Entre deux épreuves au volant de la Ford Fiesta WRC, Adrien Fourmaux a retrouvé son habituelle Ford Fiesta Rally2 au rallye de Sardaigne au début du mois.
Dès la deuxième spéciale, le pilote nordiste a vu ses espoirs de briller s’envoler très rapidement, sa Fiesta tapant une grosse pierre, immobilisant directement sa voiture. Reparti le lendemain, le français a terminé son rallye avec une paire de jolis chronos en WRC2.
Alors qu’il s’envolera en direction du Kenya ce samedi, Adrien nous a consacré quelques instants pour revenir sur ce week-end italien.
Quel est le bilan de ta course en Sardaigne ?
“Ce n’est bien sûr pas la course dont je rêvais, étant donné mon abandon dans la 2e spéciale. J’ai freiné trop tôt pour un gauche, et au final, j’ai voulu remettre les gaz trop tôt pour le virage, j’avais une trajectoire différente de celle prévue et je n’ai pas vu qu’il y avait une pierre à l’intérieur. Sur la caméra de WRC+, l’angle est différent du mien, la caméra est sur le montant droit, et de mon côté, je ne pouvais vraiment pas voir cette pierre à cause d’un buisson.
On a ouvert le train. On a essayé de réparer pendant plus de 20 minutes. On a tapé avec des pierres sur la biellette de direction pour tenter de la détordre mais cela n’a pas suffit. Colin McRae et son copilote avaient réussi à le faire en Argentine, mais pas nous !
Le lendemain, on repart et on signe de très nombreux 2e temps mais également deux scratchs. On termine par deux bonnes journées à retenir. Le dimanche dans la Power Stage, on ne peut malheureusement pas montrer notre vitesse car on perd 15s dans le gué. On a eu du mal à redémarrer la voiture car elle a “bu” de l’eau malgré notre système pour fermer la trappe. Le gué était plus profond qu’au 1er passage et comme on partait en premier sur la route pour la Power Stage, il devait être plein ! C’est un week-end décevant pour nous. On avait l’objectif minimal de faire un podium, et au mieux la victoire.
Le vendredi n’a clairement pas été une bonne journée pour M-Sport avec des problèmes sur les trois voitures. Nous étions tous déçus et frustrés, moi le premier.”
Est-ce que la reprise en Fiesta Rally2 a été plus difficile que prévue ?
“J’ai vraiment été surpris par une seule chose, c’est l’aéro ! À haute vitesse, je pensais vraiment avoir plus de grip et d’appui, et au shakedown, ce n’était pas assez rapide pour s’en rendre compte. Donc dès que nous étions en 5e (en gros), il fallait bien se méfier, surtout en début de rallye avant que je m’y habitue.”
Est-ce que le format répété d’une spéciale à reprendre deux fois sans assistance change des choses pour vous ?
“Cela représente plus de boulot pour l’équipage. D’habitude, on change nos réglages pour la deuxième boucle tranquillement à l’assistance. Là, il fallait trouver un compromis au niveau du setup. Entre chaque spéciale, cela nous demandait entre 8 à 10 minutes pour travailler sur la voiture. Vu que nous n’avions plus rien à jouer en terme de résultats, on a testé beaucoup de choses, c’étaient vraiment comme des tests, et c’était très intéressant, notamment sur les barres antiroulis.”
Qu’as tu pensé des pneumatiques Pirelli ?
“C’est la première fois que je roulais avec les pneumatiques Pirelli, et je dois dire que je n’ai pas trop eu à me plaindre. J’ai eu une crevaison lente mais je m’en suis rendu compte seulement sur le routier. Donc globalement, je suis plutôt satisfait des pneus.
Au mieux, il aurait fallu rouler avec 4 tendres le matin et 2 tendres + 2 durs dans l’après-midi. On a essayé aussi 3 +1 comme certains, et c’est un choix qui peut être intéressant.”
Que sais-tu des spéciales du Kenya ?
“Nous n’avons pas fait de tests mais personne ne sait vraiment ce que l’on va rencontrer là bas. Les vidéos de l’organisateur ne sont pas optimales. C’est toujours difficile de juger de la taille des pierres par exemple. Mais je peux dire que le terrain est franchement incomparable à ce que l’on connaît. Il y a beaucoup de vertical avec des trous, des compressions et même du franchissement, mais pas autant que dans les années 2000 bien sûr.
Je suis persuadé qu’il va se passer beaucoup de choses au niveau mécanique. L’objectif sera d’aller au bout car ce rallye va être au calendrier pour quelques années normalement. Donc prendre de l’expérience bien sûr, tout en réussissant à être performant et essayer de faire un scratch, ce que nous avons loupé de peu en Croatie et au Portugal !
Pour ce rallye, l’équipe va vraiment venir en petit effectif à cause des restrictions liées à la pandémie. Les britanniques doivent respecter une quarantaine de 10 jours en revenant du Kenya, donc certaines personnes comme Malcolm Wilson et Richard Millener ne seront pas du voyage. L’ingénieur que j’ai normalement avec la WRC ne sera pas là non plus, et je vais travailler avec mon ingénieur de la R5. On pourra bien sûr contacter les personnes manquantes sur WhatsApp ou autre.
Tu as pu rouler à plusieurs reprises avec la future Ford Rally1. J’imagine que tu ne peux pas me dire grand chose dessus, donc au moins, quel est ton avis sur le nouvel arceau de sécurité que l’on peut voir facilement de l’extérieur ?
“Je peux te dire que j’ai passé quelques journées dans cette voiture, mais ça tout le monde le sait. Comme vous l’avez vu pour la plupart en vidéo, j’ai roulé en Espagne avec la voiture mais aussi ailleurs…
Pour ce double arceau en latéral, on peut vraiment le comparer au halo en F1. J’espère néanmoins qu’il n’y aura pas trop de critique sur son apparence, comme il a pu y en avoir sur le halo, c’est vraiment une grosse avancée pour la sécurité.
C’est forcément un peu plus difficile pour rentrer dans la voiture, mais nous sommes des sportifs, et ce n’est vraiment pas un problème. Le plus important, c’est de pouvoir en sortir assez rapidement, et c’est aussi OK sur ce point (2-3s).
Ce sera un nouveau challenge que l’on va rencontrer avec l’arrivée de l’hybride, et c’est vraiment hyper intéressant pour tout le monde. J’espère juste qu’il n’y aura aucun souci sur les éléments hybrides car nous allons tous avoir les mêmes et il serait dommage que des problèmes pénalisent plus une équipe qu’une autre.”
Sinon au niveau logistique, le transfert au Kenya est un vrai défi pour une écurie anglaise eu égard aux règles de quarantaines : M-Sport ne pouvait pas gérer ça avec son personnel.
Pour les écuries européennes, et avec le Green-Pass, les épreuves dans l’Union européenne seront bien plus simples à gérer, et heureusement!… 🙂
L’été sera beau, l’été sera show! 😉
Tout cela est très positif… bien évidemment pas sa course en Sardaigne, mais ceci : Que sais-tu des spéciales du Kenya ?Je suis persuadé qu’il va se passer beaucoup de choses au niveau mécanique. L’objectif sera d’aller au bout car ce rallye va être au calendrier pour quelques années normalement. Donc prendre de l’expérience bien sûr,Tu as pu rouler à plusieurs reprises avec la future Ford Rally1. “Je peux te dire que j’ai passé quelques journées dans cette voiture, mais ça tout le monde le sait. Comme vous l’avez vu pour la plupart en vidéo, j’ai roulé en Espagne avec… Lire la suite »