C.Del Barrio prend sa retraite

Auteur de trois victoires en championnat du monde avec Dani Sordo (Allemagne 2013 puis Sardaigne 2019 et 2020), le copilote espagnol possède un riche palmarès avec plus de 300 rallyes parcourus. En plus de Dani Sordo notamment, Carlos a également roulé avec Jesus Puras à la fameuse époque Citroën Sport en Xsara WRC.

“Aujourd’hui est le jour pour dire adieu à mon métier, à mon sport, aux plus beaux souvenirs de ma vie. Mi-2022, lors d’un repas avec mes proches, je leur ai fait voir ma décision de ne prendre aucun programme international à partir de 2023. Paradoxalement, j’ai commencé 2023 en partant à l’étranger, avec Oscar Garre en tant que copilote Ouvreur de Dani et Cándido à Monte Carlo. jours loin de chez vous. En 1991 ou 92, vous avez passé 14 jours d’hôtel en hôtel pour courir un Rallye comme le Cajalicante, ou le Valeo. Courir le Rallye d’Australie en 1996 signifiait partir de Santander le 31 août et revenir le 22 septembre .

J’avais décidé depuis un an et demi de ne faire les choses qu’au niveau national. En son temps, la pandémie a fait changer de mentalité de nombreuses personnes ; J’en fait partie. Je suis revenu de la pandémie avec un esprit renouvelé ; Dani et moi avons fait 2 rallyes en Italie, 14 jours là-bas (Rome et Alba); Savoir que nous allions avoir ces engagements cet été m’a fait apprendre l’italien à un niveau assez correct ; Au même titre que Chus Puras, je serai reconnaissant toute ma vie de m’avoir empoisonné de me remettre en forme et de m’avoir forcé à apprendre le français en 1994 après avoir couru en Corse. Parallèlement, en temps de pandémie, j’ai aussi profité d’être membre de la Protection civile; J’ai rencontré des gens formidables et expérimenté d’autres façons de vivre. Puis vint la deuxième victoire en Sardaigne, précédée 24 heures avant la mort de Laura au Portugal.

Ce courant 2023 m’a permis de rencontrer et de courir avec 2 autres pilotes (une cinquantaine déjà sur ma liste). Après l’annulation des deux programmes, j’ai pris la décision de quitter la course pour de bon. Le lendemain (c’était il y a déjà 15 jours), un bon pilote m’a proposé de courir le Rallye de Pologne, du Championnat d’Europe ; et j’ai dit non. C’était la première fois en 36 ans que je ne regrettais pas de ne pas être allé à un rallye.  Il n’y a pas de plus belle sensation que de gagner une course. Je ne veux pas dire gagner la catégorie, ou gagner la classe 3 ou 4, non, non. gagner pour de vrai Moi, grâce à mes pilotes, mes mécanos, tous les membres de mes équipes et les marques avec lesquelles j’ai côtoyé, je l’ai fait 58 fois. Trois de ces occasions ont même été des courses du Championnat du monde des rallyes. Et en plus, après les 6 premières années, gagner sa vie, parfois très bien et d’autres fois moins ou plus, mais toujours payer pour courir. C’est comme ça jusqu’à la fin.

Mais j’attache aussi une grande importance aux victoires dans le Championnat d’Espagne (la première, au Rallye d’Avilés en 1995 avec Chus Puras). Gagner 58 courses, c’est quelque 330 rallyes que j’ai préparés avec tout mon amour, avec la plus grande des illusions, dans lesquels je n’ai pas été vainqueur. J’ai peut-être été sur le podium, deuxième ou troisième, mais ce n’est plus pareil. Comme données, je dirai que j’ai été dans le top 10 50 fois dans des courses WRC, dont 30 dans le top 5. Parmi ces 330 « non-victoires », sont inclus les accidents dus à la voiture, au pilote, à un mécanicien, mes gaffes (Allemagne 2006 et Argentine 2013), les abandons pour pannes, certaines exclusions par les commissaires (Rallye de Llanes 1991).

e que je veux dire par là, c’est que le sport vous apprend à savoir comment vous comporter quand vous gagnez (ceux d’entre nous qui ont eu ce privilège), mais le plus important, c’est qu’il vous apprend à accepter les revers, les défaites et les revers. Maintenant, je commence une autre vie et j’espère qu’elle continuera d’être aussi belle qu’elle l’a été jusqu’à présent.”