A l’heure où la première partie de saison est désormais terminée, il est temps de tracer un bilan de ces six derniers mois, marqués principalement par une lutte entre deux pilotes : Sébastien Ogier et Thierry Neuville.
Sébastien Ogier : Un champion en danger
2e : 122 points / – 19 points par rapport à 2017 après Sardaigne
+ Un début de saison canon
Comme en 2017, Sébastien Ogier a démarré sa saison à tombeau ouvert, remportant trois des quatre premières épreuves de l’année, marquant ainsi 84 points en seulement 4 rallyes. Ce « score » est néanmoins inférieur (-4) à l’an passé sur cette même période.
Lors de ses trois victoires, le français a impressionné par son aisance, livrant notamment une superbe prestation lors du Tour de Corse.
+ Une Ford Fiesta parfaitement fiable et à sa convenance
L’an passé, sa Ford ne lui convenait pas parfaitement sur la première partie de saison, tant en Suède qu’au Mexique ou encore en Argentine. Aussi, sa monture l’avait trahi à plusieurs reprises par des problèmes électriques (Corse) ou moteur (Mexique).
Sur cette première partie de saison, sa Fiesta a semblé irréprochable et a en plus progressé sur tous les terrains. Impressionnante au Tour de Corse, elle a par contre manqué de performances en Argentine mais le français a alors bien limité les dégâts, ne lâchant que six points face à Neuville.
= La Sardaigne, un combat de titans
Si le résultat final du rallye de Sardaigne est comptablement négatif pour le tricolore, la prestation du français reste néanmoins de très haut niveau. Sur ce terrain, le pilote M-Sport s’attendait à un léger manque de performance face à la Hyundai mais les deux hommes ont finalement fait jeu égal.
Directement interviewé après cette défaite, le tricolore n’est pas apparu abbatu, évoquant un week-end finalement réussi en marquant 22 points et estimant que son adversaire serait handicapé par sa position d’ouvreur sur d’autres manches.
– L’impuissance suédoise
Piégé par la neige fraîche du premier jour, le pilote M-Sport n’a jamais pesé sur cette course, balayant pendant trois jours alors que Thierry Neuville s’envolait vers la victoire.
Le bilan comptable de cette épreuve a été catastrophique face au belge, malgré quatre points sauvés dans la Power Stage après s’être habilement joué du règlement.
– Une erreur infime mais lourde de conséquences
En arrivant au Portugal, une de ses épreuves favorites, le français était en pleine confiance après un Tour de Corse très favorable. Souvent excellent sur cette épreuve, le pilote tricolore affichait un très bon rythme d’entrée malgré sa position d’ouvreur. Dans la cinquième spéciale, le français cassait sa colonne de direction dans une corde, finissant sa course dans les arbres. Après coup, Sébastien évoqua une erreur de « deux-trois centimètres » et laissa Thierry Neuville s’envoler « facilement » vers la victoire.
– Plus fébrile, plus nerveux ?
Par certains moments cette saison, Sébastien Ogier a semblé plus fébrile et plus inconstant, offrant parfois des opportunités inhabituelles à ses adversaires.
Au Monte-Carlo d’abord, le français, alors solidement en tête, s’est offert une grosse frayeur en voulant repartir le plus rapidement possible, prenant des risques inutiles en passant dans un fossé. En Suède ensuite, le français s’est très rapidement frustré à cause de sa position d’ouvreur, craquant en fin de première journée avec un 22e puis un 20e temps, reflétant peu son talent.
En Argentine ensuite, le tricolore, alors en bataille pour le top 4, n’a pas voulu prendre de risques dans la spéciale n°10, plongée dans un intense brouillard. A l’étonnement de tous, le pilote M-Sport avait signé le 8e temps, à 1,3 s/km du scratch, perdant alors totalement le contact avec les hommes de tête.
En Sardaigne enfin, Sébastien a perdu plus de quatorze secondes dans une seule spéciale face à Thierry Neuville, alors pointé à 19s du français. Au deuxième passage, le quintuple champion du monde a su rectifier le tir mais le mal était fait.
Comparaison 2018 / 2017
| Rallye | 2018 | 2017 | Variation Points |
| Monte-Carlo | 1er | 1er | +1 |
| Suède | 10e | 3e | -14 |
| Mexique | 1er | 2e | +3 |
| Tour de Corse | 1er | 2e | +6 |
| Argentine | 4e | 4e | +2 |
| Portugal | – | 1er | -26 |
| Sardaigne | 2e | 5e | +9 |
| Après 7 manches | -19 |
Si Seb perd le titre, je ne le vois pas arrêté. Il va tenter de le récupérer, et son dernier défi, il peut se faire chez Citroën pour 2019 et 2020 avant d’arrêter, et de triomphé avec 3 constructeurs.
D’accord avec RS pour ces 2 très bons articles. D’accord avec la majorité des posts. C’est l’évidence même = sauf pépin(s) mécanique(s) ou faute(s) de pilotage, je vois mal Neuville se faire rattraper et ne pas résister au retour d’Ogier (pas à l’abri lui non plus). 29 points à rattraper en grignotant rallye après rallye, ça semble beaucoup. Le boulot de Neuville, c’est donc d’éviter les embûches, celui d’Ogier c’est d’attaquer jusqu’à la fin en espérant un retournement de situation toujours possible.