Présent sur le podium du WRC2 au Monte-Carlo, Adrien Fourmaux n’est pas parvenu à répéter une telle performance à l’Arctic Rally Finland, épreuve où le français ne faisait logiquement pas partie des favoris au départ.
Au terme d’un week-end riche en apprentissage, le pilote M-Sport nous a notamment fait part de ses impressions sur cette épreuve, tout en se projetant sur les semaines à venir.
Pour ton troisième rallye neige en carrière, tu as connu un peu de tout, terminant finalement sur une très bonne note avec une jolie performance en Power Stage. Quel est ton bilan ?
“Je retiens énormément de choses positives de cette épreuve face à une grosse concurrence de pilotes nordiques. C’était un très gros challenge de se battre face à eux avec un écart moyen de 0,7s/km en début de rallye.
Nous nous sommes rapidement retrouvés en bagarre avec Brynildsen, un grand habitué de cette surface, et nous étions dans le bon wagon pour une découverte d’un “vrai” rallye neige.
Malheureusement, samedi après-midi, dans un 90 passé en première, je tire le frein à main, la voiture ne bouge pas comme je veux et en reprenant les gaz, la voiture sous-vire. En sortie de virage et au ralenti, ma roue arrière-droite tombe à côté de la route et on se retrouve rapidement dans un fossé rempli de neige. Le plus décevant n’était alors pas de louper des points au championnat, mais vraiment de ne pas pouvoir continuer à apprendre.
Pour éviter ça, j’aurais du avoir une précision dans mes notes, comme un “Tenir” par exemple car il n’y avait pas de mur de neige à la sortie de ce virage…mais un fossé. Je ne ferai plus ce genre d’erreurs ! Après avoir regardé la caméra embarquée avec moi, Malcom a qualifié cette erreur de “Schoolboy error”. Tout le monde était frustré. Se planter aussi lentement alors que le rallye se déroule à des vitesses folles, c’est vraiment rageant.
On a essayé plein de choses pour sortir la voiture mais nous n’avons jamais réussi finalement malgré l’aide d’un photographe notamment.”
Après ce samedi difficile, tu relèves la tête avec un joli chrono en Power Stage, précédé néanmoins d’une erreur.
“Oui c’est bien ça. Je fais une autre petite erreur dans un virage qui ferme. J’ai l’arrière qui décroche, je sors de la trace et je n’arrive pas à bien m’y remettre en 2e vitesse seulement…La voiture était posée dans un mur de neige plus haut que la Fiesta. Avec Renaud, on a pu ressortir la voiture calmement pour attaquer la Power Stage avec une voiture parfaitement prête. Dans cette spéciale, on termine à 0,2 s/km du scratch. Avant le dernier intermédiaire, nous étions même en train de faire le 2e temps, mais je fais deux erreurs sur la fin, une après le 360 de Solberg, et une au même endroit que le 360 de Pierre-Louis. Par deux fois, je me suis appuyé trop fort sur les murs de neige et cela a coupé ma vitesse.
Globalement, je pense que l’objectif est rempli avec une progression nette entre le vendredi et le dimanche, c’est encourageant.“
Qu’as tu pensé de cette nouvelle épreuve du calendrier et notamment de son format sur trois jours ?
“C’est un rallye magnifique avec d’excellentes conditions de neige. J’aurais aimé cependant qu’il fasse plus froid car les spéciales auraient été plus jolies avec notamment moins d’ornières. Mais c’est déjà un super souvenir avec de grandes glisses et une nécessité de s’engager énormément. Après le rallye, j’ai regardé des embarquées pour continuer à progresser et comprendre comment font les habitués de cette surface. J’ai regardé Mikkelsen notamment et j’ai vu qu’il utilisait plus le frein à main que moi. C’est toujours important de comparer.
En ce qui concerne le format, c’est vrai que d’avoir le shakedown le vendredi matin était surprenant. Pour le reste, le rallye était très compact et j’ai vraiment hâte de revoir des rallyes avec plus de 300 km. On sent clairement la différence. Et comme les spéciales étaient relativement longues, prendre seulement 10 départs de spéciales en trois jours, c’est très peu.”
Avant l’épreuve, on a appris que tu rejoignais la grande famille Red Bull. Peux-tu nous en dire plus ?
“C’était en négociation depuis octobre dernier. Cela a pris du temps et cela s’est finalisé juste après le Monte-Carlo. Il fallait tout refaire au niveau de la décoration, des combinaisons et des casques ! D’ailleurs, les combinaisons n’ont pas pu arriver à temps pour cette épreuve.
C’est une super nouvelle pour moi. Je suis hyper honoré de rejoindre cette famille après les deux Sébastien notamment, cela fait super plaisir. A moins de montrer désormais que je le mérite. Je remercie M-Sport pour m’avoir permis d’avoir contribué à tout ça.
Avant le départ du rallye, tu as eu l’occasion de piloter la Ford Fiesta WRC sur la neige, une première pour toi. Comment c’était ?
“C’était magique ! J’avais tout le temps le sourire tout au long du roulage. C’était un rêve de rouler avec la WRC sur la neige. J’ai appris que j’aurais cette opportunité le dimanche après le podium du rallye Monte-Carlo.
On a pu rouler sur une grosse demi-journée avec 120 km de roulage, ce n’était que du bonheur. J’ai pu avancer sur certaines choses comme le différentiel central ou tester différentes pressions de pneus. J’ai pu ainsi préparer un peu plus mon rallye d’Arctic, même pour la Rally2. Il a fallu ensuite recalibrer le cerveau et oublier l’aéro de la WRC en revenant dans mon habituelle Rally2. J’en garde au final un très bon souvenir.
Une petite anecdote tout de même ! Pour cette journée d’essais, il faisait -19°C et quand j’ai pris le volant de la WRC, au bout de seulement une minute ou deux, je me suis retrouvé avec un pare-brise totalement recouvert de givre ! J’ai terminé au ralenti et j’ai compris qu’il fallait faire tourner le pare-brise chauffant et la ventilation en permanence dans ce genre de conditions.”
Dans un peu plus d’un mois et demi, tu sera au volant de la WRC sur le rallye de Croatie pour tes débuts dans la catégorie reine. Quel est ton programme d’ici là ?
“Prochainement, je vais partir cinq jours en Angleterre chez M-Sport pour participer au montage de la Fiesta WRC que je vais utiliser sur cette épreuve. C’est important de connaître ma voiture afin de pouvoir intervenir efficacement et rapidement pour remédier aux différents problèmes que l’on peut rencontrer.
On va également analyser plus en détails l’Arctic, et peut-être participer au développement de la voiture 2022…et sur ce sujet, je ne peux pas en dire plus !
Pour cette épreuve, j’aurais droit à une journée et demi d’essais. En WRC, tu n’as droit qu’à une seule journée par pilote pour chaque rallye. Mais nous avons droit à des journées supplémentaires avec l’arrivée de Pirelli pour tester les nouveaux pneumatiques et je vais donc partager une journée avec Gus (Greensmith).
Après avoir vu quelques vidéos des spéciales, ce rallye me fait penser au rallye des Vosges. Il y a pas mal de forêts et de changements de grip avec des revêtements différents. Tout semble assez rythmé et plutôt beau !”
Clairement c’est entrain de prendre une belle tournure pour lui du côté de M-Sport. Tant mieux.
Sur ce rallye, comme sylvain, suis mitigé…
Il semble en tout cas content de sa progression.
Juste un truc Adrien. Regardez les vidéos de Mikkelsen, c’est bien. Regardez celles de Lappi, c’est mieux! 😉
Attend le prochain rallye en wrc1. Ca vas changer 😉
Allez piston ou pas. Ca reste une bonne relève française.
Alors gaz Fourmaux !