Depuis une semaine, la France a gonflé son palmarès en rallye avec deux nouveaux titres grâce à Erik Comas et Yannick Roche, champions d’Europe historique des rallyes 2017.
Engagés au volant d’une Lancia Stratos depuis début 2016, les deux hommes ont signé une année 2017 exemplaire en montant à cinq reprises sur le podium en six épreuves (dont 3 victoires). La dernière en date, acquise sur le rallye Elba Storico en Italie, leur a donc permis de décrocher ce premier titre de champions d’Europe.
Peu médiatisé depuis sa création, ce championnat d’Europe Historique méritait bien un coup de projecteur, et qui de mieux que Yannick Roche, tout juste auréolé du titre, pour en parler !
Vous êtes engagés en championnat d’Europe Historique avec Erik Comas depuis 2016. Quel est votre sentiment général sur ce championnat (épreuves, nombre d’engagés, règlement) ?
“Le sentiment général est très bon. La FIA a établi un calendrier d’épreuves variées, où chacune d’entre elles a marqué l’histoire de la discipline. En effet, les noms Costa Brava, Isola d’Elba, San Remo ou Ypres pour ne citer qu’eux, réveillent, pour chaque passionné, des souvenirs. Le succès est d’ailleurs au rendez-vous avec 46 engagés au championnat à la date de clôture le 1er juillet. Sans compter les participants locaux sur chaque manche qui permettent d’atteindre des plateaux de plus de 100 partants (105 à Elbe, sans compter la régularité). Quant à la réglementation, elle est là pour limiter les coûts en autorisant par exemple un maximum de 10 pneus « sec » par épreuve asphalte, ou encore en veillant au respect de la conformité de chaque voiture à son PTH et à l’annexe K. Enfin, le type d’attribution des points, retenant les six meilleurs résultats sur neuf courses totales, met l’accent sur la performance tout en conservant un calendrier raisonnable.”
Selon vous, que manque t-il à ce championnat pour avoir plus de succès, tant en nombre de concurrents qu’au niveau de sa médiatisation ?
“Concernant le nombre de concurrents, le championnat est déjà sur la bonne voie, tant en quantité, qualité que diversité. Le meilleur exemple reste le Vltava Rally en République tchèque avec 8 nationalités différentes aux 8 premières places et 7 constructeurs différents aux 11 premières places. Avec des Delta, Stratos, M3, Porsche, Escort MK1 et MK2, Berlinette, Sierra et les épreuves choisies, tous les ingrédients sont réunis pour faire un beau championnat. Il manque en effet un peu de communication et médiatisation du championnat. Un site internet permettant de rassembler l’actualité et les résultats ne serait pas de trop. Et une épreuve française serait la bienvenue, mais visiblement pas de candidat, ce n’est pourtant pas les beaux rallyes qui manquent.”
Le week-end dernier, vous avez remporté le Rallye Elba, victoire vous permettant de gagner le titre de champion d’Europe. Quels ont été vos premiers sentiments à l’arrivée ?
“Tout d’abord beaucoup d’émotions, le rallye a été intense avec une nouvelle bagarre contre la Delta de Lucky et Fabrizia Pons, et un écart qui n’a jamais dépassé les huit secondes tout au long du week-end. Nous n’avons pas pu nous empêcher de penser à nos partenaires Zenith Watches et Pirelli qui ont permis de mettre sur pied ce programme audacieux. Notre team est à associer complètement à cette réussite. Originaire de Biella en Italie, comme les Stratos Maglioli qui gagnaient dans les années 70 et 80, le Team Chiavenuto Prototipi a réalisé un travail incroyable tout au long de l’année pour nous permettre de bénéficier d’une Stratos fiable et performante, capable de se battre avec des voitures plus jeunes de 15 ans. Et à titre personnel, un mélange de fierté et de reconnaissance envers Erik pour sa confiance ces deux dernières saisons.”
Il y a 40 ans, Bernard Darniche remportait déjà un titre européen au volant d’une Lancia Stratos. Cette victoire est plutôt symbolique non ?
“Complètement, c’est vraiment une belle façon de fêter ce 40è Anniversaire. Surtout que Bernard Darniche et Alain Mahé avait aussi, cette année-là, remporté le rallye Isola d’Elba. Offrir ce 4è titre européen à la reine des rallyes sur les terres de ses premiers succès nous comble de joie.”
On le voit en France et en Europe, l’historique commence à bien se développer avec des grosses structures et un niveau de plus en plus relevé. Comment s’est porté votre choix entre l’ERC Historic ou des épreuves plus singulières comme le Tour de Corse, sans oublier les épreuves d’Yves Loubet ?
“Il est vrai que ce développement fait plaisir à voir. Et on le voit durant le championnat, le niveau est désormais vraiment relevé. Les manches italiennes mettent la barre encore plus haute, avec un championnat national de grande qualité. Concernant notre choix, tout d’abord, parce qu’il s’agit de la plus haute distinction actuelle qu’il est possible de remporter en historique. D’autre part, il faut avouer que la réglementation FIA et le respect de celle-ci dans les manches ERC est un plus non négligeable, en évitant par exemple l’arrivée des directions assistés ou amortisseurs réglables sur les voitures d’avant 1981. Enfin la limitation des pneus est aussi un bon point, tant pour des questions de coût mais aussi pour permettre de réguler les performances. Et comme nous le soulignons précédemment, c’est encore le meilleur moyen de fêter les titres internationaux de la Stratos.”
aucun interet si ce n’est pour eux memes