Toyota parle davantage de la nouvelle réglementation



Alors que les essais des équipes officielles se sont enchaînés en cette fin d’année, les teams ont finalement peu communiqué sur cette nouvelle réglementation Rally1, se contentant de décrire grossièrement les changements, Hyundai étant l’équipe la moins bavarde à ce sujet.

Photo : Julien Pixel Rallye

À la veille de Noël, Tom Fowler, directeur technique du Toyota Gazoo Racing, a répondu à de nombreuses interrogations, permettant à chacun d’en apprendre enfin un peu plus sur ces fameuses Rally1.

En quelques mots, le britannique a expliqué le fonctionnement de l’hybridation, élément primordial de cette nouvelle réglementation.

“La  batterie est toujours chargée pendant les freinages, que ce soit dans les spéciales ou sur les liaisons. Si vous utilisez de l’énergie pour l’accélération mais que vous freinez, la libération de l’énergie sera interrompue. La situation est un peu comme sur autoroute si le frein est enfoncé lorsque le régulateur de vitesse est activé. Dans cette situation, le régulateur de vitesse s’éteint.

Tous les pilotes modernes utilisent leur pied gauche pour freiner, donc je ne pense pas que ce soit un problème. Ils n’appuient pas sur l’accélérateur en même temps que sur le frein s’ils veulent être rapides. Aujourd’hui, ce sport est plus proche de la conduite sur piste et d’une manière cette tendance se poursuit.”

Lors d’une assistance, la voiture est connectée à un chargeur spécifique et elle se recharge comme une voiture hybride classique, au supermarché ou à la maison. La particularité de cette réglementation est aussi l’obligation de rouler en 100% électrique sur certains secteurs.

En terme de performance, aucune surprise, la Rally1 de 2022 sera forcément moins performante que la WRC mais à l’heure actuelle, toute comparaison au kilomètre semble impossible.

“S’il y a un kilomètre juste en ligne droite, la voiture de 2022 a une longueur d’avance au bout de la ligne droite, si vous comparez à la voiture de 2017. S’il y a des virages, le WRC fera la différence. Ensuite, si c’est à nouveau vraiment sinueux, la vieille voiture est plus rapide. Il n’y a pas de grande différence de temps sur une section asphalte rapide, car les accélérations d’une voiture Rally1 sont si fortes, mais les vitesses de virage sont plus faibles. La voiture 2017 sera plus rapide, car avec les nouvelles règles, il y a vraiment moins d’adhérence.”

Après un développement réalisé en mois d’un an, les équipes ont l’ambition de faire développer leur voiture tout au long de l’année, comme lors des précédentes réglementations finalement.

“Je suppose que la voiture sera plus rapide en novembre prochain au Japon qu’elle ne le sera le mois prochain au Rallye de Monte-Carlo. Nous avons un an pour développer la voiture. C’est le même laps de temps que lorsque nous avons commencé, car nous avons développé cette voiture à partir de zéro. Toutes les choses ont à peine été optimisées pour ce début de saison. Je serais déçu si la voiture n’était pas meilleure à la fin de l’année. Ensuite, si vous pensez à toute la période de compétition pendant cinq ans, le retour des pilotes après 2017, par exemple, était assez différent de ce qu’il était à Monza en novembre dernier. Je crois que nous faisons de grands pas à la fois chaque année et sur une plus longue période de temps.”

Dans un interview publié par son équipe, le britannique évoque également l’utilisation des jokers, un terme très rarement abordé au cours des saisons. 

“Nous avons cinq jokers qui peuvent être utilisés pour la carrosserie, le différentiel ou la suspension. Il suffit de réfléchir à l’endroit où les utiliser. De cette façon, la voiture peut être développée. Trois jokers sont ciblés sur le moteur, deux sur le logiciel et un spécifiquement sur le logiciel hybride. Il y aura certainement encore beaucoup de compromis pour la première version de la voiture. Nous pouvons ensuite utiliser les Jokers pour changer les zones que nous ressentons comme plus faibles. Les amortisseurs et les ressorts peuvent être modifiés d’une manière ou d’une autre, même sans joker.

La restriction moteur est assez stricte. En gros, nous avons le même moteur qu’au 1er juillet 2021. Bien entendu, tous les derniers Jokers ont pu être déployés. Nous savions à temps que ce moteur serait utilisé dans la saison 2022, nous n’avons donc pas fait des modifications uniquement pour la fin de la saison dernière mais aussi pour l’avenir.”

Photo : Julien Pixel Rallye




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Sylvain
Sylvain
2 années il y a

Je comprends la logique du raisonnement… on ne les autorise pas, parce qu’on ne sait pas calibrer la bonne bride sur le turbo 😛 ça se défend, mais bon à part la fiabilité, elles vont avancer, plus qu’1 mois et on sera fixé…

Chris
2 années il y a

Faut arrêter de délirer avec les puissances que certains annoncent ici ! Ne pas oublier que certaines R5 n’étaient qu’à 2 sec au kilomètre sur certaines ES, parfois moins en petites superspeciales et ce sans aéro très développé, boîte 5, différentiels bien moins sophistiqués, voies moins larges, poids assez proches, etc… Le tout pour 300 cv. Jamais une auto Wrc d’usine de 500 canassons ou plus ne gagnerait que 2 sec au kilomètre ! Il suffit d’avoir vu une fois une auto de la catégorie reine en rallycross pour comprendre les effets de 5-600 cv par rapport à une Wrc… Lire la suite »