Y.Rossel : “Cela reste une bonne année malgré tout”

Alors que le Monte-Carlo se profile à toute vitesse, le jeune gardois a fait le point avec nous sur sa saison 2020, tout en évoquant son programme possible pour la saison prochaine.

Une semaine après l’arrivée à Monza, quelle est ton actualité Yohan ?

“Pour moi, la saison n’est pas terminée. On sera au Balagne (rallye national en Coupe de France) la semaine prochaine avec mon équipe pour l’engagement de deux voitures : une 208 Rally4 pour Hugo Louvel que je coache également, mais aussi une Peugeot 208 R2. Ce team est une aventure familiale qui me tient à coeur et où j’essaie d’apporter mon expérience. Pour l’an prochain, le programme se construit pas à pas avec notamment Grégory Fontalba en Alpine pour le championnat de France Asphalte, un pilote inscrit en volant Peugeot normalement, et un possible programme en championnat Terre avec une ancienne 208 également.”

En cette saison 2020, tu as disputé 4 épreuves WRC dont le dernier rallye Monza. Quel est ton bilan ?

“En début d’année, on savait qu’il serait compliqué de jouer le titre avec le découpage des manches et une très grande majorité de terre. Avec notre manque de roulage, cela a été compliqué mais c’était très bien pour l’expérience.

Je me suis peut-être fixé des objectifs un peu hauts, comme des victoires et même gagner le championnat. Mais on a pris beaucoup d’expérience et je retiens la Sardaigne comme point fort et quelques coups d’éclats.

Comme on le dit souvent, une année pour apprendre, une année pour gagner.. Pour mon premier Monte-Carlo en 4 roues motrices, nous étions plutôt dans le coup. En Estonie, le niveau de performance était assez bon par rapport à notre expérience, en Sardaigne, sans une connerie, on joue la gagne, et à Monza, ma course est plus ou moins terminée d’entrée. Cela reste une bonne année malgré tout.”

Quels sont tes projets en 2021 ?

“Le but est de repartir sur un programme international, que ce soit WRC3 ou ERC, ce sont deux championnats fantastiques. Je pense qu’avec mon expérience du mondial, il y a moyen de faire quelque chose, comme au Portugal ou en Sardaigne en plus des manches asphalte.

Mais avec tout ce qu’il se passe avec le COVID, ce n’est évidemment pas simple pour 2021. Nous avons quelques propositions d’équipes et on va se décider dans les semaines à venir.

Le minimum serait de faire quatre manches en mondial avec le Monte-Carlo, la Croatie, le Portugal et la Sardaigne. En fonction des résultats, on verra ce qu’il est possible de faire ensuite.

En ERC, il y a aussi de grands pilotes et de belles épreuves, mais à l’heure actuelle, j’ai plus d’expérience en WRC et il serait dommage de ne pas s’en servir. Toutefois, il faut compter environ 20 000 € en moins pour une manche ERC par rapport à une manche WRC3.

Côté voiture, je serai à 95% sûr avec une Citroën C3 R5. Didier Clément et Citroën ont fait un travail fantastique avec moi depuis deux saisons, et je ne veux pas m’arrêter là avec eux.

As-tu envoyé ton engagement pour le Monte-Carlo ?

“J’espère l’envoyer très rapidement mais je dois déjà définir l’équipe avec laquelle je vais rouler. Je veux clairement y être. Cette année, cela m’avait changé la vie d’être en 4 roues motrices sur cette épreuve avec des virages qui sautent à la gueule. Ma C3 R5 n’est pas une WRC mais je peux t’assurer qu’on ne s’ennuie pas au volant !”

Comment avance les “négociations” sur ta saison 2021 ?

“J’ai plusieurs teams de référence qui peuvent exploiter parfaitement la C3 R5, donc on doit étudier ça. Trouver un budget reste ultra compliqué, encore plus en 2021 qu’en 2020. 

Je n’aurais pas le même soutien de Citroën que cette année car je ne serai plus pilote officiel. Donc, il s’agira plus de partenaires privés et la voiture ne sera pas forcément toute rouge !

Je suis toujours en lien avec la FFSA, et sans eux, je n’aurais jamais eu de programmes comme ça depuis mes débuts en rallye. Le but est de continuer ensemble et j’espère faire partie de l’équipe de France l’année prochaine.

J’ai aussi énormément été aidé par Michelin depuis mes débuts dans mes différents programmes. Maintenant, ça fait forcément un gros billet à mettre pour rouler en Pirelli.”