici, c’est encore le cas malgré son aspect plus luxueux.
Aujourd’hui, la mode c’est plutôt de rouler en R5, mais j’ai l’impression de voir une formule monotype. Le chassis est fabuleux mais ce n’est pas une voiture qui me fait bander, si tu me passes l’expression. A la limite, c’est une voiture presque trop parfaite, j’avais besoin d’une voiture difficile à dompter. A côté de ça, j’ai rencontré Tony Cosson avec qui on partage les mêmes valeurs et aussi des sensations comparables. A la Vienne, il était là tout le week-end et a pu m’aider pour trouver les bons réglages. Avec eux, j’ai vraiment l’impression d’être chez moi, ce sont des gens humainement simples et passionnés évidemment.
Enfin, cette Porsche a rapidement créé une réelle synergie et c’est une voiture qui peut tout à fait servir pour des baptêmes avec des partenaires par exemple. Prochainement, je vais faire des sorties circuit avec eux et on peut communiquer facilement avec cette voiture.”
Pendant près de 15 ans tu as roulé avec ta femme à tes côtés, et maintenant c’est au tour de ta fille. Ce nouveau duo semble déjà bien fonctionné non ?
“Je dirais que Juline est au moins au niveau de sa mère. Au début, j’avais forcément peur qu’elle est un peu la trouille avec cette Porsche surpuissante. Moi-même au volant, je ne suis pas tranquille, j’ose imaginer qu’à côté ça doit être terrible mais pour l’instant tout va bien. Les notes tombent parfaitement et j’ai vraiment une grande confiance en elle. En plus, Corinne ma femme, vient aussi sur les épreuves et peut faire un peu de coaching.”
Caméra embarquée au rallye de la Vienne (2e temps derrière Longepe)
SUPER BELLE LEÇON AU VOLANT D UNE TELLE BÊTE
MERCI SUR LES TRACES DE TONY ET QUEL SON
DOMMAGE J HABITE MAINTENANT L AUVERGNE MAIS J IRAI PEUT ÊTRE À LA VALLEE DU CHER
Top article !
L’interview a du être sympa Julien ?
7’25” de pur plaisir dans une voiture d’homme. Effectivement.
Et, très sympa le co-pilotage. Quel père n’aimerait pas être ainsi motivé ?
Belle saison à eux !