Que sont-ils devenus ? #16- Olivier Marty



Avec une saison actuelle à l’arrêt, le moment est idéal pour s’intéresser à ceux qui vous ont émerveillé dans les années 2000, avec de jeunes pilotes aux dents longues mais aussi des pilotes aguerris, prêts à se dépouiller sur les routes des championnats de France asphalte et terre.

Encore plus qu’aujourd’hui, les formules de promotion étaient d’une densité folle avec des plateaux dépassant parfois la trentaine de concurrents au départ, tous prêts à se battre pour le moindre dixième. Parmi eux, certains ont atteint la gloire, avant de disparaître peu à peu des radars des rallyes et du public.

Faits marquants en carrière

2014
2016
2 victoires au Rouergue (Ford Focus WRC)
20082 Podiums en championnat de France Asphalte (Renault Mégane Maxi)
2004Vainqueur Citroën Challenge Saxo T4 (Citroën Saxo T4)
2001Pilote officiel Peugeot (Peugeot 206 S1600)
2000Programme en mondial (Peugeot 106 S16)
1999Vice-champion Volant Peugeot (Peugeot 106 S16)  
1998Vice-champion Volant Peugeot (Peugeot 106 S16)
1994Début en rallye (Peugeot 205 Rallye N1)

Spécialiste des formules de promotion (Peugeot, Citroën, Renault et même Opel) Olivier Marty est le seizième pilote à répondre à notre invitation pour cette rubrique : “Que sont-ils devenus” ? 

Quelle est ton activité aujourd’hui ?

“Je suis mécanicien auto dans une concession Mercedes du côté de Lyon. J’aime le sport en général. J’ai une passion pour l’aérien, mais plutôt sans moteur, et actuellement surtout le parapente. C’est une passion plus accessible financièrement que le sport mécanique.

Je suis de loin les résultats du WRC et du championnat de France.”

A quel moment tu as senti qu’une carrière pro était impossible ?

“En 2001, je roule chez Peugeot avec un volant officiel sur la nouvelle Peugeot 206 S1600. Mais elle était tout le temps en panne, on avait pas de budget pour développer l’auto. A partir de cette saison-là, je savais que ce serait difficile de rebondir ensuite. Je n’ai pas été reconduit et je n’ai pas pu rouler au même niveau ensuite.

Avant cela, on termine deux fois deuxième du Volant 106 mais Jean-Pierre Nicolas m’a quand même offert un volant l’année d’après. Donc j’ai eu du budget pour faire cinq manches mondiales en 106 S16 en 2000 également.

En 2004, j’ai roulé en Saxo T4. J’avais 32 ans mais à l’époque, ce n’était pas encore trop tard pour être officiel. Je voulais encore y croire, c’est à dire de vivre de ce sport.

Je me suis retrouvé ensuite sans volants d’usines, mais j’ai pu rebondir avec des Renault et notamment avec Automeca. D’abord en Clio Ragnotti, puis en Clio S1600 et enfin avec la Mégane Maxi pour une superbe saison 2008.

Après quelques saisons assez courtes, je suis reparti avec une formule accessible comme l’Opel Adam Cup. Mais j’ai eu du mal avec cette voiture et l’assistance au freinage. Grâce à un bon sponsor, j’ai pu rouler au Rouergue avec une WRC et une R5. Malheureusement, cela s’est terminé sur une mauvaise note fin 2018.”

As-tu eu des opportunités de revenir depuis 2018 ?

“Je n’ai plus la possibilité de faire une grosse pige comme au Rouergue avec une très bonne auto. J’ai plutôt l’espoir de revenir sur une Clio S1600. J’ai vraiment eu de bonnes sensations avec cette voiture et j’avais dans l’idée de faire le Charbo avec. Ce sont des voitures sympas à voir passer. A  voir en 2021.

En fonction des résultats et du budget, pourquoi ne pas rouler en trophée Michelin par exemple.”

Quel a été le meilleur moment de ta carrière ?

“L’arrivée du Mont-Blanc 2008. Avant le départ de la dernière spéciale, je suis en bagarre avec Arnaud Augoyard pour le podium. On avait cinq dixièmes entre nous. Sur la liaison, je double sur une ligne blanche et je me fais arrêter. Heureusement, j’arrive quand même à temps au point stop. On signe le troisième temps et on grimpe sur le podium final. A l’arrivée, c’était la fête avec la famille et l’équipe Automeca qui était basée là-bas.

Ma 1ere victoire scratch en WRC est aussi un bon souvenir. On s’est engagé à la dernière minute. J’étais au top dans la voiture et en plus, le Rouergue est ma région d’origine. Et je gagne le jour de ma fête !”

Quelle a été la voiture préférée dans ta carrière ?

“La Renault Mégane Maxi. C’est la voiture avec laquelle j’ai eu le plus de sensations. Il fallait vraiment taper dedans. C’est vivant, elle fait un bruit d’enfer. Il faut se battre au volant, et c’est vraiment physique.

En comparaison, la WRC, c’est comme dans un jeu vidéo, comme assis dans son fauteuil. La R5 est efficace, mais je n’ai pas retrouvé les sensations de plaisir des autres. Il faut du roulage pour trouver de bons réglages. Il est facile d’aller vite avec, mais être très vite, c’est autre chose.”

Quel copilote t’as le plus apporté ? 

“J’ai pu rouler avec de très nombreux copilotes comme Jean-Jacques Renucci, Xavier Panseri, Vincent Ducher et même Daniel Elena sur une épreuve.

Je retiens aussi Ludovic Martin avec qui j’ai roulé en 2008. On a passé plein de bons moments ensemble dans la Mégane.

Xavier Panseri et Jacques-Julien Renucci étaient des perfectionnistes et m’ont marqué également.”

Si tu devais refaire un rallye aujourd’hui ? Ce serait lequel et avec quelle voiture ? (Budget illimité)

“Je prendrais bien une dernière WRC. Ce sont des voitures vraiment impressionnantes. Et pourquoi pas la Finlande ou la Suède, deux rallyes extraordinaires que j’ai pu disputer.”

Que penses-tu globalement du rallye français aujourd’hui, du championnat asphalte avec les R5 mais aussi des formules de promotion ?

“Il y a un très gros niveau dans le top 10, avec des gars qui ont beaucoup de roulage. Quand on voit les performances de Bonato au mondial, cela démontre bien la qualité du championnat.

Par contre, je ne sais pas comment il peut y avoir autant d’engagés au départ financièrement.

En formule de promotion, les coûts ont largement grimpé également. C’est moins accessible et sans une bonne base de départ financière, tu ne peux rien faire. Cela me paraîtrait compliqué de débuter aujourd’hui.”




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Bitonio
Bitonio
3 années il y a

Voilà…toujours la même analyse , faites par des pilotes non nantis.

Arrêtons de faire , démarrer la ” base ” avec des autos à 50 000 euros

Quentin Guillot
3 années il y a

Un que sont’il devenus sur Julien Maurin par exemple ??