Evans, une éclosion sur le tard



A l’âge de 31 ans et pour sa neuvième saison en championnat du monde (déjà !), Elfyn Evans a subitement changé de statut en seulement deux rallyes, passant d’un équipier modèle à celui d’un candidat au titre.

Couvé par M-Sport depuis 2013 et sa victoire en WRC Academy, le pilote gallois a gravi les échelons à son rythme, jusqu’à rétrograder d’une catégorie pour mieux se relancer (2016) après avoir perdu sa place face à Eric Camilli et Mads Ostberg.

Dans le passé du WRC, difficile de retrouver la trace d’un pilote au parcours similaire. Car avec cinq saisons pleines dans la catégorie reine (2014-2015 puis 2016-2019), Elfyn a eu les armes pour faire partie des ténors, mais son ascension a été plus longue que pour la très grande majorité de prétendants au titre.

L’an passé déjà, l’ancien pilote M-Sport avait démontré un niveau de performances supérieur, illustré notamment au Tour de Corse, épreuve où la victoire lui semblait promise sans une cruelle crevaison dans la Power Stage. Par la suite et malgré une saison tronquée de trois épreuves, le gallois avait collectionné une paire de places d’honneur au volant d’une Ford Fiesta RS WRC encore capable de prouesses.

Et en quittant M-Sport cet hiver, Elfyn Evans a pris des risques, quittant l’équipe où il était le nouveau chef de file depuis un an, pour atterrir dans une équipe avec une concurrence extrême, représentée par Sébastien Ogier, son ex-coéquipier, déterminé à quitter le WRC en beauté, et par Kalle Rovanperä, futur star du WRC. Décrocher la meilleure auto du plateau était à ce prix avec un contrat de deux ans idéal pour se projeter et construire.

Et alors que son rôle semblait être celui d’un classique n°2 dans une équipe reconstruite pour reconquérir le titre constructeurs, le pilote de Cardiff a d’abord largement menacé Sébastien Ogier sur son terrain favori. Après ce premier résultat très positif, Elfyn a signé la plus belle performance de sa carrière ce week-end en Suède, s’emparant ainsi de la tête du championnat du monde pour la première fois et à la grande surprise de tous.

A l’arrivée du rallye de Suède, Tommi Mäkinen a d’ailleurs avoué sa surprise de voir son nouveau pilote à un tel niveau après une adaptation express à la Yaris.

Et cette rapidité d’adaptation est justement le point clé de ce début de saison où deux des trois prétendants initiaux au titre ont changé de voiture, avec plus ou moins de réussite jusque là. Et pour le gallois, la prise en mains de cette nouvelle auto a été bluffante, surtout en considérant qu’il n’avait roulé qu’avec une seule WRC dans sa carrière jusque là.

Et maintenant ? Ouvreur au Mexique, le gallois va forcément être très attendu et va découvrir les joies du balayage. S’il parvient à ressortir du duo américain Mexique/Argentine au contact des meilleurs, son statut aura définitivement changé et le trio infernal Ogier/Tänak/Neuville, devra se méfier de ce nouveau challenger.




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Mithril
Mithril
4 années il y a

Ne vous emballez pas. Les 2 premiers rally de la saison son particuliers. Les choses sérieuses commencent maintenant. Evans va t’il poursuivre sur sa lancé? Je pense que non la pression va arrivée. Quand à Hyundai, entre Neuville et tanak ça va être bientôt compliqué l’entente. Tout cela pourrai profiter à Ogier qui reste en embuscade.

bazire
bazire
4 années il y a

La grosse belle surprise cette année ou alors la très mauvaise pour Ogier !….. On le savait rapide sur l’asphalte et chez lui en Galles , ce MC et ce Suède est un peu ces 2 types de rallye ou atypiques comme dit JMB …..
Il va balayé au Mexique et là ça va être une autre limonade ( ou Corona ) mais il devrait faire partie des pilotes qui vont se battre pour le titre et ça c’est tout bon pour Toy et quelque part Ogier ……