Groupe A : Avec un A comme Argenti



Entre deux rendez-vous dans son entreprise du bâtiment qu’il mène de main de maître chez lui à l’Ile Rousse en Corse, Thomas Argenti a pris le temps de revenir sur sa saison, sa finale qui l’a vu s’imposer dans le groupe A et ses projets à court terme.

“J’ai acheté la Fabia à mon ami Anthony Puppo, il y a un an exactement. On a fait quelques rallyes chez moi en Corse fin 2016 et ça s’est vite bien passé. Après en 2017, on a voulu rouler en France pour se frotter à d’autres pilotes. C’est vraiment quelque chose que j’aime par dessus tout, rouler loin de chez moi. J’ai appris à me battre contre les autres sur des terres inconnues. La qualification n’était pas acquise pour autant. Anthony (Puppo) m’a poussé, et pendant les 11 dernières semaines, j’ai enchainé les rallyes, les avions et le travail, ça a été rock et vraiment épuisant mais quand la passion est là…”

Dans une classe amputée avant même le départ par le forfait de Christophe Ganguet et la non conformité aux vérifications techniques de Grégory Dapoigny, le pilote de 33 ans ne se voyait pas forcément favori face à l’autre Fabia S2000 de Cédric Scotto La Chianca ou encore la 306 Maxi d’Yves Pezzutti.

“On a eu du mal à se mettre dedans lors des deux premières spéciales. Avec des problèmes de radio et des soucis dans les notes, on a vite perdu une dizaine de secondes sur Cédric (Scotto La Chianca) mais on ne s’est pas affolé. Dans la Sainte-Baume, ensuite, on a roulé plus libéré et ça a fait un dixième temps au final qui nous a permis de recoller. Cette descente de nuit, c’était vraiment un moment extraordinaire dans la voiture.”

“Le lendemain, après avoir fait un point avec Laurie ma copilote, on a décidé de rouler comme on savait faire. Malgré le fait que Cédric soit chez lui avec une connaissance parfaite du terrain, on se doutait qu’il n’allait pas améliorer ses chronos de 10 secondes à chaque passage tandis que nous, on avait un peu plus de marge de progression.”

“On a quand même souffert un peu, surtout dans la spéciale de Nans les Pins. Pour être franc, pendant les recos de cette spéciale, j’ai eu un coup de téléphone pour le travail, il a fallu s’arrêter pour trouver du réseau. Après une demi heure à bien se prendre la tête, on est parti dans la spéciale et on a bâclé les notes.”

“L’après midi, on grappille trois secondes à Cédric sur une spéciale qu’il aimait vraiment, et je pense que ça ne lui a pas plu. Dans la suivante, il a sorti la grosse attaque pour remettre les pendules à l’heure et malheureusement pour lui, il a crevé et perdu plus de 30 secondes. On s’est ensuite retrouvé avec près de 12 secondes d’avance au départ de la dernière et on s’était calé des intermédiaires pour voir où on en était. Au Picodon, on était en tête puis on avait fait une erreur, je ne voulais pas recommencer. Donc on est parti sur un bon rythme et puis on est arrivé sur la zone où Courchet était sorti et on nous a fait ralentir bien avant l’endroit où était la Skoda. Après avoir passé cette zone, on a dégoupillé sur le dernier kilomètre.”

“Au final, on s’impose avec 8 dixièmes de marge, et c’est mieux comme ça. Je n’aurais pas aimé qu’il y ait réclamation avec les caméras embarquées et qu’on me donne la victoire. Quand tu aimes la compétition, ce n’est pas comme ça que tu veux gagner.”

De retour chez lui après tout cet engouement et cette atmosphère unique propre à chaque finale, Thomas a ensuite abordé la question de son avenir et plus particulièrement un objectif qui lui tient à coeur en 2018. 

“Lundi matin, je suis descendu du bateau pour aller directement au travail sans passer par chez moi. Après 11 semaines épuisantes, c’est le retour à la vie normale. Sinon la Skoda est à vendre, c’est une voiture au top qui a toujours été bien gérée par S3JP, l’équipe d’Anthony. Le but ensuite, c’est d’acquérir une Skoda Fabia R5 pour viser plus haut. Ce weekend, je termine “premier des non R5” mais voilà, c’était impossible de faire mieux. J’aime la compétition et pour se battre devant, il faut lutter à armes égales.”

“En Corse, si tu n’aimes pas le football, tu es obligé d’aimer le rallye. En 2018, le Tour passe par chez moi et c’est un rêve que je veux réaliser. Être inscrit sur une liste avec des noms qui me font rêver tous les weekend, ce serait énorme. Quand j’étais gamin, je vivais au rythme du Tour. On allait s’enfermer dans les spéciales. C’est une fête, un évènement auquel je veux participer au moins une fois.”




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Alain Michoulier
Alain Michoulier
6 années il y a

Moi j aime bien le corse qui parle de la Corse mais quand il vient sur le continent il annone qu il roule en France .ça fait toujours plaisir .

grelaud
grelaud
6 années il y a

il bosse dur et vit sa passion
gentleman driver…..
bravo
petit message a celui qui a dit que la finale était un rally pour les riches
la formule; aides toi le ciel t’aideras……