Pour son troisième Monte-Carlo, Adrien Fourmaux est encore une fois monté sur le podium de sa catégorie, se classant même dans le top 10 au général avec la deuxième place du WRC2 à la clé.
Opposé notamment à Andreas Mikkelsen, triple vainqueur en WRC, le français a d’abord rivalisé avec le norvégien avant de peu à peu perdre le contact, notamment à cause d’une crevaison survenue le samedi matin. Dimanche, le pilote M-Sport a su résister au retour d’Eric Camilli pour décrocher son premier podium de la saison.
Comme la saison dernière, nous suivrons plus particulièrement Adrien cette année avec une chronique à l’issue de chaque épreuve. Voici donc la première chronique à l’issue de ce 89e Monte-Carlo.
Deuxième du WRC2 à l’arrivée et neuvième au général, voilà un début de saison qui doit te satisfaire !
“C’est toujours top de marquer des points au championnat pilotes et de décrocher cette deuxième place en WRC2. Je suis super content de ce résultat.
L’équipe est également très satisfaite. Ils ont été impressionnés par la performance sur ce rallye, et notamment de voir que l’on pouvait rivaliser avec Mikkelsen par moments. Sans la crevaison, nous ne sommes pas si loins et on a pu maintenir la pression sur lui pendant deux jours.
On avait pas non plus non plus le même objectif avec Andreas. Lui voulait dominer la catégorie, et nous continuer d’apprendre en essayant d’être proches de lui. C’est vraiment super positif. Pour compliquer la tâche, Andreas a l’expérience des Pirelli, c’est lui qui les a développé, c’est forcément un avantage.”
Est-ce que ta crevaison est un tournant de ton rallye ?
“Non, la crevaison est un fait de course finalement car elle n’a pas eu trop d’impact sur le classement, même si elle ne coûte probablement une place au général. En fin de course, cela nous a poussé à nous battre avec Eric Camilli et a donné un bel intérêt à cette fin de week-end.”
Justement en parlant de pneumatiques, es-tu satisfait des Pirelli ?
“Je ne suis pas mécontent des pneus Pirelli. Ce sont deux mentalités différentes avec Michelin, il n’y en a pas un meilleur que l’autre et ne peuvent finalement pas se comporter de la même manière. Donc c’était une découverte en plus à gérer. Pour la crevaison, j’avais un “Pas corde” dans mes notes et j’ai l’impression de ne pas couper mais cela a suffit pour passer légèrement sur un petit bloc en béton. On a eu une crevaison lente et j’étais à plat au bout de 2 kilomètres. Il restait 17km à faire et on a décidé de continuer, sans changer la roue, et on a bien fait ! Nicolas Ciamin et Yoann Bonato ont également crevé à cet endroit là mais avec un changement de roue. A l’arrivée, on perd un peu plus d’une minute donc on a bien fait de ne pas s’arrêter même si la question s’est posée bien sûr.”
Samedi soir, dans une vidéo publiée sur tes réseaux sociaux, Malcolm Wilson explique la tactique à observer pour la dernière journée de course, souhaitant principalement que tu rejoignes l’arrivée, plutôt que de tout risquer pour la 2e place. Quel est ton avis là-dessus ?
“La vidéo de Malcolm qui a été diffusée rappelle finalement le discours qu’il a pu me faire samedi en début d’après-midi. Je suis compétiteur d’une part, mais je dois bien évidemment aussi entendre Malcolm. Il voulait avant tout que je prenne de l’expérience et je comprends sa démarche. Cela aurait été du gâchis de sortir à ce moment là.”
Tu as été pénalisé à deux reprises pour une coupe dans un champ. Comprends-tu cette décision ?
“J’ai été à la limite du règlement et j’ai été sanctionné. Toutefois, je ne trouve pas que c’était très fair-play car seuls les pilotes qui avaient une embarquée ont pris des pénalités.
Pour la deuxième pénalité de 5s, c’était plus embêtant car nous avons été les seuls à disputer cette spéciale avec Mikkelsen en R5 avant un drapeau rouge, donc forcément les seuls pénalisés. Pour la prochaine fois, je ferai plus attention et je demanderai par exemple aux commissaires si on peut passer ou non à cet endroit avant le départ. Quand nous sommes passés en reconnaissances, il y avait déjà des traces dans le champ, et j’ai fait pareil qu’eux.”
Est-ce que ta Ford Fiesta Rally2 a évolué depuis l’Estonie et la reprise “normale” du WRC ?
“Aucune évolution depuis l’Estonie mais certaines arrivent en mars/avril, je n’ai pas vraiment le droit d’en parler…Je ne devrais pas en profiter en Croatie puisque je serai logiquement au volant de la WRC sur cette épreuve.”
As-tu encore appris des choses sur ce Monte-Carlo ?
“Mon expérience augmente de course en course et c’est une remise en question perpétuelle. On apprend toujours des choses et je le rappelle, je suis très content de ma performance. On a des trucs à peaufiner. Il faut peut-être savoir mieux gérer et ne pas tomber dans un rythme trop lent comme on a pu le faire certaines fois. Pour suivre Mikkelsen cette année, on va devoir travailler sans cesse !”‘
Est-ce important pour toi de voir que tu devances des français très performants comme Rossel ou Bonato que tu as pu rapidement affronter par le passé ?
“J’apprécie évidemment de voir cette progression. Après, mon but n’est pas de me comparer et de me réjouir d’être devant d’autres français, même si ce sont des références sur asphalte avec un double champion de France et un champion de France. Mais je ne cache pas que ça fait plaisir.”
Dans un mois, direction la Laponie pour une aventure tout à fait nouvelle. Que peux-tu nous dire sur cette épreuve ?
“J’ai regardé quelques vidéos. Pendant le Monte-Carlo, j’ai regardé la durée du jour en Laponie, elle était de 4h30 ! Pendant le rallye, elle sera de 9h donc on pourra disputer davantage de spéciales avec de la lumière. En plus, il y aura de longues spéciales et j’adore ça. Il faut garder le rythme et avoir une endurance avec son copilote, même si au final, le temps passé en spéciale n’est pas beaucoup plus élevé que sur un Monte-Carlo car ça va très vite.
Sur la neige, je trouve que le pilotage est plus sympa que sur la terre car il n’y aucun bruit, hormis le moteur. C’est une sensation assez magique et un dépaysement. Je suis déjà prêt à sortir mes lunettes jaunes !
Avant de m’envoler pour la Laponie et pour mes essais avant le rallye, je vais retourner travailler pour aider l’entreprise de mon frère qui fabrique des prothèses. J’ai un peu de travail à rattraper !”
Si on ne veut pas que nos espoirs plafonnent en WRC2/3, il faut absolument de nouveaux constructeurs en WRC1. j’espère que le groupe Stellantis va bientôt nous annoncer quelques chose ! Avec toutes ses marques qui ont un passé prestigieux en rallye (Citroën, Fiat, Opel, Lancia) sans avoir pour l’instant un programme sportif “mondial”, il faut y croire !
Comme Sylvain je pense qu’il mérite son programme actuel, comme le dit Jamoul il n’a qu’une quarantaine de rallyes au compteur et se bat contre des gars qui ont tous beaucoup plus d’expérience.Faire des temps devant les WRC de Greensmith, Katsuta ou Loubet ce week end avec une Fiesta R5 est vraiment très impressionnant, et devant Mikkelsen aussi parfois… Il n’a eu pas de compétition ou de kart gamin non plus comme Loubet ou d’autres, Camilli avait fait aussi fait très très fort en se battant d’emblée avec Ostberg à l’époque, il faut espérer que Fourmaux ai plus de chances… Lire la suite »