Ogier : “Il ne faut pas trop se poser de questions”



A 24h du lancement officiel du rallye de Turquie, Sébastien Ogier est revenu avec nous sur les enjeux et les difficultés de cette nouvelle manche du championnat du monde des rallyes.

Après les reconnaissances, le quintuple champion du monde s’attend à une épreuve très délicate où le terrain cassant pourrait provoquer des crevaisons surprises et une usure des pneumatiques excessive. Son futur est également abordé et le mois de septembre semble être visé pour annoncer ses plans pour 2019.

Est-ce que la poussière peut être un problème majeur ici ?

Si on a pas trois minutes le vendredi, la poussière risque d’être un problème important, notamment dans les nombreuses parties en sous-bois. Même avec trois minutes, je ne suis pas sûr que ce soit idéal. On verra bien.

Ce serait bien dommage qu’ils restent à 2 minutes car il y a de fortes chances que cela influence grandement le championnat.

On parle de conditions très cassantes, plus précisément de “rough conditions” en anglais, qu’est-ce que cela signifie ?

Il y a de grosses pierres baladeuses, c’est un peu comme dans la garrigue avec des sols très rocailleux avec un terrain refait fraîchement. Au premier tour, cela paraît plat mais dès le deuxième tour, c’était bien différent avec de nombreuses pierres agressives qui ressortent. Il y a une part de réussite dans ces conditions, il faut croiser les doigts pour que tout se passe bien.

Thierry vient de re-signer chez Hyundai, donc Citroën n’a plus que toi pour embaucher un champion du monde, objectif avoué de l’équipe française. Quelle est ta situation ?

Je n’ai pas pris de décision concrète, mais toutes les discussions ont été faites. On a beaucoup parlé avec Citroën, il faut le dire, mais aussi avec Ford et M-Sport. Principalement, c’est la performance de la voiture qui m’intéresse puis ensuite la confiance et la motivation avec l’équipe. Tu peux discuter éternellement avec une équipe mais cela ne te donne pas forcément des garanties à 100%. Mais il y a des signes qui montrent des envies ou pas d’un groupe.

Il n’y a pas de décision prise à l’heure actuelle. J’espère que ce sera fait la semaine prochaine ou dans deux semaines, mais je préfère rester sur la réserve. L’an dernier, j’aurais bien voulu confirmer avant fin novembre, mais c’est comme ça parfois.

Je précise que je n’ai jamais dit que 2019 pourrait être ma dernière saison, j’ai parlé de dernier contrat et cela peut représenter plusieurs années.

La robustesse de la Ford a déjà fait ses preuves comme au Mexique ou Argentine. As-tu toute ta confiance en elle ?

Ce n’est pas vraiment dans ce genre de conditions qu’il faut se dire, j’ai une voiture incassable et j’y vais., j’attaque. Jusque là, je n’ai pas vraiment été trahi par la mécanique avec la Ford mais nous ne sommes pas à l’abri d’une surprise.

La première spéciale de vendredi matin paraît déjà comme décisive. Est-ce un des chronos les plus difficiles de ta carrière ?

J’en ai fait tellement des spéciales, c’est difficile à dire. Je pense à Chypre 2009 avec des conditions extrêmes. Cela risque d’être un sacré juge de paix. C’est comme ça, il faudra faire avec. Ce ne sont pas mes conditions préférées quand cela est cassant et tourne à la loterie mais cela fait partie du jeu et il va falloir faire du mieux possible.

Thierry a 23 points d’avance au championnat et peut se permette de lever le pied face à toi. Sur un rallye comme ça, il a l’avantage de pouvoir gérer contrairement à toi.

Lever le pied c’est un grand mot.  Il reste 120 points à distribuer et il peut se passer encore beaucoup de choses. C’est sûr que si Thierry a un pépin, la donne est un peu différente, il a un joker on va dire. Pour nous, nous n’avons plus le droit à un autre pépin. Maintenant, il ne faut pas trop se poser de questions. La vérité, c’est que je suis toujours le même et que j’ai toujours envie de gagner mais j’ai beaucoup plus de recul qu’à une certaine époque, et je me dis simplement que je vais faire de mieux, en espérant que cela le fasse. J’ai moins l’impression de jouer ma vie que lors des dernières années on va dire.

Prendre deux roues de secours le vendredi paraît très envisageable. Qu’en penses-tu ?

Il y a certainement des moments où nous aurons deux roues de secours, j’en suis convaincu. Mais certainement pas tout le week-end. Le vendredi par exemple, on risque d’être nombreux à faire ce choix, notamment avec cette spéciale de 35 km d’entrée.

L’usure des pneus promet d’être énorme, c’est plutôt une bonne chose pour toi si on se réfère à tes qualités.

Il va y avoir certainement des parties où il va y avoir pas mal d’usure, c’est sûr qu’à priori cela a toujours été un de mes points forts. Nous n’avons pas toujours été très rapides avec la Ford mais on a vu que même dans ce cas, on avait l’avantage de bien préserver les pneus (rires). J’espère que ce ne sera pas comme en Finlande où on revenait à l’assistance avec des pneus neufs mais sans avancer. Bon là, ce sera impossible de rentrer avec des pneus neufs, c’est certain.




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Loic du 42
Loic du 42
5 années il y a

Si Ogier viens chez Citroën, ce serait au moins pour 2-3 ans, j’espère que ma taupe ne m’a pas dupe , en principe toute les informations qu’il m’a donné depuis février et que je vous donne sont bonnes, manque plus que la confirmation

Monégasque
Monégasque
5 années il y a

Pour une fois un article de Seb Ogier pas arrogant, c’est a se demander si c’est bien lui qui a répondu…
C’est du second degré hein!
Rien contre Ogier mais j’aimerai voir Neuville champion