Budar : “La mauvaise surprise” (1/2)



Sortant d’un week-end éprouvant, comme pour toute son équipe, Pierre Budar nous a accordé une longue interview au lendemain de l’arrivée de ce Tour de Corse.

Dans cette première partie d’interview, le directeur français de chez Citroën évoque évidemment le Tour de Corse, mais rentre également un peu plus dans la technique, se projetant notamment sur les futures évolutions à venir sur la C3 WRC. Dans la deuxième partie de notre entretien, la technique et l’aérodynamisme plus précisément sera encore au rendez-vous, tout comme l’Argentine, pour finir par Esapekka Lappi.

Ce week-end, est-ce que ton sentiment est mitigé finalement, entre négatif avec les performances de la C3, et un plus positif avec le podium de Sébastien ?

“Le bilan final est plutôt bon avec la deuxième place de Seb et Julien. Maintenant, quand on regarde ça, depuis le début de la course, on se dit que nous n’étions pas dans le coup alors qu’on pensait pouvoir se battre pour la victoire. Sur ce point, c’est plutôt une déception forcément. C’est donc, d’abord une déception de ne pa avoir eu le niveau de performances souhaité, mais aussi une satisfaction dans ce contexte. Donc oui c’est mitigé.”

Donc Sébastien n’avait pas d’explications pour ce manque de performances, toi non plus ?

“Nous, on a pas d’explications aussi simples que ça, car évidement, si on l’avait eu pendant la course, on l’aurait mis en œuvre rapidement. On a juste la conviction de s’être trompé sur le setup, on a peut-être été sur un setup avec des conditions mixtes alors qu’elles étaient extrêmement sèches. On n’a peut-être pas été assez pointu, peut-être à en vouloir en faire trop, c’est possible. Il faut remettre les choses sur le tapis et revoir tout ça, mais on a forcément fait une erreur.”

Finalement la voiture a été la moins performante ici, alors qu’on l’attendait la plus forte par rapport aux quatre premières manches ?

“Oui, c’est la surprise, la mauvaise surprise, exactement. Il ne faut pas le nier, on pensait être biens. C’est donc forcément une déception.”

Est-ce que cette contre-performance va changer votre planning de développement et d’homologation ?

“On va commencer par le faire le bilan et repasser nos gammes pour voir à quel moment on a pas pris les bonnes directions, mais nous ne sommes pas encore à imaginer le besoin de passer par des homologations. Vous savez, pour homologuer des pièces c’es très long, on a très peu de possibilités et peu de jokers par an, donc quand nous passons un joker, il faut être sûr de notre coup. On a besoin de revoir notre approche de la Corse et comprendre.”

Peux-tu revenir sur ce système de jokers justement ?

“C’est assez simple, on homologue la voiture et à partir de là, si on veut changer des pièces importantes homologuées, on doit passer par les jokers. On en a cinq par an pour la partie chassis, et pareil pour le moteur. A chaque fois que l’on change un chapitre de l’homologation on va dire, il faut utiliser un joker.

On prend l’exemple d’un changement de berceau où il faut utiliser un joker, ce qui limite notre développement. A côté de ça, nous avons des pièces VO (variantes options), qui ne nécessitent pas de passer de jokers, comme par exemple des chapes de train, des amortisseurs et ce genre de pièces.

Cela permet quand même d’avoir une certaine flexibilité et d’élargir son champ d’action mais ça limite les possibilités de modifier en profondeur les pièces de la voiture. Il faut savoir que les jokers non-utilisés ne sont pas reportables d’une année à l’autre. Il faut faire avec, à partir du moment où la règle équitable, il n’y a pas de problème.

Mais c’est contraignant, car si vous changez des éléments d’aéro, à chaque fois ça prend des jokers, donc il ne faut surtout pas se tromper et on ne peut pas faire marche arrière.”

Comme par exemple avec l’aéro que vous testez en essais depuis le début d’année ?

“Cela représente plusieurs jokers, et même trois avec le bouclier avant, l’arrière et l’aileron. Heureusement, en essais, on peut faire se qu’on veut et les pièces que vous avez pu voir en photos ne sont pas homologuées.”

A partir de quand ces évolutions pourraient arriver ?

‘On y travaille, et encore une fois, comme c’est un sujet compliqué, il ne faut pas se tromper et on prend le temp de peaufiner notre boulot. Cela peut bouffer beaucoup de jokers, au détriment d’autres . Avant de passer à l’homologation, il faut être sûr d’être prêt. Si ça ne marche pas, il faudrait revenir en arrière, mais en déposant un nouveau joker, donc nous n’avons vraiment pas le droit à l’erreur. Mais les deux voitures peuvent avoir des jokers différents sur l’année (exemple d’Ogier en Finlande), mais au 1er janvier de l’année suivante, les deux voitures doivent être identiques.

On aurait droit de faire ça sur les voitures de Seb et Esapekka mais en général si on fait une nouvelle homologation c’est que l’on est sûr de nous. Ce n’est pas une façon de faire, d’homologuer et de voir si ça marche en course. Cela vous paraît un peu long, et vous vous demandez ce qu’on peut faire, mais c’est un processus très long. Si on se trompe, ça peut être pénalisant sur toute l’année ensuite.’

La suite de cet interview sera publié en fin de matinée




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olive
olive
5 années il y a

ou alors ils ont posé un joker!!!!!!! qui apparement ne fonctionne pas! et devront en poser un autre,au moins pour l’asphalte,si j’ai bien compris

p106
p106
5 années il y a

pour moi , le pere boudar nous ballade ! tu te trompes de set up , ok , mais en 3 jour , tu reviens a des reglages éprouvés ! qu est ce qu il y avait de different ce week end sur la c3 qu il n y avait pas en catalogne ??? est ce que quelqu un sait , rs peut etre , si ils avaient les amortisseurs reiger ?