Catalogne 1997 : Premier podium pour Panizzi



Continuons notre rétrospective des meilleurs moments du rallye international avec un retour sur le rallye de Catalogne 1997, épreuve où Gilles Panizzi a signé son premier podium en championnat du monde des rallyes.

En ce début d’année, le duo Peugeot/Panizzi a parfaitement débuté avec une victoire en championnat de France des rallyes asphalte au rallye Lyon-Charbonnières, d’un souffle devant François Delecour. Un mois plus tard, les tricolores ont rendez-vous sur la Costa Brava en Espagne pour affronter le gratin mondial.

Titrés en championnat de France des rallyes asphalte en 1996, Gilles et Hervé Panizzi ont à coeur de marquer les esprits pour leur première véritable participation en championnat du monde, et donc sur leur premier Catalogne de surcroît ! Peugeot rêve également de perturber les grosses WRC, tout comme François Delecour, bien content de retrouver ses anciens rivaux. 

Au départ, trois constructeurs sont en mesure de jouer la gagne : Mitsubishi, Subaru et Ford ! Avec ses deux 306 Maxi, Peugeot espère bien jouer les trouble-fêtes. Dix ans que la marque aux Lions n’avait pas arpenté les spéciales du championnat du monde…En Catalogne, les français savent pertinemment qu’ils peuvent faire un coup sur un terrain parfaitement adapté à leur 2 roues motrices.

Dès les premiers kilomètres, les inédites Peugeot impressionnent. Dans la première spéciale, François Delecour s’offre le scratch dans “La Trona”, suivi quelques minutes plus tard par Gilles Panizzi, auteur du même temps que son coéquipier. Avant le départ, Gilles avait des ambitions plutôt mesurés, déclarant être très heureux s’il parvenait à signer au moins un scratch. Quatre spéciales plus loin, le natif Roquebrune-Cap-Martin en avait déjà signé trois des scratchs !

Avant cela, Peugeot a connu un premier coup dur avec une grosse perte de temps (3 minutes) pour Delecour dans l’ES3 suite à une légère sortie sur un talus. Avant le dernier chrono du jour, Panizzi est un leader heureux et autoritaire, 17s devant l’Impreza de McRae et 19s sur l’autre japonaise bleue de Liatti ! 

Dans l’ultime spéciale du jour, celle de Cladells, les frères Panizzi manquent de réussite. 500m après le départ, la belle Peugeot 306 Maxi n°11 crève alors que les champions de France étaient au milieu de la route ! Bilan de l’opération : 2min27s perdues après avoir parcouru quatorze kilomètres sur une jante. Au soir d’une première étape qui aurait pu être magique, le classement l’est beaucoup moins avec Panizzi 9e et Delecour 13e. Devant, Subaru est à la fête avec son duo McRae/Liatti alors que Mäkinen et sa fidèle Mitsubishi sont en embuscade.

A l’issue de cette première journée, les constructeurs des grosses 4 roues motrices n’ont pas tardé à critiquer les agiles atmosphériques françaises, évidemment gênantes pour les patrons du rallye mondial.

Loin de ces préoccupations, Peugeot peut se réjouir au matin de ce deuxième jour. Le beau temps est au rendez-vous et pour les 306 Maxi, c’est évidemment un paramètre essentiel. Après une première spéciale moyenne, les 306 boys enchaînent les scratchs dans les spéciales, 8, 9, 10 ! A ce moment là, la bagarre est fabuleuse devant avec Liatti, McRae et Mäkinen regroupés en trois secondes. Déjà auteur d’une première journée très moyenne, Sainz a dégringolé au classement à cause d’une Escort terriblement capricieuse.

Grâce à une excellente matinée, Panizzi est remonté au sixième rang…et surtout à seulement quatre secondes de l’italien Medeghini, quatrième au scratch. Delecour est de son côté revenu dans le top 10.

Dans la 11, Panizzi s’offre le 3e temps et gagne d’un coup trois positions ! D’abord à la régulière face à Medeghini et Azcona, mais aussi face à McRae, victime d’une crevaison. Dans les deux derniers chronos du jour, le français est moins flamboyant mais cela suffit au bonheur de Peugeot avec une 306 au troisième rang, et l’autre de Delecour au huitième rang. Avec une minute d’avance sur McRae quatrième, Panizzi devrait pouvoir gérer cela assez facilement le lendemain. Si Peugeot parvenait à signer un tel résultat en Catalogne, le week-end serait pleinement positif.

Devant, la bagarre entre Liatti et Mäkinen est toujours intense, l’italien ayant repris la tête pour une seconde avant la fin d’étape ! 

Au matin de la troisième étape, la tension est à son maximum dans le clan Peugeot ! La 306 de Delecour refuse de démarrer dans le parc de départ. A la poussette, le moteur de la Lionne rugit enfin mais une pénalité de 30s est attendue. Sur le routier un peu plus tard, le moteur de la 306 s’éteint encore à cause d’une anomalie électrique. Cette fois, l’aide arrive en voiture mais elle est bien évidemment interdite ! Vue de tous, cette aide provoque logiquement la mise hors course de Delecour, ce dernier pouvant néanmoins terminer le rallye puisque qu’aucun parc de regroupement n’est prévu pour lui signifier la décision de course.

Pas refroidi par une telle déconvenue, Delecour est l’un des grands hommes forts de cette ultime étape. Libéré, le nordiste va signer quatre chronos dans le top 3…en cinq spéciales. De son côté, Panizzi est parfaitement régulier et conserve sa troisième place face à McRae pour 25s ! Ce jour là, le champion de France 1996 s’est permis de tester de nouvelles choses : une boîte 7 rapports identiques à celle de Delec’, et des pneus ATS anti-crevaison.

Devant eux, Tommi Mäkinen a arraché la victoire pour 7s face à Piero Liatti, notamment grâce à deux scratchs autoritaires. Le finlandais signe alors son premier succès sur asphalte en championnat du monde, démontrant en plus que sa Lancer groupe A est au niveau de la redoutée Impreza WRC.

Ravi du coup réalisé par ses hommes, Jean-Pierre Nicolas avait le sourire à l’arrivée : “Notre objectif au départ était de mettre une voiture sur le podium, mais sincèrement je n’imaginais pas que nous pourrions être en tête du rallye à la régulière. En fin de compte, le contrat est rempli, mais nous savons désormais que sur ce terrain, nous pouvons faire mieux.”

Le mois d’après en Corse, Peugeot va réaliser un nouvel exploit en plaçant Gilles Panizzi sur la troisième marche du podium et François Delecour au quatrième rang. A cette époque, aucun projet WRC n’était encore à l’étude chez PSA.

Classement Final

Pos.PiloteVoitureChrono
1MäkinenMitsubishi Lancer Evo IV 
2LiattiSubaru Impreza WRC+7
3PanizziPeugeot 306 Maxi+3:09
4McRaeSubaru Impreza WRC+3:34
5MedeghiniSubaru Impreza 555+5:05
6MadeiraSubaru Impreza 555+6:26
7AzconaPeugeot 306 Maxi+7:42
8NittelMitsubishi Lancer Evo III+8:39

Reportage TF1

Gros résumé de 46 min





S’abonner
Notification pour
guest
15 Commentaires
Le plus récent
Le plus ancien Le plus populaire
Commentaires en ligne
Afficher tous les commentaires
Tonio
Tonio
3 années il y a

La 306 Maxi et cette 1ère Sub WRC sont pour moi deux des voitures les plus magiques de toute l’histoire du rallye. Ce serait quand même magique si un jour on pouvait revoir Delec et panizzi au volant de cette bombe pour une pige .. genre le Var

berlinette
berlinette
3 années il y a

J’ai cru comprendre qu’un célèbre pilote alsacien avait une 306 MAXI dans son garage. S’il pouvait la sortir plus régulièrement, ce serait, à mon sens,une belle façon de poursuivre sa carrière et de régaler les spectateurs, en championnat de France par exemple.