Pour son quatrième départ en WRC, Esapekka Lappi vient de remporter une victoire magistrale en Finlande, démontrant déjà une maturité digne des plus grands pilotes de l’histoire du championnat du monde des rallyes.
En empochant un premier succès à 26 ans et 6 mois, le finlandais est sur les traces de Sébastien Ogier (13e vainqueur le plus jeune de l’histoire), Jari-Matti Latvala restant loin devant avec un premier succès en Suède 2008 à seulement 22 ans.
En conférence de presse, le jeune finlandais avouait son soulagement après un week-end rempli d’émotions.
“Cela va être difficile de décrire mon feeling actuel. C’était un week-end plutôt incroyable. Pour le moment, mes sentiments sont que je suis très soulagé et que l’énergie commence à retomber, comme après chaque week-end. Spécialement après une victoire où toute la pression retombe, mais c’est vraiment quelque chose de spécial. Je ne pouvais pas vraiment imaginer que ça arrive si tôt, j’ai imaginé que le podium serait le meilleur résultat possible et c’est incroyable.”
Vendredi, jour de la première étape, le jeune Esapekka a réalisé une journée quasiment parfaite, signant 8 scratchs en 12 spéciales pour pointer en tête devant son coéquipier Latvala. A ce moment là, son objectif était clairement devenu la victoire.
“Quand j’ai réalisé que je menais le rallye vendredi, j’ai réalisé qu’il était possible de se battre pour la victoire. C’est pourquoi j’ai été frustré de voir que mon objectif changeait car je voulais gagner. Jari-Matti pilotait trop bien pour moi et je ne voulais pas faire quelque chose de stupide. C’était un peu frustrant puis tout a changé malheureusement.”
Après avoir bien géré son rythme suite à l’abandon de son coéquipier, le pilote Toyota a connu une alerte dans l’avant-dernier chrono en cassant une jante suite à un contact contre une pierre.
“Ce n’était pas facile de piloter cette voiture sans prendre de risque, contrairement à une R5, car d’une certaine façon, quand vous n’attaquez pas vraiment, l’aéro n’est plus très efficace, tout comme le différentiel central piloté. Donc j’ai juste pris un virage un peu tôt, puis quand il se resserrait, le pneu arrière était en dehors de la route et a tapé une pierre, ce qui a cassé immédiatement la jante. Je voulais vraiment me tuer à ce moment là, car je ne savais pas vraiment ce qui était cassé, je savais juste qu’il y avait un problème sur la voiture. J’avais suivi la victoire de Kris Meeke l’an passé, il avait eu aussi des problèmes avant de l’emporter.”
Au départ de la Power Stage, la nervosité est logiquement montée et Esapekka avoue n’avoir jamais ressenti une telle pression.
“J’étais très nerveux avant la dernière spéciale, je ne me suis jamais senti comme ça avant. Je ne savais pas vraiment pourquoi, je ne suis pas quelqu’un de nerveux habituellement, mais je ne me sentais pas très bien avant le départ. Dès que le départ a été donné, tout était revenu sous contrôle.
C’était vraiment un grand soulagement de franchir la ligne d’arrivée et le nombre de spectateurs présent ce week-end était dingue. Autour du podium, c’était totalement plein. Je remercie toute les personnes qui sont venues assister au rallye et tout ceux qui nous ont encouragé, quelque soit le pilote.”
Déjà très brillant pour son premier rallye WRC en mai dernier, Esapekka Lappi doit désormais faire ses preuves sur asphalte, terrain rarement apprécié par les finlandais. Dans trois semaines en Allemagne, le jeune pilote Toyota devrait logiquement être en retrait et Esapekka craint particulièrement cette épreuve.
“Je n’ai aucune idée de notre rythme. J’ai fait deux jours d’essais sur asphalte donc je ne sais vraiment pas à quoi m’attendre. Je serai très content si je peux terminer le rallye, c’est un rallye vraiment compliqué. Spécialement s’il peut, ce sera très difficile. Ca fait également très longtemps que je n’ai pas travaillé avec des ouvreurs donc ce serait quelque chose de nouveau pour moi.”
Ce pilote la,l’an prochain,je le vois bien jouer dans les premiers rôles.
Comme Suninen qui a fait un jolie rallye.
Lappi est un pilote très rapide c’est évident, mais il semble aussi avoir un très bon mental, du moins ces commentaires le laisse penser. Surtout je pense qu’il est admirablement coaché par Mäkinen, qui démontre cet année qu’il est un grand patron d’équipe. Toyota et Citroen revenaient officiellement au WRC cette année et ils ont emprunté des voies diamétralement opposées: alors que Toyota motorsport en Allemagne avait commencé la coinception de la Yaris, Mäkinen a demandé d’installer l’équipe en Finlande et il a tout repris en main à l’écart dans un esprit commando. A l’inverse Citroen a dilué sa fameuse… Lire la suite »