Camilli dans le grand bain



Moins d’une semaine après sa signature chez M-Sport, Eric Camilli a effectué ses premiers essais en vue du Monte-Carlo avec la Ford Fiesta RS WRC.

testant tous les pneus Michelin disponibles pour la manche monégasque : soft, super soft, neige et clous : « J’ai eu un bon feeling avec l’ensemble des pneus. En janvier, je roulerais à nouveau pour évoluer sur la glace et la neige si possible. »

Dès les premiers kilomètres, le feeling était là : « Les impressions sont très bonnes honnêtement. Vendredi, nous avons fait une découverte de la voiture et cela s’est très bien passé. Je me suis rapidement senti à l’aise au volant et on a pu commencer à travailler sur le setup. Quelque soit les réglages, je suis en confiance, ce qui veut dire que la voiture est très saine.

On travaille sur les barres anti-roulis, sur des ressorts plus ou moins durs, les différentiels, etc…On a forcément plus de possibilités qu’avant et plus de données à analyser. Par rapport au team, il commence à y avoir un très bon esprit d’équipe donc c’est quelque chose d’important entre nous pour réussir. »

Cette première prise de contact avec M-Sport était également l’occasion de voir Nicolas Klinger à sa droite, son nouveau copilote pour l’année prochaine : « On a vite retrouvé nos repères avec Nicolas, ça se passe très bien, c’est très professionnel et j’apprécie. Il faut dire que nous sommes amis, on se connaît depuis trois ans et si je repartais avec quelqu’un d’autre, c’était avec lui.»

Avant de découvrir cette Fiesta WRC, Eric Camilli avait participé au développement de la Toyota Yaris WRC badgée TMG et une comparaison s’imposait : «C’est assez difficile de comparer les deux voitures mais c’est vrai que la Ford est plus aboutie à tous les niveaux notamment le moteur. Elle te met rapidement en confiance et c’est vraiment important pour un pilote. Elle a vraiment de bonnes qualités mais après je ne peux pas comparer par rapport aux autres WRC. »

Encore sous contrat avec Toyota en novembre dernier, le pilote français n’a pas tardé à répondre favorablement à l’appel de l’équipe britannique : « On ne savait plus vraiment s’il y avait un avenir chez Toyota et Malcolm Wilson m’a offert une opportunité en or de me mettre en WRC dès l’année prochaine, et bien sûr je l’ai acceptée. 

A l’arrivée de l’Espagne, Malcolm est venu me parler avec Nicolas Bernardi, mon manager sportif. Il y a eu un mois de discussion car ce n’était pas pas évident à mettre en place et on a réussi à avoir une clause de sortie avec Toyota où j’étais encore sous contrat pour deux ans.

Le but était de partir proprement et on l’a fait, donc c’est pour cela que ça a pris un peu de temps. Il fallait que toutes les parties soient satisfaites et je remercie encore Malcolm car il a vraiment débloqué la situation. Je dois maintenant lui rendre sa confiance au fil des courses. »

A la question de savoir comment Malcolm Wilson a été convaincu par son talent, Eric nous répond : «Après l’Espagne, il a vu mes chronos et était satisfait de ma prestation. Le pays de Galles a ensuite fait la différence. Je suis monté à l’usine, j’ai dormi chez lui, on a bien sympathisé et on a appris à se connaître humainement. Grâce à lui, une nouvelle histoire naît pour moi et Nicolas. »

Surpris par cette signature au vue de sa faible expérience du WRC, certains fans de rallye ont exprimé leur incompréhension. « J’ai vu ça sur Twitter c’est vrai, mais je compte sur les sites français pour réagir. Ca ne m’atteint pas car je n’ai que trois ans de rallye et on m’a dit qu’il n’y avait qu’Ogier qui avait réalisé cela auparavant (arriver en WRC si rapidement). C’est comme ça, je n’y peux rien. »

Pour sa première saison au volant d’une WRC, le ambitions du français restent logiquement mesurées : «L’objectif est d’y aller pallier par palier, je ne connais pas le niveau du WRC mais je sais qu’il est très élevé donc automatiquement ça va être difficile. Le rêve de briller au Monte-Carlo n’est pas ma priorité car c’est un rallye atypique sur un terrain où je ne me sens pas forcément le plus à l’aise. C’est le rallye le plus mythique, là où tu as le plus d’adrénaline mais il est vraiment difficile avec toutes les conditions que l’on peut rencontrer. Le travail des ouvreurs est également énorme. »

Après la découverte de rallyes tels que la Suède, le Mexique et l’Argentine, la fin de saison s’annonce moins difficile pour le français. «Je m’attends à m’exprimer davantage en fin de saison sur des rallyes différents avec moins de changement de grip même si tous les rallyes du championnat sont difficiles. La Suède, c’est sûr pour une première fois ce sera difficile, la Finlande aussi mais il ne faut pas trop se prendre la tête, ne pas trop réfléchir et y aller comme j’ai fait chaque année en fait.

C’était aussi difficile de passer de la 208 R2 à chez Toyota en WRC-2 donc là c’est encore une étape au-dessus en niveau mais bon je l’ai voulu. Je crois en moi mais est-ce que je vais réussir à le faire, je ne peux pas vous donner la réponse. Je vais tout donner pour y arriver en tout cas. Actuellement si j’ai une pression, c’est d’avoir vraiment une voiture dans laquelle je me sens vraiment à l’aise pour la première spéciale du Monte-Carlo. »

Si les pilotes français ont souvent été catalogués comme des spécialistes de l’asphalte, Eric adore les deux terrains : « Au final, je préfère la terre car tu es toujours en glisse et il y a plus de contrôle, c’est moins stressant du coup. Sur l’asphalte, il y a toujours des surprises hormis sur un asphalte pur comme en Espagne. J’aime bien les deux surfaces, j’aime quand ça marche, c’est tout. »

Projetons-nous sur le jeudi 21 janvier prochain et le podium de départ du Monte-Carlo. «Automatiquement si les conditions sont identiques à la première spéciale de l’an passé, je me dirais que ce n’est pas grave si j’en prends beaucoup dans ce chrono et même dans la deuxième spéciale. Le Monte-Carlo c’est long et puis j’ai le temps de faire mes preuves, j’ai toute une année.

Je préfère terminer une spéciale sans forcément penser au chrono. J’ai suffisamment fait de boulettes cette année en WRC-2 sur les deux premiers rallyes où on a voulu attaquer d’entrée (Portugal et Finlande) et ce n’était pas la bonne solution. Il vaut mieux se placer et si l’on est capable de faire quelque chose, on essayera. On ne nous dira jamais « tu vas trop doucement » mais par contre si nous sommes dehors, on va rapidement être sous la sellette et ce n’est pas du tout l’objectif. »

Engagé par M-Sport pour une durée de deux ans, le français se montre confiant quand à l’avenir du team britannique : « Je n’ai pas eu spécialement d’informations sur la Ford 2017 mais je sais que cela avance et je ne me fais pas de soucis là dessus.»




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giovani
giovani
8 années il y a

quand je lis certains commentaire,je suis pas vraiment fiert d’etre passionner de rallye! mechant,idiot et sans aucune connaissance. bien triste

AP
AP
8 années il y a

Gilbert et le meilleur y a rien a dire il met misére a camilli