Astier : “Repartir en WRC-3 en 2018”



Pour sa première année en mondial, Raphaël Astier n’a pas déçu, remportant notamment trois victoires en WRC-3 pour finalement terminer vice-champion du monde de cette catégorie.

En cette fin d’année, le jeune pilote ardéchois revient avec nous sur cette saison prometteuse en mondial et évoque bien sûr ses espoirs pour la saison prochaine.

Parmi les sept rallyes WRC que tu as réalisé cette année, lequel as-tu préféré ?

“Le rallye Monte-Carlo, c’est vraiment celui que je retiendrais, notamment car c’était mon premier rallye de l’année et également mes débuts en WRC. Comme tout le monde le dit, c’est vraiment un mythe et en plus c’est à la maison. Cette année, nous avons eu la chance d’avoir de « vraies conditions » avec l’ensemble des difficultés réunies sur les quatre jours de rallye.

La fin du rallye m’a vraiment marqué avec le podium et la fin d’un week-end de rêve. Nous n’avions eu aucun problème et c’était un sacré baptême avec l’équipe. J’ai hâte de retrouver un tel feeling sur un rallye, c’était vraiment fantastique.”

Y a -t-il une performance plus marquante qu’une autre pour toi ?

“Au Tour de Corse, je m’étais dit qu’il allait être difficile de se battre face aux JWRC. Finalement, nous étions tout de suite à l’aise et cela m’a motivé pour la suite. Je ne m’attendais pas à gagner celui là, mais je visais plutôt « simplement » un podium.

Sur l’asphalte en Espagne également, je ne m’attendais pas à jouer contre Nil Solans qui évoluait à domicile et comptait cinq participations sur cette épreuve. Je suis satisfait car mes performances sur asphalte étaient vraiment intéressantes.”

Quel regard portes-tu sur ton apprentissage de la terre ?

“J’étais vraiment content de mes premières journées sur terre au Portugal avant ma bêtise en fin de rallye. Nous étions dans le rythme avant mon erreur et c’était vraiment satisfaisant. On a plus galéré en Pologne sur une surface plutôt molle face à nos concurrents, la 208 était sans doute moins à l’aise que la Fiesta.

Au Pays de Galles, malgré la faible concurrence, on s’est calé sur un bon rythme pour continuer notre progression. C’était un rallye compliqué avec tous ses kilomètres de liaison mais c’est une épreuve magnifique avec des portions très rapides. Au final, le pilotage est plus vivant sur terre alors qu’il peut parfois devenir monotone sur l’asphalte avec cette voiture.

Sur cette surface, j’ai bien évolué au cours de la saison mais j’ai encore à progresser.”

Après ce titre de vice-champion WRC-3, que pouvons-nous espérer pour toi en 2018 ? As-tu déjà des pistes à nous donner ?

“Avec Fred mon copilote, nous avons découvert le Mondial cette année via le WRC-3. Nous pouvons difficilement retourner sur une saison en France après ça, ce n’est pas cohérent. On aimerait mieux rester dans ce championnat du monde pour valider cette première saison et décrocher cette fois le titre. Aujourd’hui clairement, je ne pense pas avoir le niveau pour le WRC-2, il ne faut pas rêver, et de toute façon, je n’ai pas le financement.

Le JWRC resterait encore trop onéreux pour nous et s’engager en WRC-3 reste notre seule possibilité et c’est important pour l’exposition. J’ai le souvenir du Monte-Carlo où Alain Penasse, directeur sportif de Hyundai, m’a félicité après l’arrivée.

On part sur un projet avec une voiture différente de cette année, j’espère vous en dire plus dans les prochaines semaines.”

On a pu te voir au volant du kit R4 Oreca ces derniers temps. Que pense-tu de cette auto et du concept ?

“C’est vraiment bien, je ne dis pas ça car les autres l’ont déjà dit. On pourrait parler d’une réelle petite R5. J’ai roulé pas mal en essais en Skoda Fabia cet été et j’ai retrouvé des sensations similaires. Même si la différence d’achat n’est pas énorme avec une R5, en entretien, la différence devient là importante, notamment grâce à des pièces d’origine majeures comme le moteur.

J’aimerais terminer cet interview par un petit mot de remerciements. Je tiens donc à remercier fortement l’équipe CHL qui a apporté tout son professionnalisme au cours de cette année. C’est une équipe sérieuse que je conseille vivement à d’autres pilotes, elle dispose de personnes et de matériel de qualité. Je n’oublie pas également de saluer mes partenaires dont Michelin qui m’a bien aidé cette année. Enfin, la saison aurait également été difficile sans un copilote au top comme Fred à mes côtés.




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Gtv6
Gtv6
6 années il y a

Ce serait une formidable vitrine pour le rallye français, si un pilote issu de la coupe de france pouvait atteindre le plus haut niveau. Surtout face aux pilotes qui on la chance d’être propulsé en mondial dès l’âge de 17 ou 18 ans. Bonne chance à cet équipage.

Gtv6
Gtv6
6 années il y a

C’est un très bon pilote. Il a raison d’être prudent en ce qui concerne ses performances. Une année pour apprendre et une année pour confirmer serait l’idéal pour lui. Comme il le dit lui même, il à encore des difficultés sur certains rallyes terre. Il faut qu’il s’habituer aux différentes épreuves du calendrier avant d’être sur de son véritable niveau. Si malheureusement, il venait à terminer deux ou trois saisons vice champion, tout ça ne déboucherait alors, sur rien. Il est lucide et performant. Je lui souhaite que le meilleur pour son avenir sportive.