Retardées par l’inévitable pandémie du COVID-19, les débuts en WRC de Pierre-Louis Loubet ont été remarquables et remarqués.
D’abord à Rome fin juillet avec un comparaison positive face à Dani Sordo, puis à Alba le week-end dernier en étant opposé à deux autres références du championnat du monde : Ott Tänak et Thierry Neuville. Proche des deux hommes sur cette épreuve, l’espoir français a poursuivi méthodiquement son apprentissage de la WRC afin de préparer une fin d’année chargée.
Bien remis de son escapade en Italie, et avant de démarrer son programme en championnat du monde début septembre en Estonie, Pierre-Louis nous a accordé quelques instants pour débriefer ce double week-end italien riche en découverte.
Quel est le bilan de tes débuts au volant d’une WRC après ses deux participations en Italie ?
“Je suis très content de mes débuts et un peu surpris de mes performances, ça fait vraiment plaisir. J’aurais pensé être plus loin que ça, même s’il est difficile d’imaginer un écart précis car cela peut énormément varier en fonction des terrains et conditions.
Au final, je suis très content des chronos, notamment à Rome d’entrée. J’ai parlé à Dani (Sordo) et il m’a bien dit qu’il roulait fort, contrairement à ce que certains pouvaient penser. À Alba, Neuville et Tänak étaient là pour attaquer aussi et se battre. Et hormis un tête-à-queue dans une épingle qui m’a coûté 10s, j’ai toujours été au contact de Tänak, donc c’était vraiment pas mal, et plus particulièrement dans la longue spéciale (+1s4 dans le premier passage, +1s5 dans le deuxième en 17,14 km).
Pourtant, je n’ai pas forcément trop apprécié le profil de ce rallye et je n’avais pas beaucoup pratiqué sur asphalte l’année dernière. Les performances sur l’asphalte avec la Fabia n’étaient pas supers et en prenant compte de tout ça, j’ai vraiment l’impression d’avoir passé un cap avec la WRC.”
Quelles ont été tes premières réactions à la lecture des chronos ?
“A l’arrivée du 1er chrono, j’ai été étonné d’être à 2s de Tänak, donc j’étais plutôt content. Je peux dire ensuite que j’étais fier de moi, ce qui ne m’était pas arrivé depuis très longtemps. Je sais bien qu’il y a encore beaucoup de boulot mais il faut savoir se satisfaire après un gros travail comme ça.”
Et côté plaisir, cela donne quoi une WRC ?
“C’est génial. Dans le vite, tu ne respires pas trop parfois, c’est tellement grisant. Mais dans le rapide, avec une auto comme ça et son aéro, c’est finalement sécurisant. C’est vraiment une voiture de rallye (sans dénigrer la R5), c’est le Graal cette WRC.”
L’utilisation de la voiture est venue assez vite. Il faut essayer de ne pas te faire dominer par la voiture, j’ai eu des sensations bien meilleures qu’avec la Fabia sur cette surface. Le surplus de puissance fait plaisir, mais n’est pas choquant par rapport à la vitesse de passage en courbe. Les essais sur circuit ont été une excellente pratique pour apprendre tout ça.”
Quels sont les axes de progression maintenant ?
“Dans les parties assez propres, on était vraiment bien, mais dans le sale, j’ai manqué d’attaque par rapport aux autres. Ensuite, la progression vient forcément aussi de l’expérience. Ils ont 10 années derrière eux au plus haut niveau et je dois découvrir encore plein de choses et prendre mon temps sans m’enflammer. On a logiquement encore beaucoup de choses à découvrir sur la voiture.
Florent (Florent Peronnet, team manager du team) et les ingénieurs ont fait un travail génial en étant impliqué à 200%. Je tiens à insister à propos de 2C, mon équipe. Je suis vraiment fier d’eux, ils ont réalisé un travail exceptionnel. Ils sont au contact des voitures usines dès le 2e rallye avec cette voiture. Le travail demandé est énorme et ils ne sont pas assez mis en avant. On ne se rend pas compte de la difficulté de leur tâche.”
As-tu discuté avec tes nouveaux coéquipiers à propos de la voiture ?
“J’ai beaucoup parlé à Rome avec Dani Sordo. Il a pu me donner sa vision des choses par rapport au pilotage d’une WRC sur asphalte. Avec Tänak et Neuville, j’ai eu beaucoup moins de temps, déjà car je n’ai pas fait les reconnaissances avec eux. Ensuite, la journée était assez dense et les spéciales se sont enchaînées sans avoir vraiment de temps pour parler.
En ce qui concerne Andrea Adamo, c’est quelqu’un de très sérieux, et j’aime beaucoup le personnage. C’est super agréable de recevoir autant de soutien.”
Dans un mois, direction l’Estonie pour tes débuts en WRC en championnat du monde. Impatient forcément ?
“Oui bien sûr. Je vais me préparer en essayant de trouver des caméras embarquées, mais il n’y en as pas beaucoup, mais c’est pour tout le monde pareil. Il faudra bien bosser de nouveau et ne pas s’enflammer. J’aime normalement le profil, comparable à celui de Finlande, mais il faudra voir avec une WRC. Je vais effectuer une journée d’essais pour préparer cette manche.”
Oui un futur très grand !
D’ailleurs dans Loubet, il y a les 4 lettres de Loeb ! Un signe non ??
Énormes performances,il découvre la voiture,il fait pratiquement jeu égal avec les meilleurs, c est fou,ça fait un moment que je le dit un futur très Grand je suis fan,allez LOUBET