F.Thiebaut : “C’était ma dernière chance de gagner le groupe N” (Finale 2021)



Engagé sur toutes les Finales de Coupe de France des rallyes depuis 2017 au volant de sa Subaru Impreza groupe N, François Thiebaut n’avait pas encore connu les joies de la victoire.

À Châteauroux, le week-end dernier, ce pilote âgé de 52 ans résident à Delle dans le Territoire de Belfort, a en effet dominé sa catégorie de bout en bout après connu un échec malheureux à Albi (2019) alors qu’il était en tête à deux spéciales de l’arrivée. 

À l’issue de cette finale, nous avons souhaité en apprendre plus sur ce pilote amateur habitué à empiler les victoires de groupe N dans sa région, tout en glanant quelques podiums scratchs au passage.

Quel était ton objectif sur cette finale ?

“Comme il y a deux ans à Albi, j’avais l’objectif de gagner. Lors de la dernière finale justement, nous avons démarré le rallye avec des problèmes de puissance liés à la rampe de phares. Ensuite, on a remonté au classement et à deux spéciales de l’arrivée, alors que nous étions en tête, on a abandonné sur un problème de boîte de vitesses. Avant cela, j’avais eu des soucis moteur en pleine charge à Châlon-sur-Saône et j’ai eu des problèmes avec mon copilote à Marseille. Donc j’avais un peu l’impression d’être maudit sur les finales.

Mais ce week-end, je n’ai eu aucun problème, cela s’est bien déroulé tout au long des spéciales. Avant le rallye, on a tout révisé pendant trois semaines, surtout après avoir abandonné à la Luronne sur une casse d’un cardan qui a tenu seulement 4 kilomètres à cause d’un mauvais montage. On a travaillé ensuite sur les pignons de boîte, les cardans ou encore les différentiels et on a reçu des pièces provenant du Japon et d’Australie seulement cinq jours avant notre départ vers Châteauroux. Je voulais vraiment être présent sur cette finale et jouer la gagne.

Au départ, on avait ciblé Michel Bourgeois comme adversaire principal, mais également les Mégane RS. Mais rien n’était joué, on a l’habitude de voir des surprises à la finale. Mais je considère que j’ai la meilleure groupe N de France, c’est l’ancienne de Jean-Nicolas Hot, et elle a vraiment été parfaite sur cette finale.”

Qu’as-tu pensé des spéciales de cette finale ?

“Je ne pensais pas que le parcours serait aussi technique. C’était du rapide mais qui tourne avec pas mal de changements de rythme. La spéciale de 28 km était une bonne idée, car cela fait la différence. Et sur un terrain inconnu avec seulement 3 passages, le copilote était super important. Il y avait énormément d’informations à noter, c’était un rallye difficile pour les copilotes. Il fallait par exemple noter la position des K5C (balises d’alignement) et beaucoup d’endroits sales.”

Tu termines dans le top 30 au scratch et tu gagnes le groupe N. C’est vraiment une belle performance pour toi non ?

“Oui, c’est plus ou moins ce que l’on visait au départ. Nous avons toujours signé des temps proches du top 30 et nous finissons derrière des gars comme Jeudy, Corberand, Vigion et derrière toutes les R5, donc nous sommes à notre place. C’est la dernière fois que l’on pouvait gagner le groupe N avec la nouvelle réglementation. Je trouve que cette dernière est débile d’ailleurs et que ça ne veut plus rien dire, mais c’est comme ça ! Du coup, pendant l’hiver, je pense que je vais passer la voiture en groupe A. Il y 1 mm de moins en bride et on va gagner une vingtaine de chevaux.”

Et pour 2022, quel va être ton programme ?

“Il sera assez commun aux autres années. Il faut quand même un peu de budget pour sauter le pas vers la R5. Je n’ai pas vraiment le choix si j veux encore faire des podiums scratchs, car avec la Subaru, c’est de plus en plus dur car il y a toujours quelques R5 au départ. Et pour l’achat d’une R5, je n’ai pas tellement choix car je veux viser le meilleur compromis avec la Citroën. Il y a une disponibilité très rapide des pièces, j’ai PH Sport pas loin et je peux être conseillé très rapidement. Il faut absolument un ingénieur à ses côtés pour bien rouler avec une telle voiture. Je suis technicien auto et je veux tout suivre sur mes voitures et en maîtriser le maximum, donc la Citroën, c’est idéal pour moi. Mais je ne pense pas que ça va se faire pour l’année prochaine.”

Quel est ton entourage en rallye ?

“Notre gros point fort, c’est justement ça, on roule en famille. Ma femme est ma copilote et mes deux fils roulent également en rallye en tant que pilote. On vit rallye en permanence chez nous.”

Quel est ton programme sur cette fin d’année ?

“On va faire Epernay dans 15 jours qui est un rallye fantastique. En enchaînant les rallyes, tu sens ton niveau qui monte petit à petit et c’est ce qui m’a manqué avec les deux coupures ces dernières années. Comme on ne peut pas faire d’essais, on progresse et on fait du développement pendant les rallyes !

Sinon, à part ça, on va repartir en Roumanie pour le début d’année prochaine pour disputer le Winter Historic Rally. Tout cela est né il y a trois ans environ avec l’envie d’aller disputer ce rallye en Roumanie avec Hervé Paternot et son équipe. On a donc fait l’assistance de son équipe sur ce rallye hivernal sur neige et glace. Cette année, on a fait ce rallye historique en Mazda 323 en double monte avec Aurélien Liodau. C’était une expérience vraiment incroyable et j’avais vraiment envie d’y retourner. Pendant le rallye, on a discuté avec un gars de l’organisation qui fait rouler des Dacia dans une formule de promotion locale. Nous nous sommes retrouvés parmi 9 équipages français pour faire une manche sur terre du championnat en Logan (en juillet dernier). Je me suis bien bagarré avec mes enfants Louis et Paul sur cette voiture de 98 cv avec simplement des amortisseurs et un volant…

En rentrant du Winter, je me suis dit qu’il fallait que j’achète une caisse pour faire ce rallye et peut-être quelques rallyes terre en championnat de France des rallyes sur Terre. J’ai eu l’idée de racheter une Nissan Sunny GTi-R, une voiture que j’avais il y a plus de 20 ans, et j’ai finalement retrouvé mon ancienne auto ! C’est une voiture qui a remporté le championnat du monde groupe N avec le belge De Mevius. Donc je suis en train de la retaper quand j’ai un peu de temps, en espérant être bien prêt pour janvier et le rallye en Roumanie. Seul problème, je ne vais pas pouvoir rouler avec en France car son homologation a été validée en mars 1992 alors qu’elle pouvait passer fin 1991. (seules les voitures homologuées avant 1992 sont autorisées en historique en France).




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Tooace
Tooace
2 années il y a

Il n’y pas un problème là ? On nous parle d’amateurs, mais c’est la course à l’armement et il faut absolument se balader avec un ingénieur pour faire fonctionner une R5… pour moi ça n’a plus rien à voir avec l’esprit “rallye amateur”

306kc
306kc
2 années il y a

Une sunny gti-r , c’est le top. Un vrai kart en 4 roues motrices, courte et légère. Parfait pour faire du vhc!!