G.Munster : “Je suis assez content de nos performances”



Pour sa deuxième apparition en Ford Puma Rally1, et sa première sur asphalte, Grégoire Munster a signé de bonnes performances, tout en effectuant un parcours sans faute lors du rallye de l’Europe Centrale.

À l’issue de cette épreuve, le Luxembourgeois est revenu avec nous sur ce week-end riche en apprentissage.

Contrairement au Chili, tu as pu rouler sans problème pendant tout le week-end et ainsi prendre un maximum d’expérience dans de bonnes conditions. Tu dois être très satisfait de ta course.

“Oui, assez satisfait en effet. Déjà, je n’ai pas eu de malchance comme au Chili, malgré mon numéro 13 ! On a eu un seul souci avec un problème de frein à main le jeudi soir, comme le problème de Tänak le dimanche. Si on tirait le frein à main, les quatre roues se bloquaient.

Globalement, je suis assez content de nos performances. C’était un peu une séance d’essais grandeur nature pour nous, car nous avons rencontré toutes les conditions possibles. De la pluie, du séchant, et même du sec le dernier jour. Du coup, on a roulé avec tous les pneus possibles, mais on a aussi essayé plein de configurations différentes.

Le début n’était pas évident par nous, car la séance de tests ne s’était pas très bien passée. On n’a pas pu rouler avec les bonnes configurations de différentiels lors des essais et on a découvert ceux que l’on allait utiliser pour le rallye lors du shakedown. J’aurais voulu avoir une voiture un peu plus progressive à l’accélération, mais il a fallu s’y faire, car les différentiels sont verrouillés à partir du shakedown.”

En termes de performances, tu étais clairement mieux qu’au Chili. Que penses-tu de ta vitesse ?

“On a signé quelques bons chronos oui, c’était la cerise sur le gâteau. On avait notamment visé la troisième spéciale du samedi qui était la plus courte de la boucle. Il vaut mieux prendre quelques risques sur une courte spéciale, c’est plus simple, surtout quand on débute comme moi. En plus, on avait une bonne position de départ donc c’était l’occasion de signer un bon temps. Malgré un calage, on fait le 4e temps, et aux intermédiaires, avant le calage, nous étions deuxièmes. 

Le dimanche, on voulait essayer de faire quelque chose de bien dans la Power Stage. Même si c’était plus compliqué pour moi de rouler sur le sec avec la Rally1 car il est plus difficile d’utiliser tout le potentiel de la voiture, on signe un bon temps à sept dixièmes au kilomètre d’Evans qui a tout donné dans la Power Stage.

Les conditions ont été compliquées pendant tout le week-end. Même sur le sec du dimanche, il a fallu s’adapter à des choses nouvelles pour moi avec notamment l’aéro et l’hybride de cette voiture. Pour cette dernière journée, on a par exemple changé le niveau de boost de l’hybride (de 1 à 2), et il y a eu un petit temps d’adaptation. On a appris de belles choses qui sont évidemment utiles pour l’expérience. Nous étions bien entourés et tout le monde a fait du bon boulot dans l’équipe. Les ouvreurs ont été parfaits, leur travail ressemblait un peu au Monte-Carlo. On a fait de bons choix de pneus. En roulant en Rally1, on s’aperçoit avec Louis (son copilote), que tout doit être absolument parfait. Pour les notes, on a changé des petites choses pour s’adapter à l’hybride. Si on sait que le boost lié à l’hybride va venir, l’annonce change un peu d’intonation, car le virage arrive bien plus vite.”

Ce rallye sur asphalte était particulièrement difficile avec un grip souvent très faible. Qu’as-tu pensé du profil des routes et des conditions ?

“Les conditions m’ont rappelé la Belgique, mais pas le parcours. Par contre, il y avait quelques ressemblances avec des rallyes que j’ai pu faire en Allemagne quand je roulais en Opel Adam Cup. D’ailleurs, j’ai recroisé des anciens mécaniciens de cette époque, c’était sympa de les revoir.

J’aime particulièrement ce genre de conditions, ça demande un car control différent d’un Catalogne par exemple. C’est une autre façon d’exploiter la voiture et j’aime beaucoup. Il faut une voiture assez souple en termes de réglages (barre et amortisseurs) pour être bien dans les cordes, mais il faut aussi être à l’aise pour contourner les piquets où il y a forcément du sous-virage. Même s’il y avait beaucoup d’anti-cuts en Allemagne et en Autriche, il y avait quand même assez de cordes pour se faire plaisir.”

Quels ont été les commentaires au sein de l’équipe ?

“Ils m’ont conseillé de ne pas faire plus, de continuer à rouler comme ça, sans faire d’erreur. Au Chili, j’en avais fait une petite qui a été assez lourde de conséquences quand même.”

Après deux rallyes en Rally1, tu vas retrouver le volant de la Ford Fiesta Rally2 à l’occasion du rallye du Japon. Quel sera ton objectif ?

“On va essayer de défendre notre titre. On devrait avoir deux bonnes références avec Mikkelsen et Gryazin je crois. Il est vrai que j’ai eu un peu de mal à m’habituer à la Fiesta Rally2, plus qu’à la Puma Rally1 finalement, mais ça va mieux depuis la mi-saison et j’espère le prouver au Japon. On a pas mal échangé avec Adrien (Fourmaux) et Alex (Coria), et on a un feeling similaire, donc on travaille bien.”

Que peux-tu nous dire pour 2024 ?

“Pas grand chose, si ce n’est que j’espère bien sûr être au Monte-Carlo. On échange quasiment tous les jours avec Jourdan (Sederidis). Il est prévu que l’on discute avec l’équipe après ce rallye de l’Europe Centrale. Tout est possible et envisageable, tout dépend des objectifs de M-Sport, et bien sûr aussi du budget que l’on peut apporter. Cette année, on a vu que Loubet a pu disputer toute la saison grâce à un gros partenaire par exemple.

On pourrait partir sur un programme mixte Rally1/Rally2, car je manque beaucoup d’expériences sur des rallyes que tout le monde connaît très bien comme la Sardaigne ou le Portugal. Certains l’ont fait huit ou neuf fois, alors que moi, j’ai découvert ce rallye cette année.

Sur les manches récentes comme l’Europe Centrale, le Chili, ou le nouveau rallye de Lettonie, il serait peut-être plus judicieux de rouler avec la Rally1. C’est ma pensée du moment, et c’est une possibilité parmi d’autres.”




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Ben 07
Ben 07
6 mois il y a

Voilà qu’à peine démoulé, sur un parcours lait, cru,- et sans se retourner tous les deux jours ! -le protégé de mr J. s’affirme et s’invite bientôt à la table des grands.C’est la feta Serdiridis.

Munster s’affine vite. Pour certains, si ça se poursuit, ça va commencer à puer. J’ai romé personne !, on va pas en faire un fromage 😉

Sylvain
Sylvain
6 mois il y a

Il est très bien dans cette interview, merci, surtout qu’il dédouane complètement le tabou de certains ici : le fait qu’on ne fait pas de rallye sans argent, et donc que savoir et/ou être capable de monter un programme fait partie du job, point. En outre il nous éclaire sur un aspect qui, sans ses mots, restait obscur pour évaluer ce qu’il faisait “vraiment” avec la Puma Rally1 : il s’est habitué plus facilement à la Puma Rally1 qu’à la Fiesta Rally2… incroyable, mais c’est comme ça, alors bravo! Parce que, en Rally2, il paraissait relativement loin de Fourmaux et… Lire la suite »