Que sont-ils devenus ? #18- Axel Garcia



Avec une saison actuelle à l’arrêt, le moment est idéal pour s’intéresser à ceux qui vous ont émerveillé dans les années 2000, avec de jeunes pilotes aux dents longues mais aussi des pilotes aguerris, prêts à se dépouiller sur les routes des championnats de France asphalte et terre.

Encore plus qu’aujourd’hui, les formules de promotion étaient d’une densité folle avec des plateaux dépassant parfois la trentaine de concurrents au départ, tous prêts à se battre pour le moindre dixième. Parmi eux, certains ont atteint la gloire, avant de disparaître peu à peu des radars des rallyes et du public.

Faits marquants en carrière

2014Pilote officiel Renault en championnat de France des rallyes asphalte (Renault Twingo RS R2 puis Clio R3T)
2013Champion Junior (Renault Twingo RS R1)
2012Début en rallye (Renault Twingo RS R1)

Pilote officiel Renault et champion Junior 2013, Axel Garcia est le dix-huitième pilote à répondre à notre invitation pour cette rubrique : “Que sont-ils devenus” ? 

Quelle est ton activité aujourd’hui ?

“Je suis électricien à mon compte dans l’Hérault. Je travaille souvent sur des chantiers avec mon frère qui est plombier. Depuis le collège, je me suis tourné vers ce métier et c’est seulement lors de la saison 2014 où j’étais pilote officiel Renault que j’ai fait une pause. Quand j’avais un peu de temps libre, j’ai quand même pu aider ma famille et notamment mon père qui est maraîcher.

Maintenant, je me consacre vraiment à ma société. Je fais du sport quand j’ai un peu de temps, beaucoup moins que pendant mes années rallyes. Sinon, je suis toujours l’actualité rallye et j’étais d’ailleurs au Monte-Carlo cette année avec un groupe de spectateurs en camping-car.” 

A quel moment tu as senti que ta carrière était sur la fin ?

“En 2016, nous avions une voiture toute neuve (Citroën DS3 R3). En début de saison, je n’avais eu aucun roulage avec la voiture ni avec mon copilote. C’était le plein de nouveautés pour moi. J’avais une ambiance top avec mon copilote.

On avait seulement le budget pour les deux premières manches. Après nos problèmes à l’Antibes, les sponsors ont insisté pour poursuivre à Langres. J’étais peu expérimenté sur la terre mais on avait bien débuté avant de connaître des problèmes et ensuite une pénalité. Cela ne servait plus à rien de continuer le championnat, nous n’avions plus rien à jouer.”

As-tu eu des opportunités de revenir ensuite ?

“Après le Langres, j’ai décidé de tout arrêter et de me consacrer uniquement à mes projets professionnels et projets personnels comme l’achat d’une maison. Bien sûr que si j’avais eu le budget, j’aurais continué.

Au final, je n’ai jamais eu le budget pour une saison complète. Cela m’a toujours demandé beaucoup de temps ainsi qu’à ma famille pour trouver des partenaires.

L’envie est toujours là. Je reviendrais un jour pour me faire plaisir, c’est certain. Si un sponsor veut m’aider, je suis preneur ! J’ai un simulateur à la maison avec un ancien baquet de mon tonton, Pascal Enjolras. Je m’amuse bien sur le jeu Richard Burns Rally. C’est le jeu qui se rapproche le plus de la simulation selon moi. Et si certains veulent venir jouer avec moi, n’hésitez pas à laisser un commentaire.”

Quel a été le meilleur moment de ta carrière ?

“Le Var 2013 pour le sacre de champion de France. Nous devions finir troisièmes si Bernardi gagnait la manche pour être titré. Dans la spéciale 8, on voit Florian arrêter sur la route. Je suis passé par toutes les émotions sur la quinzaine de kilomètres restant dans ce chrono.

J’étais hyper content à l’arrivée et on a pu rentrer soulagé le samedi soir avec le titre en poche. Sur ce rallye, on a eu d’ailleurs une superbe bagarre face à l’équipage des Lebiez.

Cette année-là, le Mont-Blanc m’a également beaucoup marqué. Cela a été un élément déclencheur dans l’esprit de compétition. Je fais un mauvais choix de pneus pour la dernière boucle, alors que mon adversaire Florian Bernardi fait le bon. Mon tonton Pascal Enjolras m’a alors attrapé par le bas et m’a demandé si je voulais vraiment gagner. J’en eu des frissons, ça m’a vraiment marqué.

C’était mathématiquement faisable de l’emporter mais je savais que ce serait compliqué. Au final, j’ai réussi à le faire, mais après les vérifications techniques, j’ai été mis hors course alors que mon berceau avait été re-soudé suite à un accident. C’était comme ça depuis plus d’un an.

Malgré cette mise hors-course, je considère que c’est la victoire la plus belle que j’ai eu. 

Ma saison avec Renault Sport a également été une année forte dans ma carrière. C’était une saison assez compliquées et frustrante mais qui m’a apporté vraiment beaucoup. Je me suis retrouvé dans une aventure nouvelle où tout était à apprendre.

La 208 était au-dessus de la Twingo et nous étions souvent à la limite avec l’auto. On a eu aussi pas mal de petits soucis mécaniques que nous ne pouvions pas évoquer.

J’ai eu l’opportunité de rouler en Belgique avec eux cette année, à l’East Belgian Rally. Les spéciales étaient superbes, j’aime bien quand c’est sale avec peu de grip. J’aimerais bien refaire un rallye en Belgique.”

Quelle a été la voiture préférée dans ta carrière ?

“La Citroën DS3 R3T qui est une voiture hyper efficace. Une fois bien en mains, on peut vraiment être performant avec cette auto.

Sinon la Renault Clio R3 Max pour le pur plaisir avec un bruit d’enfer. C’est une voiture phénoménale. Les spectateurs étaient excités à chacun de nos passages…sans doute aussi car j’étais trop généreux avec le frein à main.”

Quel copilote t’as le plus apporté ? 

“J’en ai eu principalement deux. J’ai démarré avec Fabien Pomares. Je n’avais aucune base dans le rallye, j’étais novice et il m’a beaucoup apporté avec une belle expérience.

Lors de ma dernière saison, j’ai eu la chance d’être avec Sébastien Poujol. C’est un professionnel à 100% avec un travail peaufiné et travaillé. J’avais une belle osmose avec lui, rien que pour l’annonce des notes. On a passé des moments fantastiques ensemble, des moments qui m’ont marqué.

Je suis prêt à repartir avec lui s’il le veut bien évidemment.”

Si tu devais refaire un rallye aujourd’hui ? Ce serait lequel et avec quelle voiture ? (Budget illimité)

“Mon rêve serait une Skoda Fabia R5 sur un Monte-Carlo. C’est un rallye que je rêve de faire dans ma vie ! Au mieux avec une 4 roues motrices, sinon avec une 2 roues ça m’irait bien aussi. J’ai également pensé à rouler de nouveau avec une Twingo R1 s’il le fallait, spécialement sur un Var, un rallye que j’adore.”

Que penses-tu globalement du rallye français aujourd’hui, du championnat asphalte avec les R5 mais aussi des formules de promotion ?

“A l’époque, j’avais regardé pour participer au WRC-3. Les budgets étaient astronomiques. Cela représentait au moins 3 fois le budget par rapport au Citroën Racing Trophy, voire 4 !

Pour le CFR asphalte, la bagarre est vraiment fantastique. Pour avoir assister à de nombreux épreuves, il me manque cette petite étincelle d’avant au bord des spéciales (avec des KC et S1600). Les voitures sont tellement efficaces. Elles doivent être fantastiques à piloter.

Pour les formules de promotion, les Ford sont de superbes autos pour apprendre, ce sont de belles autos de course. En terme de budget, j’avoue ne pas avoir trop suivi, donc je ne peux pas trop en dire. Pour moi, débuter en R1 n’était pas un problème. Avec une préparation aux petits oignons, nous étions à 15 000€ par manche tout compris.

La R2J permet d’être dans le bain tout de suite mais je ne sais pas comment font les jeunes pour trouver le budget.”

As-tu des regrets ? 

“Non aucun regret. J’ai fait des petites erreurs, mais j’en ai toujours tiré du positif.

Je profite de cette dernière question pour remercier mon frère, mes parents et tous mes proches pour m’avoir notamment beaucoup aidé durant ma saison 2013 en championnat de France des rallyes Junior.”




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Bitonio
Bitonio
3 années il y a

OUVREZ VOS OREILLES LA FÉDÉ ET CONSTRUCTEURS ……..

Melgorien
Melgorien
3 années il y a

Étant du village d’Axel et l’ayant fréquenter je peux confirmer son talent déjà son frère était super mais trop fou pour pouvoir percer mais axel on avait vraiment un phénomène mais le rallye est un sport de riche il aurait put avoir sa chance avec Renault mais c’est Renault sachant que en rallye de France il c’est retrouver sans frein, que des bug électronique dans les voitures,vraiment il as pas eu de chance. Dommage car on perd un très gros talent