Y.Rossel : “Léo est loin d’être un pilote pro”

Cette fois, le champion du monde WRC3 2021 aura pour objectif de permettre à son frère de briller sur les spéciales du Puy-de-Dôme. Avant le départ dans moins de deux semaines, le pilote Citroën a évoqué cette participation exceptionnelle qui peut questionner certains acteurs du rallye amateur.

En parallèle de ta saison en WRC2, ton équipe Rossel Compétition poursuit son évolution et va notamment être bien représentée à la prochaine finale des rallyes.

“Cette année, on a notamment fait rouler un pilote en Stellantis, mais il s’est malheureusement blessé en début d’année au Vosges. On a surtout fait rouler des gentlemen drivers sur des épreuves de Coupe de France. En cette fin d’année, on a une superbe opportunité de faire rouler Léo. Toute la famille sera présente pour la finale. Il va avoir une Citroën C3 Rally2 identique avec laquelle il est engagé en championnat de France avec PH Sport.

On va tout faire à fond pour passer un bon week-end. Mon père avait terminé 4e d’une finale de course de côte je crois, et on va essayer de faire mieux que lui !”

J’imagines que tu es d’accord pour dire que ton frère est le favori de cette finale.

“Oui. Mais je pars du principe qu’il faut toujours se méfier. Des mecs jouent leur course de l’année et on retrouve d’anciens pilotes officiels. Les locaux peuvent également être très forts, comme on le voit quasiment chaque année. Il y aura des pilotes comme Millet et Ancian qui sont très rapides. Sur une épreuve de 120/130 km, c’est un sprint et il y a un gros niveau. C’est différent par rapport à une épreuve du mondial ou même du championnat de France.

Il n’y a pas de marge. Il ne faut pas se louper sur un choix de pneus par exemple et cela me fait un peu penser aux finales de Rallye Jeunes où tout peut vite s’arrêter.

Ça met un peu de pression à l’équipe. Tout le monde dans l’équipe essaie de monter des programmes pour se donner du peps, et cette finale est une belle occasion. Il y a un mécano qui est déjà au taquet sur la voiture depuis une semaine. On va passer un bon moment. Nous avons suffisamment d’expérience pour être confiants avant le départ.”

Comprends-tu que cette participation puisse questionner certains, à l’image de ce qu’a vécu Stéphane Lefebvre en 2021 ?

“Quand tu as la possibilité de participer à la finale, tu le fais. C’est une fois dans sa vie pour certains, c’est une belle opportunité. Mais je comprends que cela questionne, comme Stéphane avec la finale de Châteauroux. Mais comment on déterminerait le “facteur de vitesse” pour limiter la participation d’un pilote ? Léo est loin d’être un pilote pro. Il amène la moitié de son budget pour son programme actuel et a très peu de perspectives pour les années à venir. Il le sait très bien en regardant ce que j’ai pu faire pour arriver en mondial et j’ai encore plus peur pour les générations futures.

Au départ de la finale, il y aura d’anciens pilotes officiels comme Ancian et Millet, ou un Salanon qui a gagné plusieurs manches du championnat de France auparavant.

Si Léo avait même le statut que moi, il ne ferait pas cette finale, c’est évident. Avec un tel format sur une finale, il y a plus de risques de perdre que de gagner.”