Un casse-tête pour Citroën



Déjà passionnant l’an passé, le « mercato » 2018 du WRC promet d’être encore plus animé puisque la majorité des pilotes sont en fin de contrat.

Un budget serré

Au coeur de ce marché, Citroën devrait jouer un rôle central alors que sa C3 WRC n’a jamais paru aussi performante et pourrait être convoitée par de nombreux pilotes.

Ce point essentiel est évidemment un argument solide pour l’équipe française mais son budget et son instabilité pourraient par contre être de sacrés freins. Seule équipe à aligner deux voitures cette année, Citroën Racing présente pourtant un budget significativement supérieur à celui de l’équipe M-Sport, championne du monde en titre.

Persuadé que « l’argent ne fait pas le résultat », Carlos Tavares, PDG du groupe PSA Peugeot Citroën, s’était refusé à augmenter ce budget en début d’année.

L’équation est pourtant simple pour Citroën. Pour gagner en WRC, la voiture ne suffit pas et les potentiels champions du monde sont actuellement au nombre de trois : Sébastien Ogier, Thierry Neuville et Ott Tänak. Pour le titre constructeurs, l’absence d’une troisième voiture est un handicap incommensurable.

Parmi les trois “top pilotes”, les deux premiers d’entre eux, bien connus de chez Citroën, sont en fin de contrat en cette fin d’année et Citroën doit évidemment profiter de cette aubaine. Pour ces deux pilotes, la partie est loin d’être gagnée, tant les Rouges partent avec un temps de retard après deux saisons catastrophiques.

Ogier, un retour improbable

Satisfait de l’environnement familial de chez M-Sport, le français est libre de ses actions et n’a pas à répondre de différents événements promotionnels, imposés par des constructeurs officiels. Si sa Ford Fiesta apparaît peut-être en retrait, le tricolore rêve toujours d’un soutien plus important du constructeur américain et garde toute confiance en vers son équipe.

Deux autres points importants pourraient freiner l’arrivée du français chez Citroën : une possible retraite qu’il évoque assez régulièrement et ses souvenirs douloureux de chez Citroën en 2011. Après avoir déjà essuyé deux échecs en 2016 et 2017, les Rouges devront se montrer bien ingénieux pour convaincre le quintuple champion du monde.

Neuville pour un troisième contrat chez Hyundai

Pour Neuville, les chances de le voir piloter une Citroën en 2019 sont encore plus faibles. Pièce maîtresse de Hyundai depuis le retour du constructeur en WRC en 2014, le belge est parfaitement installé dans cette équipe et n’a jamais été aussi proche de remporter un premier titre de champion du monde. Et comme Ogier, le belge a déjà repoussé des offres de Citroën, notamment en 2014 après son “titre” de vice-champion du monde chez M-Sport.

Tänak et Mikkelsen, seuls pilotes sous contrat

Si Citroën ne parvient à convaincre aucun de ces deux pilotes, d’autres pistes peuvent être à l’étude. Chez Toyota, Jari-Matti Latvala et Esapekka Lappi sont eux aussi en fin de contrat.

Le premier choix serait un pari très risqué pour Citroën, peu imaginable après l’épisode Kris Meeke. Capable de fulgurances, Latvala semble trop imprévisible pour un constructeur en manque de certitude.

A long terme, le choix d’Esapekka Lappi serait judicieux mais on imagine mal l’étoile montante finlandaise quitter les siens. Dans l’ombre de Tänak, pilote n°1 de Toyota, le jeune finlandais pourrait toutefois rêver d’un changement de statut et d’un salaire plus conforme à son rang.

Parmi les pilotes expérimentés en fin de contrat, on pense également à Dani Sordo, auteur d’une grosse demi-saison malgré un programme au rabais. Un deuxième retour chez Citroën apparaît comme une opportunité intéressante pour les deux camps. Son coéquipier Hayden Paddon est dans la même situation et lui aussi serait bien évidemment tenté par un nouveau challenge mais son manque de polyvalence est un handicap certain.

Chez M-Sport enfin, Elfyn Evans et Teemu Suninen sont aussi sur des sièges éjectables. Si le gallois ne présente pas une grosse marge de progression, le finlandais semble avoir un potentiel bien plus élevé. Une piste peut-être à creuser pour Citroën si le constructeur veut (et peut) parier sur l’avenir.

Reste enfin la piste de Pontus Tidemand, référence du WRC-2 depuis deux saisons, mais à 27 ans, le suédois apparaît déjà comme un ancien alors que Suninen (24 ans) et Lappi (26 ans) sont sur le marché.

Face à cette multitude de choix, soit huit pilotes en fin de contrat, Citroën peut également regarder dans ses rangs. Engagé par les Rouges depuis 2016, Craig Breen ne semble plus pouvoir progresser, et a même régressé ces derniers mois. Trop friable, le pilote irlandais a été mangé par Mads Ostberg lors du dernier rallye de Finlande. En un week-end, le norvégien a redonné le sourire à toute l’équipe mais le plus dur reste à faire pour Mads, jamais considéré comme un pilote de pointe.




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Denis
Denis
5 années il y a

S’il ne doit en rester plus qu’un… Citroën Racing “en reconstruction”, cherche son Leader pour la campagne 2019-2020. Souhaitant revenir au 1er plan du WRC, l’équipe a besoin d’un pilote de 1er plan. Un pilote expérimenté, capable de jauger techniquement l’auto, communiquer avec les ingénieurs, de fédérer, d’attirer les médias et, de ramener des résultats probants sue tout un Championnat. Là, le “choix” s’éclaircit d’un coup. A mon sens, il y a plus que 3 candidats. Dans un choix “inversé” : 1. Tänak – Mais, il n’est pas libre et chez Toyota il a enfin accès au rôle de n°1.… Lire la suite »

Boris
Boris
5 années il y a

Je ne vois pas pourquoi Wilson laisserai partir Ogier (il a fait des efforts financiers et manageriaux cette année en laissant Tanak partir à la concurrence pour gagner un salaire et ne pas avoir de consignes à lui donner quant au rôle de premier pilote de l’équipe qui est alloué au champion du monde). Je ne vois pas non plus pourquoi Toyota se priverait de Tanak ou de Lappi (quitte à ce que Latvala en fasse les frais). Et du côté de Hyundai, même si Neuville fini deuxième pourquoi ils libereraient à la concurrence un pilote de ce niveau ?… Lire la suite »