E.Camilli : “C’était loin d’être gagné après ma désillusion de 2022”



Un mois après un rallye Mont-Blanc Morzine plombé par une pénalité en reconnaissances, Eric Camilli a été étincelant au Coeur de France, parvenant à se détacher légèrement en début de course avant de pouvoir gérer sa première place jusqu’à l’arrivée.

Revenu à neufs points du leader du championnat de France Asphalte, Yoann Bonato, le Niçois doit absolument viser la victoire sur les deux dernières épreuves pour espérer être titré. Après sa victoire au Coeur de France, le pilote du team PH Sport nous fait son bilan avant le sprint final.

Après un Mont-Blanc cruel avec cette pénalité avant même le départ, tu as été dominateur de bout en bout au Coeur de France. Voilà une victoire nette et sans bavure !

“Quand tu es en tête de la première à la dernière spéciale, c’est évidemment difficile de faire mieux. C’était un week-end parfait pour nous. C’est un rallye hyper sympa où l’on se jette souvent dans les cordes, c’est un peu un Finlande sur l’asphalte. Et en plus, j’ai toujours aimé les rallyes rapides.”

Depuis le Rouergue, tu es vraiment sur un bon rythme. Qu’est-ce qui a changé depuis le début de saison ?

“Le rallye Vosges Grand Est a été un tournant dans notre championnat. Nous n’étions vraiment pas dans le coup sur ce rallye, c’était compliqué à Antibes aussi, alors que je visais la victoire. Nous étions en retrait par rapport aux pilotes CHL. L’attaque était toujours là, mais les temps moins. Après l’Antibes, on a essayé de repenser aux réglages de la voiture. En début de saison, j’étais reparti sur la même base que j’avais en championnat du monde les années devant.

Mais finalement, je me suis rendu compte qu’ils n’étaient pas adaptés aux routes du championnat de France. Le grip est différent et la connaissance des spéciales est plus importante, car il y a peu de nouveautés comparées au mondial. J’avais un peu une voiture passe-partout en WRC. On a donc globalement durci la voiture en touchant aux barres et aux suspensions. Ça a pris un petit peu de temps. On a aussi eu du mal à exploiter l’évolution sur la voiture arrivée au Charbo, au contraire des pilotes CHL.”

Le fait d’avoir un jeune comme Léo Rossel dans ton équipe, c’est quelque chose qui doit t’aider finalement ?

“Oui, c’est super d’avoir Léo qui est proche de moi comme ça, mais aussi Hugo (Margaillan). Ce sont deux jeunes qui vont très vite et j’espère qu’Hugo ira mieux rapidement. Ils connaissent bien le championnat et il faut vraiment tout donner pour rivaliser avec eux. Ce sont des jeunes fougueux, et avec Yoann, on a pas mal de boulot pour rivaliser avec eux.”

Il reste deux manches désormais à effectuer que tu dois gagner, alors que Yoann (Bonato) peut se contenter d’une 3e et une 2e place. Quel est ton avis pour le titre ?

“Objectivement, j’ai pas mal de pensés sur ce sujet-là. Déjà, on a réussi à gagner deux fois cette année et on va dire que j’ai la victoire psychologique au Mont-Blanc. Grâce à ses performances, on a fidélisé des partenaires avec mon équipe et on construit pour l’avenir. C’était loin d’être gagné après ma désillusion de l’an passé en WRC2. Gagner le titre, j’en ai envie bien sûr. Mais si on n’y arrive pas, on pensera forcément au Charbo où je prends une pénalité de 10s alors que la victoire nous tendait les bras. Malheureusement, je gère mal une intersection, car je suis trop fidèle aux vidéos des reconnaissances où il n’y avait pas cette botte de paille. La pénalité au Mont-Blanc fait mal aussi, on aurait pu gagner. Le championnat s’est déjà joué là avec des erreurs d’inattention.

Cette année, c’est déjà une victoire pour nous de pouvoir participer à toutes les manches. Cette victoire au Coeur de France permet de continuer ma restructuration. On va essayer de gagner les deux dernières courses et on verra bien. Ce sera difficile avec Yoann mais aussi Léo.”

Que penses-tu des Cévennes ?

“J’ai roulé une seule fois en 2013 donc je n’ai pas une grande connaissance du terrain. C’est un rallye qui m’avait fait remarquer à l’époque de Rallye Jeunes en R3 avec de jolis chronos dans le top 3, je crois, et cela m’avait bien plu. Parfois, il y a des rallyes où tu te sens bien d’entrée, sans pour autant avoir une grande expérience. Comme en 2021 au Coeur de France où nous étions en tête avant de faire une faute.”

Alors que ta participation au Coeur de France n’était pas assurée, as-tu maintenant la certitude de finir le championnat ?

“Oui c’est sûr, on a réussi à capitaliser pour voir un peu plus loin. Si je peux faire le championnat de France sur plusieurs années pour continuer à faire ce métier, je serai très content ! Le championnat est franchement top avec une belle aventure à vivre. J’ai retrouvé mon niveau depuis 2/3 rallyes et mon but est de continuer à rouler encore longtemps en essayant de gagner le titre. En championnat de France, il est plus facile de trouver des partenaires qu’en WRC2. Des partenaires ont l’habitude de venir en essais maintenant, j’ai pu en emmener une trentaine sur toute l’année et j’ai parfois eu à peine le temps de rouler avec mon copilote.

Je n’ai pas dit non plus adieu au Mondial. Il faut voir ce que l’on peut faire, mais cette année, c’était impesable. Je connais tous les concurrents du WRC2 et j’ai toujours un oeil dessus.”




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Quizzy
Quizzy
6 mois il y a

Sa place est plus en mondial avec ses copains qu’en championnat de France mais j’espère qu’il sera champion dès cette année . D’ailleurs il s’adapte vite encore une fois!
Un pilote qui va très vite depuis tjrs et qui se démène pour continuer.. Bravo