Ott Tänak : une carrière en dents de scie



Impérial cette année, Ott Tänak est loin d’avoir eu une carrière linéaire, tant l’estonien est monté aussi vite qu’il a pu redescendre ensuite, et notamment en 2013 avec un retour en championnat d’Estonie, ou avec une rétrogradation en team B en 2016, de quoi se forger un énorme caractère.

Dans cette rétrospective, on a essayé grossièrement de résumer la carrière de l’estonien, jonchée d’embûches, mais aussi de coup d’éclats finalement récompensés. Avec une telle vitesse affichée cette année, difficile d’imaginer qu’Ott s’en arrête là et sa prochaine décision pour 2020 est impatiemment attendue de tous et capitale pour sa carrière.

2001-2007 : Un long apprentissage en 2 roues motrices

C’est à l’âge de 13 ans que le petit Ott Tänak débute en rallye avec une première épreuve en RallySprint et une auto originale pour débuter : une Volkswagen Scirocco. Jusqu’à ses 19 ans, l’estonien va piloter une Volkswagen Golf et accumuler les victoires dans sa classe, avant de passer à une Renault Clio en 2007, remportant alors le championnat 2 roues motrices.

2008-2009 : Une ascension en 4 roues motrices

L’année de ses 20 ans, Ott Tänak s’offre le titre de champion d’Estonie au volant d’une Subaru Impreza groupe N. Au cours de cette saison, il gagne deux manches, devançant d’autres espoirs de l’époque comme Egon Kaur. Il gagnera autant de manches la saison suivante, sans avoir la même réussite au championnat (4e) En fin d’année 2009, il remporte la sélection Pirelli Star Driver et gagne un volant pour débuter en championnat du monde la saison prochaine.

2010 : Des victoires, mais aussi des erreurs

Son premier WRC restera le rallye de Suède, disputé alors à 22 ans au volant d’une Subaru groupe N. Par la suite, il va rouler sur six autres manches du calendrier, remportant deux épreuves du PWRC au passage au volant d’une Mitsubishi Lancer Evo X, étant opposé notamment à Hayden Paddon. Déjà rapide sur toutes surfaces (2e en Alsace), Ott aura commis de nombreuses erreurs de jeunesse en début de saison.

2011 : Une rapide confirmation

 Après une année 2010 très prometteuse, 2011 confirme le talent du jeune protégé de Markko Märtin. Au volant d’une Fiesta S2000 de l’équipe de l’ancien pilote Peugeot officiel, Ott termine deuxième du SWRC grâce à trois victoires et un seul abandon une sortie de route. Le titre lui échappe face à Juho Hänninen, soutenu officiellement par Skoda.

En fin d’année, l’estonien est récompensé de ses efforts en intégrant l’équipe officielle Ford, avec deux rallyes au programme : le Pays de Galles (6e) et le Var (3e). En Grande-Bretagne, Ott démontra de très belles choses, signant notamment un troisième temps dans la mythique Hafren de 32 km et une paire de chronos dans le top 5 avec une voiture chaussée de pneus Dmack.

2012 : Trop tôt au sommet

Considéré alors comme l’un des plus gros espoirs du WRC, Ott hérite d’une Ford Fiesta WRC officielle pour cette saison 2012. Par moment, Ott est clairement très rapide, mais trop souvent, il part à la faute et termine sa saison avec trois sorties de route sur les sept derniers rallyes. Le bilan n’est pas si noir, pas autant que sa voiture de l’époque, mais il est insuffisant pour garder sa place chez M-Sport.

2013 : Une force de réaction

A pied pour cette saison alors qu’il a “déjà” 25 ans avant d’aborder cette année là, Ott se relance dans le championnat local au volant d’une Subaru Impreza groupe N…comme en 2008 et 2009. Il termine alors vice-champion en gagnant deux victoires face à une WRC et parfois des S2000.

2014 : Retour mitigé en WRC-2

Avec le soutien de Dmack, M-Sport relance Ott Tänak pour cette nouvelle saison en l’engageant à bord de la nouvelle Ford Fiesta R5. Au cours de cette année, Ott est beaucoup plus calme (une seule sortie), mais ne gagne aussi qu’une seule fois pour se classer à la sixième place du championnat. A l’époque, les pneus Dmacks sont directement visés pour expliquer les performances de l’estonien.

2015 : Nouvelle chance en Fiesta WRC

Trois années après avoir quitté le baquet de la Ford Fiesta WRC, Ott Tänak le retrouve avec le statut de deuxième pilote et signe une saison très constante, avec très peu d’erreurs, hormis cette mythique sortie arrosée au Mexique finalement, mais aussi sans coup d’éclats, si ce n’est sur des terrains comme la Suède et la Pologne. La maturité et la régularité semblent alors venir petit à petit.

2016 : Une paire de scratchs en Dmack

En 2016, M-Sport change encore ses plans et engage Eric Camilli pour remplacer l’estonien aux côtés d’Elfyn Evans. Ott atterri alors dans le team satellite Dmack et signe une très belle année, et une grosse paire de scratchs (30), se montrant notamment très performant sur des terrains assez similaires aux années précédentes en Pologne et au Pays de Galles où il termine à chaque fois 2e. Sur le terrain Polonais, il est même tout proche de l’emporter avec une cruelle désillusion en crevant le dimanche matin, Ott affiche alors un autre regard, (enfin) expressif après cette immense déception.

2017 : L’éclosion est là

Les montagnes russes continuent pour Ott, engagé de nouveau en pilote officiel dans l’équipe première, et avec Sébastien Ogier au volant de la toute nouvelle Ford Fiesta WRC, de quoi ajouter une énorme pression. Et cette pression, l’estonien va très bien là gérer, remportant ses deux premiers succès en WRC (Sardaigne et Allemagne), tout en jouant un rôle énorme dans la conquête du titre au championnat constructeurs. Sa troisième place finale au championnat démontre alors une immense progression en seulement une saison.

2018 : Une arrivée fracassante chez Toyota

Après avoir fait le dur choix de quitter le giron M-Sport, Ott Tänak s’engage avec l’équipe en pleine ascension du WRC : Toyota. Rapidement, le couple va faire des étincelles, parfois positives, parfois aussi négatives. Homme le plus rapide à de nombreuses reprises, et notamment sur la deuxième partie de saison. Cette année, il signe autant de scratchs que la paire Neuville/Ogier au championnat, mais termine “seulement” 3e, notamment à cause de trop de fautes et de pépins mécaniques en tout genre : Mexique (moteur), Pays de Galles (radiateur), Sardaigne (amortisseur) et Portugal (radiateur).

2019 : Bien le plus fort

Dès le début de saison, Ott ajoute l’efficacité à la performance au volant d’une Toyota qui semble avoir gagné en fiabilité pendant l’hiver. Sur les trois premiers du rallye championnat, l’estonien est à chaque fois sur le podium, débutant alors beaucoup plus fort que la saison précédente. Les deux rallyes suivants sont moins glorieux avec une crevaison en Corse puis des problèmes électroniques en Argentine, deux épreuves où il jouait la gagne.

Sa réaction ne se fait pas attendre ensuite avec une victoire magistrale au Chili, tout comme au Portugal. En Sardaigne trois semaines plus tard, Ott connaît un véritable coup du sort, la direction assistée de sa Toyota refusant tout service alors que l’arrivée est en vue dans la Power Stage. Mais comme après chaque revers, il réagit en champion, gagnant coup sur coup la Finlande et l’Allemagne avec aisance. Dès lors, il apparaît pour tout le monde que l’estonien, alors âgé de 32 ans, file vers un première titre mondial. Après un couac mécanique en Turquie, Ott empile une sixième succès en 2019 au Pays de Galles et parachève son année par un superbe podium en Espagne malgré une pression phénoménale et un chrono monstrueux en Power Stage, démontrant encore une fois sa supériorité en 2019 et potentiellement sur les années à venir.




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Mer
Mer
4 années il y a

En 2016 chez m sport vous dites que c’etait evans et camilli, mais il me semblait que c’etait ostberg avec le francais

Trab
Trab
4 années il y a

Tanäk chez Hyundai c’est fait. Bizarre que Toyota n’ait pas su le retenir. Ça va être étonnant avec Neuville.