Ogier/Citroën : Un divorce en 13 actes (2/2)



Deuxième du championnat avant d’arriver en Finlande, Sébastien Ogier et sa C3 WRC comptaient bien revenir en pleine forme pour attaquer cette deuxième partie de saison 2019.

Mais en cinq rallyes, de la Finlande à la Catalogne, le français va réaliser seulement deux podiums (contre 6 sur les 8 premières manches), raflant tout de même sa troisième victoire de la saison en Turquie.

Retour sur cette deuxième partie de saison qui a vu le sextuple champion du monde être déchu de sa couronne.

Finlande :  Impuissant (5e – 2e du champ.)

Deuxième sur la route le vendredi, Sébastien Ogier est très satisfait du comportement de sa voiture, mais sa position est bien moins convaincante au terme de la première journée (7e). Malade pendant la nuit, le français est à la peine le samedi, parvenant tout de même à récupérer la cinquième place. Dans la Power Stage, le français s’arrache pour prendre 2 points supplémentaires alors qu’Ott Tänak a été impérial et marque 30 points.

“J’ai fait tout ce que j’ai pu. Ce fut un rallye difficile pour nous, mais je me suis battu avec tous les problèmes que nous avons eu, y compris moi-même, car je n’étais pas dans ma meilleure forme hier.”

Allemagne : Aucun progrès sur la C3 (7e – 3e du champ.)

Avec un nouveau train avant et des évolutions moteur, la C3 WRC avait tout pour performer en Allemagne, cinq mois après l’échec du Tour de Corse. Rapidement pourtant, et dès la première vraie spéciale même, le français se plaint du sous-virage de sa monture. Deux spéciales plus loin et alors qu’il est tout de même troisième, le gapençais semble perdu : “J’ai quelques idées sur le problème que l’on a, mais je n’en ai aucune sur ce que nous pouvons faire pour y remédier.”

Pas au mieux le lendemain non plus, le français est même dépassé par les Toyota de Kris Meeke et Jari-Matti Latvala : “La voiture est difficile à conduire et nous nous battons tout le temps avec.” 

Pour ne rien arranger, le pilote Citroën crève dans le dernier passage de Panzerplatte et tombe au quinzième rang. Le dimanche est sur le même ton avec des problèmes identiques, et la déception est grande : “Ce n’était pas le week-end auquel nous nous attendions mais personne ne peut dire que nous n’avons pas essayé.”

Turquie : L’espoir renaît (Victoire – 2e du champ.)

En Turquie, tout est une question de survie et de gestion de la mécanique, mais aussi des pneumatiques. A ce petit jeu là, le français et sa monture sont en parfaite harmonie. Le plus régulier de tous se nomme Ogier et cette victoire le relance dans la course au titre alors que ses rivaux se sont loupés sur cette épreuve.

“Nous devons continuer à avancer, il y a encore des choses à améliorer mais je suis vraiment heureux de leur apporter la victoire ce week-end.”

Pays de Galles : Intouchable Tänak (3e – 2e du champ.)

Au terme de la première journée, tout va bien pour la paire Ogier/Citroën, deuxième du classement provisoire à seulement 3s4 d’Ott Tänak et sa Toyota. Le lendemain, l’écart se creuse malgré une attaque maximale du français, une nouvelle fois impuissant cette saison face à la rapidité de l’estonien. Le dimanche, le pilote tricolore ne peut revenir sur Thierry Neuville 2e et perd de gros points au championnat face à Ott Tänak, auteur de 30 points et en position idéale pour le titre en Catalogne.

Catalogne : Un désastre (8e – 3e du champ.)

Forcément en position délicate avant le départ, Ott Tänak devant marquer “seulement” 2 points de plus que le français pour être titré, Sébastien Ogier veut tout donner dès les premiers mètres.

Auteur du scratch dans l’ES1, le français perd la direction assistée de sa C3 WRC dans le chrono suivant sur une casse anodine et va vivre une calvaire toute la matinée. 17e en repartant samedi matin, le tricolore tente tant bien que mal de garder sa motivation mais le coeur n’y est pas vraiment. 

“Nous devons utiliser ceci comme des essais afin de changer la voiture et il est intéressant d’obtenir des informations. Le feeling dans la voiture n’est pas mauvais.”

Le dimanche enfin, et alors que le titre n’est plus dans ses pensées, le français est empêtré dans les réglages de sa C3 WRC et n’arrive pas à obtenir le feeling et les performances recherchées.

“Nous avons beaucoup de problèmes avec la voiture sur ce genre de spéciales avec beaucoup de patinage des roues à l’arrière. Nous avons corrigé certaines choses, mais cela a créé d’autres problèmes.”

=> Un mois après la Catalogne et ce rallye cauchemardesque, l’histoire Ogier/Citroën prend fin sur une rupture de contrat dévastatrice pour le constructeur français.




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Ailef
Ailef
4 années il y a

Parallèle F1 : 1ere saison de Hamilton chez Mercedes. Quelques grosses qualifs, une auto qui bouffe les pneus et quelques victoires pour finir l’ère atmo. En 2019, il empile les titres. Il ne s’est pas arrêté au milieu du chemin. On parle de l’ambiance chez Toy, mais je pense que l’idée de ne pas aller au bout du contrat a du germer très tôt et que le deal entre les parties n’a jamais été clair ni sincère. Pilote comme team savent comment chaque fait et geste est médiatiquement scruté. Les premières fissures sont arrivées très vite. En Allemagne, pour moi,… Lire la suite »

Boris
Boris
4 années il y a

Il y a quand même des choix de travail sur asphalte qui ont coûté très cher au team… Je n’ai jamais compris pourquoi ils n’étaient pas revenu aux réglages qui avait fait gagner ou faire des temps à Loeb en 2018. Car en 2019 c’était loin du compte.

Mais malgré ça et malgré un super-Tanak, Ogier est resté dans la course au titre presque jusqu’à la fin au moins autant que Neuville… Franchement celà aurait été possible en 2020 avec une meilleure connaissance de la voiture et du team. Nous ne le saurons jamais.