La Finlande : une bonne terre d’accueil



En Finlande, plus que n’importe où ailleurs, les pilotes locaux sont à leur avantage. Pourtant, depuis une dizaine d’années, les non scandinaves font jeu égal avec les finnois en terme de victoires. Retour sur cette révolution entamée depuis près de trente ans.

Sainz le précurseur

En 1990 d’abord, Carlos Sainz sonna la révolte des pilotes non-nordiques, remportant un premier succès après 27 victoires consécutives signées par les pilotes scandinaves (depuis l’intégration du rallye de Finlande en championnat du monde). Arrivé en leader du championnat sur cette épreuve, le pilote espagnol avait pour objectif de marquer de gros points, sans vraiment se faire d’illusions sur ses chances de victoire. Pourtant, à l’arrivée, El Matador avait notamment devancé des pilotes finlandais très prestigieux tels qu’Ari Vatanen, Markku Alen ou encore Juha Kankkunen.

Deux ans plus tard, pour sa cinquième participation à cette épreuve, Didier Auriol réitéra cet exploit en venant à bout encore une fois du trio magique Kankkunen/Alén/Vatanen.

Avec l’arrivée d’une nouvelle génération, représentée principalement par Tommi Mäkinen (5 victoires) puis Marcus Grönholm (7), les finlandais ont repris leur domination, ne laissant alors que des miettes aux pilotes non nordiques. L’année 2003 marqua une petite rechute avec la victoire de l’estonien Marrko Martin, pas à proprement parler un Nordique, mais bien habitué au caractère très spécifique des routes finlandaises. Cette année-là, seul Marcus Grönholm représentait avec brio le drapeau finlandais mais le pilote Peugeot partait à la faute au coeur d’une grosse lutte avec l’estonien.

2008-2017 : 50 / 50

Après avoir remporté trois maigres victoires en 35 éditions, les pilotes non nordiques entament une conquête de la terre finlandaise à partir de 2008. Parti à la retraite fin 2007, Marcus Grönholm, recordman de victoires en Finlande, laisse la place aux jeunes et notamment à Mikko Hirvonen et Jari-Matti Latvala, alors âgé de 23 ans.

En 2008, ces deux hommes sont trop tendres pour résister à Sébastien Loeb, barré par Gronholm en 2005 et 2006. Cette première victoire du nonuple champion du monde sera suivi par deux autres en 2011 et 2012, toutes aussi éclatantes, toujours face au duo Hirvonen/Latvala, sans oublier un petit jeune prometteur, Sébastien Ogier.

En 2013, la Finlande est humiliée sur ses terres en ne plaçant aucun finlandais sur le podium scratch. Cette année là, Sébastien Ogier est intouchable au volant de sa nouvelle Volkswagen Polo R WRC alors que Latvala et Hirvonen déçoivent.

Alors que la filière finlandaise semble à la peine, Latvala redore le blason finlandais en 2014 et 2015, remportant deux victoires de suite avec Volkswagen. En 2016, un ovni nommé Kris Meeke règle tout le monde et devance largement Latvala, battu dans son fief.

En 2017 enfin, le rallye finlandais semble se renouveler avec l’arrivée d’un nouveau « Fyling Finn » : Esapekka Lappi. Dominé en début de course par son coéquipier Jari-Matti Latvala, le jeune espoir finlandais profite de l’abandon de JML pour s’imposer une première fois.

Sur ces dix dernières éditions, le rallye de Finlande est donc bien entré dans une nouvelle ère avec un partage égal des succès entre pilotes finlandais et non nordiques. Trois principaux facteurs semblent évidents pour expliquer « cette révolution » : une filière finlandaise moins productive, deux champions français hors du commun et enfin la professionnalisation du WRC avec des essais et une préparation avant-rallye plus soutenus.




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Denis
Denis
5 années il y a

Merci RS pour ce rappel de l’histoire !
Pour patienter d’ici à ce qu’enfin l’édition 2018 ne commence…
Va y avoir du Sport !

bazire
bazire
5 années il y a

La détestation des plus grands est une louange involontaire des petits …….

C. Dickens